Cette semaine, deux des quotidiens phares sont encore revenus sur le sujet. Certainement que la présence récurrente de François Compaoré dans les médias est un sujet vendable. Peut-être bien, mais là n’est pas le mystère d’un « phénomène » transformé en actualité brûlante, alors que la présidentielle de 2010 n’est même pas encore résolue.

Pourquoi donc, cette hypothèse est reprise à n’en plus finir, au point de donner l’impression qu’il suffirait pour lui de se porter candidat, conjugué au bon vouloir de son frère de président, sa victoire dans un fauteuil serait déjà entendue. Les autres candidats téméraires n’ont plus qu’à rengainer leurs illusions, en se contentant d’avoir été témoins d’un moment majeur de la vie démocratique d’un pays. Comble du paradoxe cependant, les mêmes analystes écrivent par ailleurs que traînant avec lui l’affaire Norbert Zongo, il n’aurait aucune chance.

Entre donc un président déjà intronisé, en référence aux menaces sur la paix sociale que cela soulève, et un candidat plombé par des affaires contentieuses sensibles, il faudrait savoir. Cela s’appelle sûrement une ambivalence, les passions de ceux qui se plaisent à parler de lui étant trop démesurées. Toute chose étant par ailleurs égale, il faut croire au destin ou se consoler en disant que les circonstances se chargeront du reste. Car s’il advenait que François Compaoré succède à son frère, les démocrates trouveront la force de dire que ceci n’est que la matérialité de la volonté de l’électeur burkinabè. Ni plus ni moins !

Souleymane KONE

L’Hebdo