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Royaume de Belgique : Petit pays, grands problèmes

Publié le lundi 21 juillet 2008 à 12h24min

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« L’orange bleue a beaucoup de pépins et peu de jus », avions-nous titré dans notre rubrique « Regard sur l’actualité » du 11 octobre 2007, à propos de la crise politique que traversait alors le Royaume de Belgique. Beaucoup de pépins en effet, car des mois après les législatives de juin 2007, qui n’avaient dégagé aucune majorité, le pays se trouvait dans l’incapacité de se doter d’un nouveau gouvernement.

Désigné pour relancer la mécanique politique, le Flamand Yves Leterme s’était appuyé sur une coalition dite de « l’orange bleue », composée de libéraux et de chrétiens démocrates. C’est en vain que les consultations pour un accord de gouvernement ont été menées autour d’un noyau, qui s’est, par la suite, révélé peu viable. Une péripétie, parmi tant d’autres, pour le royaume d’Albert II, qui, après plus de 9 mois de crise, avait fini par appeler au gouvernement une nouvelle coalition, elle aussi menée par Yves Leterme.

C’était en mars dernier et l’on croyait que cette équipe de 15 ministres parviendrait à relancer une machine fortement grippée par l’épineuse question de la réforme de l’Etat, censée renforcer l’autonomie des régions, que la première d’entre elles, la Flandre, réclame à cor et à cri. Il est vrai que dans ce petit pays de 30 500 km2, où cohabitent néerlandophones (Flamands), francophones (Wallons), et germanophones, les premiers estiment avoir suffisamment contribué au panier commun et ne veulent plus servir de vache à lait à l’ensemble des Belges. Mais, quelques mois après l’éclaircie, le ciel du pays plat s’est de nouveau assombrir avec la démission, mardi dernier, du Premier ministre. Un jet d’éponge que le roi, faute d’alternative, a dû refuser.

C’est donc une équipe gouvernementale renforcée par l’arrivée de trois « sages » qui reprend sa rude besogne : préparer rapidement la réforme qu’exigent les Flamands pour continuer de cohabiter avec les autres Belges. Sauf que, cette fois- ci, le dossier de la réforme échoit aux trois mousquetaires, laissant au gouvernement la simple charge d’administrer le royaume, avec toutefois pour mission de « promouvoir au maximum les chances de dialogue ».

C’est ainsi que débute le dernier épisode en date du feuilleton cauchemardesque que vit ce petit pays aux si grands problèmes. Ainsi, Bruxelles, capitale de l’Europe des 25, se retrouve au cœur d’une crise identitaire, dont l’issue reste incertaine. Cela, malgré les efforts multiformes déployés depuis un peu plus d’une année pour conserver à la mosaïque belge ne serait-ce qu’un semblant de cohérence.

H. Marie Ouédraogo

L’Observateur

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