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Grève générale en C.I : La menace sera-t-elle suivie d’effet ?

Publié le lundi 28 juillet 2008 à 10h48min

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Ainsi donc le Président ivoirien, Koudou Laurent Gabgbo, s’offre-t-il des vacances sur les bords du Kadiogo ! Depuis hier dimanche, en effet, le locataire du palais de Cocody fait l’honneur à son homologue de Kosyam d’une visite officielle de quelque 72 heures.

Une première depuis l’accession de Gbagbo au pouvoir en 2000, et dont les points d’ogre devraient être sa décoration par Blaise Compaoré ; la signature des Accords de coopération bilatérale ; et l’escapade dans la fazenda présidentielle de Ziniaré. En faut-il plus pour se convaincre du parfait amour que filent les deux seigneurs qui, il y a encore à peine deux ans, étaient d’irréductibles ennemis ?

Et l’on se souvient, comme si c’était hier, de l’un souhaitant à l’autre de finir un jour devant le Tribunal pénal international (TPI). Mais le sommet de Marcoussis, qui devait esquisser des voies de sortie de crise en Côte d’Ivoire, est depuis versé dans l’histoire de la France-Afrique et, en véritable animal politique, le messie de Mama, Koudou Laurent Gbagbo, s’est résolu à solutionner le problème avec son voisin du Nord afin de ramener paix et sérenité en Eburnie, et de pouvoir s’attaquer à ses adversaires de l’intérieur.

Entre-temps, l’Accord historique de Ouagadougou s’invita dans l’agenda des protagonistes de la crise ; les armes elles aussi se turent, ouvrant un boulevard tout de même encore jonché d’épines vers les élections générales du 30 novembre à venir.

A quelque quatre mois de cette échéance, alors que ses adversaires refusent toujours de sortir du bois, le père fondateur du Front populaire ivoirien (FPI) a, lui, fini de ratisser large et peut déjà mettre son champagne au frais.

Car, sauf tremblement de terre sur les bords de la lagune Ebrié, il ne devrait pas rencontrer de difficultés majeures pour rempiler pour un autre mandat au palais de Cocody. Mais l’horizon ne semble pas des plus sereins au pays d’Houphouët, cherté de la vie oblige, et le premier Ivoirien vient au Burkina Faso en laissant un front social plutôt surchauffé.

Grève des taximens et autres transporteurs qui a paralysé, l’espace de 72 heures, Abidjan, la capitale économique, contraignant le gouvernement à négocier une reculade, en consentant aussi bien des sacrifices que d’énormes avantages à la meute pour pallier la hausse vertigineuse des prix des hydrocarbures.

Malgré tout, le bas peuple gronde et l’Union générale des travailleurs de Côte d’Ivoire (UGTCI) promet une grève générale illimitée pour compter du jeudi 31 juillet. Alors, la menace sera-t-elle suivie d’effet ? Au moment où, en dépit de l’assistance de la communauté internationale, la locomotive économique de l’Afrique de l’Ouest peine à sortir de la crise dans laquelle elle est engluée depuis 2002, il importe de s’interroger sur l’opportunité d’une telle manifestation syndicale.

Loin de nous de prétendre que la vie n’est pas chère en Côte d’Ivoire. Encore moins que les travailleurs ivoiriens soient bénis de tous les dieux mais, en prêchant le radicalisme, l’UGTCI donne l’impression d’être un syndicat d’enfants gâtés. Alors, pour le salut de la Côte d’Ivoire, pays de foi par excellence où les miracles sont toujours d’actualité, il est impérieux que chacun mette un peu d’eau dans son vin, afin qu’aboutisse le processus électoral.

En le disant, nous nous adressons aux hommes politiques surtout, mais aussi aux acteurs de la société civile qui n’oseront aucunement bouder les fruits de la stabilité, de la paix sociale et de la croissance économique. Mais comment y parvenir au moment où la Fédération interprofessionnelle des patrons boulangers et pâtissiers de Côte d’Ivoire (FIP-BPCI) décrète une hausse du prix de la baguette de pain ( de 150 à 200 FCFA), pendant que le gouvernement est menacé de voler en éclats.

Peut-être qu’au sortir de ses consultations avec le "docteur Honoré", facilitateur dans la résolution de la crise ivoirienne, le président Gbagbo saura-t-il prescrire l’ordonnance qui s’impose !

La Rédaction

L’Observateur

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