Salif Diallo, ambassadeur à Vienne ? Que Faut-il en penser ?
Salif Diallo, Ambassadeur en Autriche : jusqu’à présent, on parlait en aparté dans les maquis et même dans les bureaux, de la possibilité qu’il soit nommé quelque part ambassadeur du pays des hommes intègres, mais jamais un organe de renom ne s’était avisé à donner quelque crédit à cette éventualité. Eh bien, depuis le n° 4163 du quotidien Le Pays, c’est chose faite. Surfant sur un article de Fasozine, le célèbre quotidien titre à la Une, en ce vendredi 18 juillet 2008 : « Salif Diallo, Ambassadeur en Autriche ». Il n’en fallait pas plus pour accrocher l’opinion publique et la bousculer même, le fait ayant souvent animé de chaudes controverses en son sein.
Pour bien d’observateurs nationaux et étrangers, le limogeage de Salif Diallo avait été entrevu comme un acte mal venu, imprudent, pouvant préjudicier au chef de l’Etat et au pays. Pour ceux-là, toute évolution dans cette affaire ne pouvait qu’aller dans l’accentuation du face-à-face à venir entre le ministre remercié et son ancien patron, et pas forcément à l’avantage de ce dernier.
Que l’ancien ministre d’Etat en soit aujourd’hui à accepter un poste d’ambassadeur à Vienne, voilà qui pourrait en laisser plus d’un « baba », voire même dépité si l’information se vérifiait. Ce n’est pas tant qu’il
décide de rentrer dans le rang qui poserait problème ; c’est le fait qu’il puisse accepter une ambassade dans un pays dont les liens historiques, linguistiques, les relations économiques sont peu significatifs avec le Burkina Faso. Passe encore s’il allait à Paris, Bruxelles ou Washington mais Vienne, pour attrayante que soit cette ville pour certains diplomates européens, ressemble à une « mise au Garage » pour un Salif Diallo ; d’autres diront même à une provocation.
Mais pour ceux qui n’ont jamais douté que le maître du jeu dans cette affaire restait Blaise Compaoré, il faut voir dans l’éventualité de la confirmation de cette nomination à Vienne, l’art du chef de l’Etat de savoir sanctionner sans en avoir l’air, de se défaire de ses collaborateurs tout en les récupérant, comme Houphouët Boigny savait si bien le faire : après avoir mis Salif Diallo à l’épreuve et attendu en vain le « clash » que beaucoup annonçaient, il pourrait l’envoyer à Vienne, choisissant de ne pas le jeter aux chiens, encore moins aux oubliettes mais de le mettre en pénitence, l’y tenant éloigné de l’appareil de l’Etat, des grands dossiers politiques nationaux et internationaux. Ca sera certainement difficile à supporter pour l’ancien Ministre d’Etat mais il saura au cas où, faire contre mauvaise fortune bon cœur si cela arrivait. Au demeurant, Vienne est loin d’être un enfer, et plus hauts placés que lui dans l’appareil gouvernemental ont pu connaître de sorts semblables pour revenir quelque temps après aux affaires.
VT
San Finna