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Laurent Gbagbo aux députés burkinabè : Une véritable leçon d’histoire

Publié le mardi 29 juillet 2008 à 15h23min

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Dans le cadre de sa visite officielle de 72 heures à Ouagadougou, le président ivoirien, Laurent Koudou Gbagbo, était à l’hémicycle hier lundi 28 juillet dernier, où il a livré un discours "historique" devant la représentation nationale burkinabè. Une véritable leçon d’histoire sur les relations entre les peuples burkinabè et ivoirien.

C’est le Premier ministre Tertius Zongo et quelques membres du gouvernement burkinabè qui ont accompagné le président ivoirien hier soir à l’hémicycle. A l’accueil, étaient Rock Marc Christian Kaboré et son auguste Assemblée. Pour l’occasion, les députés, presqu’au grand complet, étaient exceptionnellement tirés à 4 épingles et parés des écharpes aux couleurs nationales. Le président de l’Assemblée nationale qui a prononcé le mot de bienvenue à la délégation ivoirienne, a indiqué que cette visite du président Gbagbo à l’Assemblée nationale burkinabè était hautement symbolique, vu qu’elle intervient à un moment où les peuples burkinabè et ivoirien venaient de traverser une turbulence dans leurs relations. Laurent Gbagbo qui a aussitôt eu voix au chapitre a, dans un discours pathétique, emprunt d’émotion, indiqué que Burkinabè et Ivoiriens n’étaient pas seulement voisins, car étant aussi solidement liés par l’histoire et l’économie. "Ce qui concerne la Côte d’Ivoire, concerne aussi le Burkina, et vice versa", a dit le président ivoirien, qui a remercié les députés burkinabè de l’avoir accueilli dans leur "palais".

"Je suis venu annoncer que la tempête est passée ; je suis venu annoncer la fin de la guerre en Côte d’Ivoire", a dit le locataire du palais de Cocody, sous un tonnerre d’applaudissements des députés burkinabè. En bon historien, Gbagbo est reparti en 1932 pour rappeler le rattachement par les colons de la Haute Volta à la Côte d’Ivoire. Il a aussi rappelé les luttes communes menées par de grands hommes ivoiriens et voltaïques, dont Houphouët Boigny et Zinda Kaboré, au sein du Conseil de l’Entente. Pour le président ivoirien, il est maintenant impératif de renforcer ces liens séculaires entre les deux communautés, et renforcer la coopération entre les deux pays. L’axe Yamoussokro - Ouagadougou, selon lui, doit être comme un pivot au sein de l’UEMOA et de la CEDEAO. Laurent Gbagbo qui reconnaît que son pays est la locomotive de l’UEMOA, a indiqué que si la paix y était menacée, cela se ressentirait par voix de conséquence dans la majeure partie des Etats de cette Union. D’où le devoir, selon lui, d’organiser la solidarité.

Par Paul-Miki ROAMBA


Le discours de Gbagbo vu par des députés

Quelques députés ayant été témoins de la visite du président ivoirien à l’hémicycle réagissent ici sur le contenu du discours à eux adressé.

Bénéwendé Stanislas Sankara : "C’est un discours qui me conforte dans la vision que j’ai toujours eue du président Laurent Gbagbo depuis qu’il a affronté cette crise qui est aujourd’hui dernière lui. Je retiens de son discours qu’après la guerre, il faut construire. Et c’est ce qui me paraît fondamental. Aujourd’hui, l’axe Ouaga-Yamoussokro est vu par lui comme étant l’épine dorsale qui doit profiter au développement, et donner un exemple à toute l’Afrique de l’Ouest. Je crois qu’il faut applaudir un tel discours parce que ce qui intéresse les peuples burkinabè et ivoirien, c’est le développement dans la paix et la quiétude. Le message du président ivoirien vient apporter au peuple burkinabè, à travers sa représentation, un vent d’espoir, et nous ne pouvons que nous en réjouir et le féliciter."

Célestin Boyo Koussoubé : "Je trouve que c’est un discours assez bref, mais assez pathétique. Il n’est pas rentré dans les détails, mais le rappel historique qu’il a fait m’a semblé important. Cela a pris en compte un certain nombre de vérités. Je retiens pour l’essentiel, le fait de considérer l’axe Ouagadougou - Yamoussokro comme étant important pour une certaine intégration de la sous-région. Je suis parfaitement d’accord avec cela, d’autant plus que l’on sait, historiquement parlant, que c’est de notre pays que l’intégration est partie, que ce soit au niveau de la Côte d’Ivoire avec les champs, ou que ce soit du côté du Mali avec l’Office du Niger, etc. Je pense que ce sont des rappels qui peuvent faire réfléchir les jeunes générations."

Toussaint Abel Coulibaly : "Ce n’est pas habituel qu’un président en visite officielle chez nous vienne s’exprimer devant la représentation nationale. C’est donc un intérêt particulier que le président ivoirien accorde au peuple burkinabè à travers le Parlement. Ce fut un discours empreint de franchise car, si l’on s’en tient au contenu, il n’a pas occulté le fait qu’à un moment de l’histoire, les relations entre la Côte d’Ivoire et le Burkina avaient été ternies. C’est donc un message de réconciliation ; un message tourné vers l’avenir. Je comprends que Laurent Gbagbo est venu demander à la représentation nationale du Burkina, de servir de courroie de transmission, pour ainsi dire aux populations burkinabè, la main tendue de nos deux chefs d’Etat pour une réconciliation totale."

Omar Paré : "C’est un point fort dans les relations d’amitié, de fraternité entre le Burkina et la Côte d’Ivoire, deux pays aux destins inséparables. Je retiens de ce discours, le renforcement des liens entre le Burkina et la Côte d’Ivoire, de même que l’engagement pris par le président ivoirien, pour nous faire comprendre que le conflit est pratiquement terminé en Côte d’Ivoire. Il est venu nous dire que la tempête est passée. Je trouve que cela est aussi important pour le peuple burkinabè, dans la mesure où la paix en Côte d’Ivoire est un aspect important pour notre pays."

Propos recueillis par Paul-Miki ROAMBA

Le Pays

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