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Fête de l’Indépendance : Les vœux de l’UNDD à ses militants

Publié le vendredi 1er août 2008 à 12h57min

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5-août 1960-5 août 2008. Le mardi prochain, notre pays célèbre ses 48 ans d’accession à l’indépendance. A cette occasion, l’Union nationale pour la démocratie et le développement (UNDD) de Me Hermann Yaméogo souhaite à tous un joyeux anniversaire, non sans faire un tour sur les acquis et les attentes du peuple burkinabé.

Chers Compatriotes,
Camarades militantes et militants de l’UNDD,
Amis du Burkina Faso,

Notre pays célèbre, le 05 août prochain, le 48 ème anniversaire de son indépendance. Cette commémoration intervient juste après une visite d’Etat historique du président ivoirien, Laurent Gbagbo, chez nous. Une venue officielle, qui aura fait revivre en beaucoup de nous l’heureuse période où l’amitié entre les présidents Félix Houphouèt-Boigny et Maurice Yaméogo constituait de solides protections pour les ressortissants respectifs des deux pays de part et d’autre de leurs frontières, en Côte d’Ivoire et dans l’ex Haute-Volta.

L’Union nationale pour la démocratie et le développement (UNDD) souhaite qu’en cette occasion de souvenir de l’indépendance de notre pays, et de celui de la Côte d’Ivoire qui sera célébré le 07 août prochain, les deux illustres disparus inspirent leurs successeurs, Blaise Compaoré et Laurent Gbagbo, pour qu’ils s’inscrivent résolument dans la reconstitution de leur amitié contrariée par l’histoire récente, mais heureusement retrouvée pour le plus grand bien des Ivoiriens et des Burkinabé.

Le parti, qui n’est pas chiche de critiques sur bien des aspects de la politique nationale et internationale du pouvoir (ce dont l’histoire lui donne quelque peu aujourd’hui quitus) se félicite cependant des signes encourageants enregistrés au plan de sa politique extérieure. Les médiations engagées dans nombre de pays de la sous-région, le dialogue qui se développe en direction d’Etats comme Israèl, les USA, avec pour conséquences un espoir d’adhésion plus sensible aux valeurs régénératrices d’une communauté internationale fortement menacée, sont à encourager.

Le parti tient en particulier à exprimer sa pleine adhésion à la position du Burkina Faso défendue à l’ONU en faveur de sanctions contre le régime Mugabe, même si la résolution déposée à cet effet a buté sur des veto au Conseil de Sécurité.

Mais ces heureux changements constatés au plan international sont loin d’inspirer la politique au plan national. En effet, on n’y voit pas mise en œuvre la même volonté d’évolution. Plus grave, on continue à se la jouer, à faire comme si tous les indicateurs étaient au vert, alors que le temps n’est plus au maquillage !

La vie chère, la corruption, la mauvaise qualité du service de la justice et plus généralement du processus d’institutionnalisation, l’absence de répartition équitable des fruits de la croissance, génèrent des interrogations angoissées sur le reflux de l’Etat et la désespérance montante en la démocratie. Il faut supporter tout cela, alors qu’en externe nous viennent des pressions très fortes, liées à la crise internationale.

La 48e commémoration de la proclamation de l’indépendance de notre pays se tient de fait à un moment marqué par la rencontre inédite de deux crises majeures, d’origines internationale et nationale. Le choc est si fort qu’il commande de changer de fond en comble nos modes de consommation, de production, mais nous oblige surtout à trouver, dans le sursaut collectif, les parades pour mieux faire face aux défis multiples qui en résultent.

L’impératif aujourd’hui, c’est la mobilisation autour de l’essentiel pour, sinon vaincre, au moins amortir ces chocs dont tout le monde reconnaît qu’ils peuvent nous être très dommageables. Mais notre 48 ème année d’indépendance devrait être aussi l’occasion de nous souvenir de ceux qui en ont été les acteurs, de tous ceux qui, à leurs suites, d’une manière ou d’une autre, ont travaillé à la caractérisation de notre unité nationale, et dont la mémoire se perd et se dilue dans le temps àcause des chemins de traverse qu’on a fait prendre à l’histoire, à cause des falsifications qu’on a fait subir à notre passé.

Qu’après 48 ans d’indépendance par exemple, on ait subtilement réussi à inculquer dans le subconscient national le sentiment que l’histoire commencerait pratiquement à partir d’août 83, et qu’il n’est quasiment de femmes et d’hommes que de cette période pour mériter la reconnaissance de la nation, est quasiment une forfaiture de la mémoire collective qui demande que la Refondation, dont on parle tant, s’y penche.

Ni les Ouezzin Coulibaly, les Yalgado Ouédraogo, ni les Al Ouatta, les Philippe Zinda Kaboré, les Henri Guissou, les Joseph Ouédraogo, les Bougouraoua Ouédraogo, ni les Nazi Boni, les Darsalam Diallo..., et encore moins le père de l’indépendance, Maurice Yaméogo, ne méritent plus longtemps de se voir réserver la portion congrue dans l’histoire ; surtout que certains d’entre eux sont plutôt gardés dans les confins de notre mémoire, comme des maladies honteuses qu’on cache, quand bien même, au jour du jugement dernier, d’autres ont eu ou auront plus à se reprocher.

Après 48 ans d’indépendance, nous devrions avoir fait la part du feu à l’adolescence pour entrer dans le chemin de la maturité. Comment le faire sans nous accepter tels que nous sommes, sans en finir avec les faux-fuyants, les infidélités aux défunts ? Comment le faire en continuant de vouloir construire notre histoire avec des anges et des démons, alors qu’il faut tout ramener à la dimension humaine, en considérant chacun avec ses qualités et ses défauts ?

Comment le faire sans surtout chercher enfin à bâtir une réconciliation que nous n’avons jamais su sceller véritablement en dépit de notre passé si haché, si tourmenté ? Voilà l’œuvre qui nous donnera le support moral, intellectuel, pour construire un vouloir-vivre collectif.

Sans remettre en cause les acquis postérieurs, il nous faut nous réconcilier entre nous, avec notre vécu, et en porter témoignage dans les instruments de notre identité nationale (hymne, drapeau national...), dans les enseignements, les référentiels culturels, les distinctions et autres marques de reconnaissance nationale. Voilà une thérapie qui nous mettrait en train, au cours de l’année à venir, pour préparer un cinquantenaire qui mériterait son nom.

L’UNDD ne saurait terminer ses vœux sans avoir une pensée émue à l’endroit de tous ceux qui souffrent, sans joindre sa voix aux femmes leaders, aux partis politiques, aux syndicats, aux associations qui se battent ici et là pour que l’Etat fasse au moins preuve d’humanité en se penchant, à titre conservatoire, sur le drame que vivent les étudiants.

Un 05 Août annonçant la réactivation des œuvres universitaires serait un grand signal du souci que l’Etat a de la jeunesse, mais aussi de la volonté de parier sur le dialogue comme force motrice d’une collectivité réconciliée. Bonne fête du 05 Août à tous les Burkinabé et à tous les résidents étrangers ! Me Hermann Yaméogo

Président de l’UNDD

L’Observateur

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