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Développement endogène : Les langues nationales incontournables

Publié le jeudi 24 juin 2004 à 09h58min

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Pour célébrer la polyphonie de nos langues nationales, affirmer vigoureusement leur éminente valeur humaine, discuter du rôle qui doit être le leur dans la société burkinabè et traiter de leur développement et de leur devenir, des praticiens, experts, développeurs… sont réunis pour trois jours à Ouagadougou. L’ouverture de leur Forum a eu lieu hier 23 juin 2004 dans la salle de conférences du CBC.

La présente rencontre, organisée par le ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme (MCAT), en collaboration avec ses partenaires, a pour thème : « Langues nationales et développement ». Elle réunit tous ceux qui ont le souci de la promotion de nos langues, un tout pour l’homme, selon le président du Forum, Nurukyor Claude Somda.

Avec la perte de sa langue, l’individu perd sa dignité. La langue est un véhicule privilégié pour le transfert de connaissances. Son rôle est indiscutable dans le développement de nos sociétés. Aucun peuple ne peut se développer à partir de la langue d’autrui.

Le rôle des intellectuels dans la promotion des langues nationales est alors déterminant et nous sommes tous concernés par la question. Des communications sur : « Langues nationales et culture », « Langue nationales et médias », « Langues nationale et économie »…sont au programme et permettront aux participants d’aller en profondeur dans le rôle de nos langues dans le développement endogène.

Une question de survie

Le débat sur les langues africaines ne date pas d’aujourd’hui. Dès 1915, il a été soulevé par le Sénégalais Blaise Diagne. En 1951, l’UNESCO a organisé à Paris la première réunion des experts sur l’utilisation des langues vernaculaires dans l’éducation. Nos chefs d’Etat, convaincus que la langue est l’expression de la culture et que l’émancipation culturelle des Africains et l’accélération de leur développement économique et social ne seront possibles que si les langues africaines sont effectivement utilisées, ont adopté à la 22e Session ordinaire de l’OUA, tenue à Addis Abéba du 28 au 30 juillet 1986, le Plan d’action linguistique pour l’Afrique.

Pour le ministre Mahamoudou Ouédraogo de la Culture, la langue joue un rôle primordial dans la construction de la personnalité humaine et dans tout le processus de développement socio-économique. Nos langues doivent donc survivre ou alors disparaître. Cette dernière éventualité serait un coup sérieux porté au développement. « C’est le multilinguisme et non le monolinguisme qui rend le plus service à l’humanité ».

Il s’agit donc pour les participants au Forum, de savoir comment gérer efficacement et économiquement nos langues pour en faire des outils et des supports de développement pour tous. Les conclusions de leurs travaux, a dit le ministre en charge de la Culture, seront portées à la particulière attention du gouvernement et des plus hautes autorités du Burkina, pour en tirer toutes les conséquences.

D. Evariste Ouédraogo
Observateur Paalga

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