LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Révolution démocratique et populaire ou la vertu d’une politique visionnaire

Publié le jeudi 7 août 2008 à 12h07min

PARTAGER :                          

4 août 1983. 4 août 2008. Il y a de cela un quart de siècle que le Burkina Faso alors Haute-Volta expérimentait la Révolution démocratique et populaire (RDP) sous la houlette de quatre officiers de l’armée.

Thomas Sankara, Blaise Compaoré, Jean Baptiste Lingani et Henri Zongo soutenus par l’armée et accompagnés par les forces progressistes ont, en l’espace d’une nuit, changer le cours de l’histoire du pays en constituant le Conseil national de la révolution (CNR).

Ce nouveau régime dès sa prise de pouvoir a annoncé les couleurs de la transformation de la société « Voltaïque » qu’il entendait opérer.
En effet, dans sa proclamation du 4 août 1983, le président Thomas Sankara a déclaré telle une profession de foi : « La raison fondamentale et l’objectif premier du Conseil national de la Révolution, c’est la défense des intérêts du peuple voltaïque, la réalisation de ses profondes aspirations à la liberté, à l’indépendance véritable et aux progrès économique et social ».

Le président Sankara a bâti ses actions à la tête du pays sur cette feuille de route. Loin d’être de simples intentions ou de déclarations démagogiques, le CNR a traduit ses ambitions en actes concrets. Tant et si bien que le Burkina a enregistré des progrès énormes dans plusieurs domaines. L’éducation, la santé, l’agriculture, l’accès à l’eau potable le logement etc. qui sont des secteurs clés dans le processus de développement d’un pays ont connu des avancées significatives grâce à une politique de conception prospective, ambitieuse et de mise en œuvre patriotique.
Faut-il rappeler que le Burkina en l’espace de quatre ans a presque doublé son taux de scolarisation ?

Certes, comme toute œuvre humaine, la révolution a eu ses forces et ses faiblesses, ses qualités et ses défauts.

Mais de toute évidence cette expérience qui a débuté le 4 août 1983 et qui s’est tragiquement achevée le 15 octobre 1987 restera gravée dans les mémoires du fait des charges historiques et patriotiques qu’elle charrie.

Pendant cette période, une transformation salutaire des mentalités s’est opérée chez les burkinabé. C’est également pendant cette période que le pays a pris de sérieuses résolutions pour réaliser un développement endogène en mettant en valeur les différentes potentialités du pays. Les slogans du genre « consommons burkinabé » « consommons ce que nous produisons » traduisaient tout un comportement, un mode de vie. La gestion rationnelle des ressources de l’Etat, la bonne gouvernance-avant la lettre-qui étaient prônées à l’époque ont permis au pays de redorer son image mais surtout de redresser son économie.

Qu’en est-il aujourd’hui ? Inutile de dire que ces acquis de la révolution n’existent de nos jours qu’en souvenir. La souveraineté alimentaire ? La politique sociale de l’habitat ? La préservation de l’environnement ? La transparence dans la mobilisation et la gestion des finances publiques ? Aujourd’hui, nombre de ces concepts sont laissés en désuétude. Mais avec la vie chère qui dicte sa loi à toutes les bourses, certaines options qui avaient été abandonnées se sont imposées d’elles-mêmes : le développement de l’agriculture avec en sus l’accroissement et de la production céréalière.

Le président Sankara et sa révolution dans une vision prospective avait entrepris une politique pour réaliser l’autosuffisance alimentaire en encourageant la production vivrière.

Aujourd’hui, les populations tenaillées par la baisse de leur pouvoir d’achat et l’augmentation vertigineuse des prix des produits sont en train de se souvenir des vertus de l’artisanat et des autres productions locales mais surtout de l’utilisation rationnelle des ressources. Il est évident que si la dynamique n’avait pas été interrompue, le Burkina n’en serait pas encore à chercher ses marques dans bien de domaines.
Le développement, n’est-il pas une question de choix politique et de prospective ?

Par Bendré

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique