LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Déclaration de l’Union pour la renaissance mouvement sankariste : "Nous souhaitons une bonne élection présidentielle en CI"

Publié le lundi 28 juillet 2008 à 11h19min

PARTAGER :                          

A l’occasion de la visite officielle du président ivoirien, Laurent Gbagbo, au Burkina, l’UNIR/MS n’a pas manqué l’occasion de nous faire parvenir cette déclaration, qui donne sa position sur les relations entre notre pays et la Côte d’Ivoire.

Aujourd’hui, par un retournement spectaculaire dont les tenants et les aboutissants sont certainement à rechercher dans les cellules africaines de certaines capitales occidentales qui font et défont le thermomètre de l’état de santé dans les républiques bananières au gré des intérêts stratégiques du moment, les peuples burkinabé et ivoirien, qui retenaient leur souffle, constatent avec soulagement un dégel progressif et accéléré des relations au sommet de leurs deux Etats. Décrispation qui s’est traduite par le retour en Côte d’Ivoire de Monsieur Blaise Compaoré en pompier adulé alors qu’hier seulement il était le pyromane voué aux gémonies avec les conséquences de sang, de larmes et de fuite éperdue pour la très nombreuse colonie burkinabé vivant dans ce pays plus que frère.

Décrispation qui s’était amorcée par une première visite à-l’issue de laquelle le président ivoirien, de retour à Abidjan, déclarait triomphalement que s’il savait qu’on pouvait acheter les hommes, il n’aurait pas consacré tant de ressources-pour acheter des armes. Décrispation qui se couronne aujourd’hui par cette visite au sommet du président Laurent Koudou Gbagbo au Burkina Faso et son adresse devant-la représentation nationale. L’UNIR/MS en prend acte et salue cette décrispation.

Toutefois, l’on se souvient en effet que lors d’une interview donnée en France après sa participation à la réunion de Marcoussis sur la crise ivoirienne, le président Blaise-Compaoré déclarait que le président Laurent Koudou Gbagbo méritait d’être traduit devant le Tribunal pénal international (TPI). A son retour à Ouagadougou, sous la houlette du Rassemblement patriotique du Burkina (RPB), relayé par la suite par d’autres organisations comme les ABC créées pour supplanter un CDP jugé attentiste comme le révèlent aujourd’hui les refondateurs du même parti, le peuple fut aiguillonné et chauffé à blanc pour revendiquer la tête de celui-là qui se disait élu dans des circonstances calamiteuses et dont le pays sombrait dans une guerre civile fratricide depuis le 19 septembre 2002. Des missions sillonnèrent les 45 provinces du Burkina Faso pour expliquer la position du Burkina Faso.

Et Marcoussis, ce nom désormais célèbre pour les Burkinabè, entrait dans l’histoire avec une mobilisation que Monsieur Blaise Compaoré, en quête perpétuelle de légitimité, n’avait jamais eue auparavant, en 17 ans de pouvoir. Pour la première fois, en effet, il connaissait un véritable bain de foule dont les images d’archives sont encore exploitées par les publicitaires de Monsieur le président du Faso. Des quartiers burkinabè portent même le nom Marcoussis en souvenir de cet accord célèbre qui a vu s’illustrer la bravoure et l’héroïsme de celui qui se fait appeler l’homme de Pô, stratège, et du 04 août 1983 dont les talents et hauts faits sont en passe de devenir la légende de notre cher Faso. Nous avions alors déclaré que s’il devait y avoir de TPI pour le président ivoirien, c’est ensemble et de concert avec Monsieur Blaise Compaoré qu’il devait y comparaître. Il n’en a pas fallu plus pour que notre tête soit mise à prix en même temps que celles d’autres Burkinabè alors taxés d’apatrides.

Des marches meetings furent organisées pour fustiger Laurent Gbagbo, dont les jours étaient comptés pour le régime Compaoré. On se souvient même d’une certaine "Opération Bayiri" avec le truculent maire de Ouagadougou, Monsieur Simon Compaoré, à la tête des convois qui avaient décidé de rapatrier tous les Burkinabè vivant en Côte d’ivoire vers la mère patrie, où des terres ont même été aménagées pour les-accueillir avec les fanfares et les trompettes de plusieurs comités, dont celui chargé de demander éventuellement réparation à la Côte d’Ivoire pour tous les torts et griefs-causés aux Burkinabè qui auront construit pourtant la Côte d’Ivoire de Félix Houphouët-Boigny.

Avec cette triste page qui se tourne, corroborée par la normalisation des rapports fraternels entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire, notre parti l’UNIR/MS, tout en s’en félicitant, tient à rappeler une fois de plus que les peuples ivoiriens et burkinabè sont des peuples frères, et que celui qui aime son peuple aime les autres peuples. Cette affirmation du président Thomas Sankara, nous l’avions reprise au plus fort de la crise ivoirienne pour rappeler à la conscience de ceux qui ont pu mettre le feu à ce pays que s’ils aiment vraiment le peuple ivoirien, il n’y aurait aucune raison qui vaille le prix de la guerre. Elle laisse hélas toujours des séquelles pour 1000 ans ! Et comme l’a régulièrement soutenu le président Laurent Gbagbo, la Côte d’Ivoire était attaquée et son intégrité territoriale mise à rude épreuve par les rebelles dont les bases arrières se retrouvaient malheureusement en territoire burkinabé.

L’épisode du coup de force avec pour objectif l’élimination de Laurent Gbagbo et la prise du pouvoir en Côte d’Ivoire se solde par un échec cuisant pour les rebelles ou leurs alliés qui ne pouvaient supporter plus longtemps l’effort de guerre malgré impôts et rackets imposés aux paisibles citoyens. Le bombardement des Sukoys ivoiriens par l’armée française finit de convaincre les plus sceptiques de l’implication directe de la France dans cette guerre avec la baraka de son laquais. Face à tout cela, le peuple ivoirien, dans un sursaut nationaliste et patriotique, donnera à l’envahisseur une belle leçon de résistance et de lutte.

Puis, de médiation en médiation et d’échec en échec et la communauté internationale faisant sien l’adage de chez nous qui dit que "là où le bracelet est passé pour entrer, il doit y repasser pour sortir", Blaise Compaoré vint à être désigné, faisant ainsi dire une fois de plus au président Laurent Gbagbo que la paix en Côte d’Ivoire passe par ceux qui ont y mis le feu. Aujourd’hui, avec la médiation burkinabè, la guerre est finie en Côte d’Ivoire, à en croire le président Laurent Gbagbo.

L’heure est à la préparation de l’élection de novembre prochain dans la sérénité. Notre souhait, qui est celui de l’UNIR/MS et de tout le peuple burkinabè, est de voir cette élection se dérouler dans la paix et en toute confiance du peuple, qui choisira ses représentants librement pour reconstruire la Côte d’Ivoire, pays de paix et d’hospitalité. Nous en sommes convaincus. Toutefois, à l’occasion de la visite officielle du président ivoirien, Laurent Gbagbo, l’UNIR/MS se fait le devoir historique de rappeler certains faits, non pas pour remuer le couteau dans une plaie qui se cicatrise, mais, bien au contraire, pour dire que la raison d’Etat ne saurait être confondue avec la raison individuelle qui fluctue au gré du vent et que le patriotisme n’est l’apanage exclusif de personne, a fortiori de ceux qui se sont hissés frauduleusement dans l’histoire de leur peuple.

Notre unique objectif est d’insister sur la responsabilité des-peuples frères de la Côte d’Ivoire et du Burkina Faso, dont la fraternité et la solidarité ont traversé les âges, afin qu’ils considèrent ces meurtrissures non pas comme un passif-insurmontable et un motif de rancune perpétuelle, mais plutôt comme un socle commun sur lequel ils peuvent et doivent bâtir un avenir meilleur pour les deux pays, pour la sous—région et pour l’Afrique.

A la veille de son assassinat et certainement ancré dans sa conviction inébranlable qu’il devait limiter la tragédie qui se tramait contre sa seule personne,-le président Thomas Sankara déclarait, nous le citons : « Les tragédies des peuples révèlent les grands hommes, mais ce sont les minables qui provoquent les tragédies ». A défaut de pouvoir tous entrer dans l’histoire comme le président Thomas Sankara malgré la hargne déployée depuis deux décennies pour saper sa mémoire, faisons en sorte-de ne pas être cause de tragédie pour nos peuples.

Avec le peuple, victoire !

Le président Maître Bénéwendé Stanislas Sankara

L’Observateur

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique