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Barack Obama : La tournée des "grands ducs"

Publié le jeudi 24 juillet 2008 à 11h48min

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Barack Obama a entrepris depuis le début de la semaine, une tournée proche-orientale et européenne, pour dit-on, se donner une "stature internationale" avant le dernier virage qui doit, selon les sondages, le conduire à la Maison-Blanche. L’homme de la rupture (son slogan de campagne clame que "le changement est possible") quoiqu’attendu fortement par les médias et l’opinion internationale sur les propos qu’il tiendra au cours de cette tournée, ne devrait pas "révolutionner" pour autant la politique étrangère des USA, même si son discours devrait être plus "enrobé" et moins guerrier que celui de son prédécesseur.

Sur les questions essentielles (crise proche-orientale, dossier syro-iranien, politique de défense en Europe), le discours d’Obama ressemble à s’y méprendre à celui de Bush.
"Sécurité pour Israël" et "espoir d’autonomie" ainsi qu’aide financière "plus accrue" pour les Palestiniens, voilà le credo du sénateur de l’Illinois. Rien ou presque sur le statut de Jérusalem, alors que celui-ci est le nœud gordien de la crise. Plus loin, Obama suspecte les barbus iraniens de vouloir utiliser l’énergie nucléaire à des fins autres que civiles. En conséquence, il a chaussé les bottes du cow-boy texan pour menacer Téhéran de "représailles" si les Iraniens persévéraient dans leur quête du nucléaire. Sur les négociations syro-israéliennes qui sont engagées sous l’égide de la Turquie, Obama ne s’était pas prononcé au moment où nous traçions ces lignes. Mais, il y a fort à parier que les questions du Golan syrien et de l’exploitation des eaux du lac de Tibériade (principale réserve d’eau douce de la région) ne devraient pas connaître d’avancées significatives sous son éventuel premier mandat.

Les esprits ne sont, en effet, pas préparés en Israël à une rétrocession du plateau du Golam la Syrie (en rappel, le Golan à été "annexé" par Israël en 1967 après la guerre de "Six jours") à partir duquel on a une vue imprenable sur l’Etat hébreu.
Pas plus qu’Israël n’accepterait de perdre le contrôle du lac de Tibériade qui est son principal "château d’eau".

En définitive, que ce soit Barack Obama ou John Mc Cain, la crise proche-orientale ne pourrait évoluer favorablement que si l’opinion israélienne se convainc pour de bon, qu’il n’y aura pas de paix et de sécurité pour Israël tant que la question de Jérusalem-Est restera en suspens. Un dilemme culturel qui dure depuis la nuit des temps.
La présence américaine en Europe elle ne date pas de si longtemps, même si après la chute du mur de Berlin, elle est l’objet de bisbilles entre Américains et Russes. En cause l’offensive de l’Oncle Sam en Europe de l’Est qui doit se traduire selon le vœu de Bush par l’installation d’un bouclier anti-nucléaire américain en République Tchèque.
Un "casus belli" a décrété Moscou, qui a, dans la foulée, enjoint à l’Oncle Sam d’y surseoir. Bush laisse la patate chaude à son successeur. Lequel ne pourra se dédire sans paraître un peu "lâche" aux yeux de ses compatriotes. On verra comment Obama gérera cette question avec les Occidentaux, même s’il ne devrait pas dévoiler ses batteries dans l’immédiat.

Le seul dossier sur lequel le candidat démocrate est "clair" est en définitive celui irakien. "Nous retirerons progressivement nos troupes de ce pays, car, l’épicentre du terrorisme se trouve désormais en Afghanistan et dans les zones tribales pakistanaises", a-t-il récemment déclaré. Une analyse pertinente, Ben Laden étant jusqu’à plus informé, "tapi" dans ces zones. Pour autant, elle induit que l’Amérique va quitter l’enfer irakien pour s’enfoncer dans le bourbier afghan. En définitive, Obama s’il était élu, ne devrait opérer sa "révolution" qu’à l’interne avec la prise en compte des nombreux pauvres qui peuplent l’Amérique et qui ne jouissent pas de tous les bienfaits de la première puissance économique mondiale. Cette sortie internationale lui permettra tout juste de "s’enivrer" avant terme des effluves de cette puissance.

Boubakar SY
magnasy@yahoo.fr

Sidwaya

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