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<I>Ah, ces refondateurs !</I> : Mahama Sawadogo réagit

Publié le vendredi 8 août 2008 à 11h29min

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Suite à un article paru dans notre rubrique chronique et titré “Ah, ces refondateurs...” ! le député Mahama Sawadogo réagit à travers un écrit dont la teneur suit.

« Ah, ces refondateurs ... ! »

Suite à « la sortie télévisée d’un de leurs principaux ténors à l’émission phare du dimanche soir de la Télévision Nationale du Burkina (TNB) et en réaction à un propos d’une « des têtes pensantes du Parti majoritaire » , Monsieur Boukacar Sy publie dans le Sidwaya du vendredi 1er août 2008 dans sa rubrique chronique un article intitulé « Ah ces refondateurs...! »

Dans cet écrit, Monsieur Sy estime : « il nous semble que dans nos processus démocratiques en construction, le politiquement correct doit céder parfois la place au politiquement normal si l’on veut éviter de se retrouver sur la défensive pour ne pas dire traqué dans ses derniers retranchements ». Et comme illustration, Monsieur Sy précise : « Or il faut en convenir avec les refondateurs, c’est ce qui est advenu au plus fort de la crise consécutive à l’assassinat odieux de notre confrère Norbert ZONGO. Un pouvoir pointé du doigt, une justice chahutée et la rue chauffée à blanc, seuls le sang-froid et la capacité d’anticipation du « Capitaine ont empêché le navire de chavirer ». Monsieur Sy continue en indiquant que « Face à cette fronde, fallait-il rester « principiel » et légaliste où prendre le pli des « djafouleurs » en les rejoignant sur leur terrain ».
L’observation que l’on peut faire à Monsieur Sy est que comme illustration il ne pouvait trouver de pire exemple que la crise consécutive à l’assassinat odieux de Norbert Zongo, car concernant cette crise, l’attitude de la Direction du Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP) ne se pose pas en terme de principe ou de légalisme mais plutôt en terme de responsabilité.

En effet la justice étant saisie de l’affaire, la « politique pression » n’a plus droit de cité. Il n’appartient pas au Parti majoritaire de dire que le pouvoir n’est pas coupable. Il n’appartient pas non plus à l’opposition et à la rue de désigner le coupable. Seule la justice en est compétente. C’est pourquoi les diverses formes de pressions politiques à l’occasion de cette crise relèvent plus de l’irresponsabilité que du sérieux.

S’il est vrai que chacun de nous désire et réclame l’indépendance de la justice, il est également vrai que beaucoup d’entre nous ignorent la signification de cette indépendance. C’est pourquoi, il est important de rappeler que l’indépendance de la justice et du juge doit s’exercer dans plusieurs directions : vis-à-vis du pouvoir politique (majorité, opposition), vis-à-vis des puissances sociales, économiques et financières (groupes de pression), vis-à-vis du juge lui-même, de ses passions, de ses options philosophiques et religieuses...

Ainsi, le respect de l’indépendance de la justice commande-t-elle d’éviter la politique spectacle qui, dans le cas précis entraîne comme conséquence la confusion des genres : politique et justice.

Monsieur Sy a suffisamment d’éléments maintenant pour apprécier objectivement l’attitude des uns et des autres par rapport à la crise.
Enfin, faisant allusion au fait que le parti dispose de plusieurs niveaux d’expression dont l’Assemblée nationale, Monsieur Sy affirme que les « affaires ne se règlent pas toujours dans les commissions ad hoc ». Évidemment. Du reste personne ne l’a dit. Mais tout ne se règle pas non plus dans la rue.

En terminant et tout en reconnaissant son esprit constructif, Monsieur Sy peut être rassuré que s’il y a des gens qui savent écouter et bien écouter ce sont les hommes de la Direction du Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP).

Mahama SAWADOGO
Député

Ndlr : Nulle part dans notre écrit, nous n’avions dit qu’il fallait faire pression sur la justice. Nous avions tout simplement indiqué qu’il seyait de soutenir le “grand camarade”, comme ce groupe de jeunes patriotes l’a fait lors de son départ pour le Sommet de Linas-Marcoussis sur la crise ivoirienne. Pour le reste, nous sommes très attachés à la séparation des pouvoirs comme l’honorable député.

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