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Séjour du président Laurent Gbagbo au Burkina : Ce qu’en pensent les Bobolais

Publié le jeudi 31 juillet 2008 à 11h19min

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La visite d’Etat de 72 heures du président ivoirien, Laurent Gbagbo, au Burkina, s’est achevée le 29 juillet 2008. Au cours de celle-ci, Laurent Gbagbo a fait des déclarations allant dans le sens du retour de la paix et de la relance de la coopération entre les deux pays. A l’issue du séjour burkinabè du président ivoirien, Sidwaya a voulu savoir ce qu’en pensent le Bobolais.

Barthélemy Korbéogo, Société de transit, de transport et de courtage international (STTCI) :

L’arrivée du président Laurent Gbagbo est un événement heureux pour nous, opérateurs économiques et transitaires parce que la ville de Bobo-Dioulasso a beaucoup souffert de la crise survenue en Côte d’Ivoire depuis septembre 2002. Avec les déclarations qu’il a faites à l’Assemblée nationale et pendant ses entretiens avec le président du Faso, nous espérons que les relations commerciales et séculaires qui existent entre nos deux pays vont reprendre pour de bon. En ce qui nous concerne en tant que transitaires, nous pensons qu’il y a une nouvelle génération qui va reprendre le flambeau pour développer les échanges entre le Burkina et la Côte d’Ivoire. Nous fondons cet espoir sur la jeunesse qui peut se créer une place dans l’économie ivoirienne.

* Ardjata Sanou, commerçante de fruits et légumes de Côte d’Ivoire à “ Léguéma lôgô ” :

C’est vraiment bien que le président Laurent Gbagbo se soit déplacé au Burkina. Il a de bonnes intentions, mais ce que nous souhaitons le plus, c’est le retour de la paix. Si la paix revient réellement entre la Côte d’Ivoire et le Burkina, cela nous fera énormément plaisir parce que notre activité a pris un sérieux coup du fait de cette crise. Je peux même dire que mes activités ont pratiquement chuté de volume. Nous souhaitons à la Côte d’Ivoire une paix, à l’image de celle qui existait entre Ivoiriens et Burkinabè du temps du président Félix Houphouët-Boigny qui avait su faire de ces deux peuples, des frères.

* Mahamadi Porgo, président du Syndicat des commerçants de Bobo-Dioulasso (SYMACOM-B) :

La venue du président ivoirien, Laurent Gbagbo nous a beaucoup plu. Même ce qu’il a dit devant l’Assemblée nationale est très constructif. Vous savez, l’économie de Bobo-Dioulasso repose en grande partie sur les échanges avec la Côte d’Ivoire. Le retard actuel de l’économie de la région est dû, en partie, à la crise ivoirienne. Ce qu’il a dit va faciliter la circulation du point de vue de la sécurité entre les deux pays.

Nous exportons vers ce pays des tomates, des choux, des aubergines, des bovins, de la volaille. Nous importons également des bananes, des graines de palmiers et bien d’autres marchandises et produits à moindre frais grâce à la proximité du port et grâce aux rails. Les ports des autres pays voisins étant très éloignés. Si tout ce que Gbagbo a dit lors de sa visite se concrétise, ce sera une très bonne chose pour notre économie. Seulement, nous craignons les paroles non tenues. C’est un chef d’Etat qui a parlé et nous espérons qu’il en sera selon ce qu’il a dit. Pour l’instant, nous voyons que la voie est ouverte et c’est à notre avantage. Je demande donc aux commerçants burkinabè dont nous défendons les intérêts partout, de respecter les consignes en douane, une fois sur le territoire ivoirien. La crise n’arrange personne, ni les Burkinabè, ni les Ivoiriens. Nous perdons tous.

* Abdoul Aziz Traoré, transporteur :

Ce que le président ivoirien a dit lors de sa visite me réjouit, mais ma crainte est que Gbagbo n’est pas un homme direct. Ce qu’il dit lundi, ce n’est pas sûr qu’il va le maintenir mardi. C’est pour cela que je doute de la fin réelle de cette crise. La guerre est finie, ce n’est pas une parole qui date d’aujourd’hui. Il l’a dit il y a longtemps, c’est son thème favori. Mais je pense que cette fois, ça va aller surtout avec l’engagement de notre président, Blaise Compaoré. Comme le président burkinabè s’est mis dedans, j’ai espoir que ça marchera.

* Amidou Zerbo, secrétaire général de l’Organisation des transporteurs routiers du Faso (OTRAF) :

Les Ivoiriens ont compris qu’ils sont obligés de composer avec nous. Depuis le début de la crise, les Ivoiriens ont compris que les Burkinabè avaient d’autres débouchés : Accra, Lomé, Cotonou et même Dakar. A l’heure actuelle, ils ont su tirer les leçons. Les différents tonnages que notre pays enlevait au port d’Abidjan avaient vraiment diminué, et avec la reprise en début d’année, les choses ont commencé à aller. 60 % des balles de coton ont été exportés par le port de la Côte d’Ivoire. Il n’y a aucune tracasserie au Burkina ! Nous allons donc demander aux autres pays membres de l’UEMOA et de la CEDEAO, dont la Côte d’Ivoire, de faire comme le Burkina pour faciliter et rendre effective la libre circulation des personnes et des biens.

Propos recueillis par Urbain KABORE
& Mahamadi TIEGNA

Sidwaya

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