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Presqu’île de Bakassi : Force doit rester à la loi

Publié le mardi 29 juillet 2008 à 09h40min

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Pour la défense des intérêts du Delta du Niger, au Nigeria, tous les moyens sont bons. C’est du moins ce que l’on est en droit de penser au regard des agissements du Mouvement pour l’émancipation du Delta du Niger (MEND) qui kidnappe, détruit les installations pétrolières pour exiger de l’Etat central une meilleure répartition de la manne pétrolière.

Alors que le pouvoir d’Abuja a du mal à venir à bout de ce mouvement, voilà qu’un autre, jusque-là inconnu, se signale. Il s’agit du Conseil de défense et de sécurité du Delta du Niger (NDDSC). Mais, si le MEND revendique une répartition équitable de la manne pétrolière, le NDDSC, de son côté, s’intéresse à la presqu’île de Bakassi.

Que peut bien aller chercher ce mouvement sur cette péninsule rétrocédée au Cameroun en 2002 par le Nigeria à la suite d’un arrêt de la Cour internationale de justice de La Haye ? Les ressources pétrolières encore inexploitées et dont regorgerait le sous-sol de ce bout de terre baignant dans l’Océan Atlantique, serait-on tenté de répondre. Pas du tout, à en croire le commandant de ce mouvement, Ebi Dari. Pour lui, l’opposition au processus de rétrocession de la presqu’île au Cameroun, prévu pour s’achever le 14 août prochain, est la raison de l’existence du NDDSC. Et pour le faire savoir, le mouvement n’a pas hésité à attaquer récemment un poste militaire camerounais.

Si aucune perte en vie humaine n’a été déplorée, il y a eu tout de même 3 blessés parmi les militaires. Le Cameroun doit donc se le tenir pour dit : la presqu’île ne tombera pas tranquillement dans son escarcelle. Si le pouvoir central nigérian est disposé à la lui rétrocéder sans problème (après bien sûr avoir manifesté sa mauvaise humeur contre l’arrêt dans un premier temps), le NDDSC, qui a revendiqué l’attaque contre le poste militaire, au contraire des autres actes perpétrés jusque-là, n’est pas dans cet état d’esprit. Il semble n’avoir cure de la décision judiciaire qui reconnaît la souveraineté du pays de Paul Barthélemy Biya sur cette péninsule. Alors, que faire pour que ce troisième larron ne perturbe pas et le processus de rétrocession et l’administration de la presqu’île ?

Au nom de la souveraineté, il revient d’abord au Cameroun de régler ce problème qui a la particularité - et peut-être la complexité - de ne pas mettre aux prises deux Etats mais un Etat et un mouvement armé. Faut-il, en ce moment, user de la force militaire pour l’anéantir, le bouter hors de la presqu’île ou bien écouter ces hommes en arme, comme le demande d’ailleurs leur chef, pour savoir ce qu’ils veulent au juste ? Dans tous les cas, il y a une chose qu’il ne faut pas perdre de vue : la presqu’île a été reconnue comme faisant partie intégrante du territoire camerounais. Et comme on le dit en pareille situation, force doit rester à la loi.

Par Séni DABO

Le Pays

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