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Elections en Côte d’Ivoire : Piqûre de rappel du NDI

Publié le jeudi 7 août 2008 à 11h13min

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L’élection présidentielle ivoirienne se tiendra-t-elle le 30 novembre prochain ? L’optimisme semble régner depuis que la question du financement du processus électoral a été réglée. Tous les acteurs de la scène politique ivoirienne ne jurent que par cette date du 30 novembre, à commencer par le président sortant. Malgré les intentions qu’on lui prête de retarder l’organisation des élections pour rester tranquillement au pouvoir, Laurent Gbagbo ne semble pas heureux de sa situation de président par procuration.

Depuis 2005, il n’exerce pas pleinement le pouvoir tel qu’il l’aurait voulu, affublé qu’il est d’un premier ministre des Forces nouvelles et d’un gouvernement d’union. Cette cohabitation, née de l’Accord de Ouaga, est le reflet de la situation exceptionnelle que vit le pays dont il ne peut sortir qu’avec une élection présidentielle transparente. Par ailleurs, sur le terrain politique, les moyens colossaux du parti présidentiel, le FPI, lui permettent d’avoir une longueur d’avance sur ses concurrents. La machine électorale du FPI est d’ailleurs en marche depuis belle lurette, à un rythme que ne peuvent suivre les autres. Enfin, s’il avait des appréhensions par rapport à d’éventuelles poursuites de la justice internationale, depuis l’Accord de Ouaga, ses inquiétudes sont levées. Il ne reste donc à Gbagbo que la vraie légitimité que lui conférera une nouvelle élection.

Mais dans les faits, il faudra hâter le pas, pour éviter un nouveau report du scrutin. Le NDI (National democratic institute), une ONG américaine, oeuvrant pour la promotion de la démocratie, vient de rappeler cette nécessité dans un rapport. En tenant compte des étapes-clés d’un processus électoral, le NDI en est arrivé à la conclusion que le temps est très compté. Il y a un agenda incompressible dans l’organisation d’un scrutin comme l’identification, la révision des listes électorales, l’établissement du fichier électoral, l’acquisition et le déploiement du matériel électoral, l’affectation du personnel dans les différents bureaux de vote, etc. L’acte d’introduire un bulletin dans l’urne, le jour du vote, est donc l’aboutissement d’un ensemble d’actes posés en amont.

L’objectivité recommande donc de reconnaître que l’échéance du 30 novembre ne peut être respectée que si les uns et les autres mettent les bouchées doubles. Le risque cependant, dans cette course contre la montre, est que l’on confonde vitesse et précipitation. En brûlant des étapes à cause d’une fixation sur une date, il est fort probable d’arriver à une élection bâclée. Ce qui serait une autre source de problèmes. A quatre mois de la date butoir, le NDI a le mérite de mettre les acteurs du processus électoral ivoirien face à leurs responsabilités. Le défi qui se pose à tous est de tenir la présidentielle dans les meilleures conditions en novembre. L’un des mécanismes de l’Accord de Ouaga, le Comité d’évaluation et d’accompagnement, se réunira en septembre. On saura alors avec plus d’exactitude, au regard des progrès accomplis, si les Ivoiriens iront ou pas aux urnes cette année.

Par Mahorou KANAZOE

Le Pays

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