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Ah ces refondateurs...!

Publié le vendredi 1er août 2008 à 13h00min

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Pierre Tapsoba

Plus que jamais, les refondateurs ont pignon sur rue avec la sortie télévisée d’un de leurs principaux ténors à l’émission phare du dimanche soir de la Télévision nationale du Burkina (TNB). Un Pierre Tapsoba "saillant" comme au "bon vieux temps" de la CNPP/PSD qui, sans entrer dans le débat dans lequel voulait l’entraîner notre confrère Pascal Thiombiano, n’a en rien cédé du terrain sur ses convictions qu’il faille "refonder" le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP).

Une sortie qui nous donne l’occasion de revenir sur les griefs faits au CDP, principalement celui relatif à la "non occupation" du terrain en temps de crise. Un grief qualifié "d’escroquerie politique" par une des têtes pensantes du parti majoritaire, en ce qu’il ne prend pas en compte tous les mécanismes et les rouages concourant au fonctionnement d’un parti, surtout lorsque celui-ci est majoritaire. Au nom d’une certaine "seriosité" donc, il faut faire dans le politiquement correct et laisser "les chiens aboyer". Et pourtant, il nous semble que dans nos processus démocratiques en construction, le politiquement correct doit céder parfois la place au politiquement normal si l’on veut éviter de se retrouver sur la défensive pour ne pas dire traqué dans ses derniers retranchements.

Or, et il faut en convenir avec les refondateurs, c’est ce qui est advenu au plus fort de la crise consécutive à l’assassinat odieux de notre confrère Norbert Zongo. Un pouvoir pointé du doigt, une justice chahutée et la rue chauffée à blanc, seuls les sang-froid et la capacité d’anticipation du "capitaine" ont empêché le navire de chavirer.
Le Collectif avait tellement pignon sur rue qu’après le "Wanckage" de Ibrahim Baré Maïnassara en avril 1999, certains de ces caciques avaient affirmé pince-sans-rire que "les bruits de bottes se rapprochent du Burkina Faso". C’est dire que pour eux, le pouvoir devait tomber comme un fruit mûr, son espace vital s’étant rétréci. Face à cette fronde, fallait-il rester "principiel" et légaliste ou prendre le pli des "djafouleurs" en les rejoignant sur leur terrain ? Voilà la problématique posée par les refondateurs et qui se comprend, la conscience citoyenne n’étant pas élevée au point que l’on accepte de se conformer toujours à la légalité. Ces voleurs que l’on lynche au coin de la rue sans autre forme de procès sont là pour nous rappeler que certains ont une conception "primaire" de la défense de leurs droits.

Les "affaires" ne se règlent pas toujours dans les commissions adhoc ou autour d’une table. Nous pensons donc qu’il faut écouter les refondateurs, car, de ce débat d’idées contradictoires pourrait jaillir la lumière. En disant qu’ils ne connaissent pas ce que "autocritique" veut dire, c’est à ce débat que les contradicteurs du parti appellent le CDP. Si celui-ci s’enferme dans sa tour d’ivoire, il aura manqué, à notre sens, une occasion de grandir.

Boubakar SY
magnansy@yahoo

Sidwaya

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