Ces deuxièmes JMJ de Benoît XVI vont être la tribune idéale pour davantage inculquer des valeurs chrétiennes à cette jeunesse dont la ferveur religieuse a amené beaucoup si loin de leur base. Les JMJ se révèlent être un phénomène qui marche bien.

C’est du reste l’événement de 2008 qui rassemblera le plus de monde après les JO de Pékin qui prendront leur envol le 8 août prochain. Ces milliers de jeunes accourent donc de tous les continents pour rallier Sidney aux fins d’espérer voir descendre sur eux une force, l’Esprit saint.

On comprend alors pourquoi le Conseil pontifical a retenu comme thème du rendez-vous de Sidney, "Prends ta croix et suis-moi". C’est fort de cette invite que le Cardinal-Archevêque de la ville hôte, Mgr George Pell, a déjà lancé à ces "protégés" de Dieu : "Surtout, n’oubliez pas de prier !".

Au-delà de la ferveur religieuse, raison principale qui motive cette jeunesse à se dépenser et à dépenser pour aller à la rencontre du Pape, des vertus sont prônées et vécues lors de cette rencontre : la solidarité, la fraternité, le brassage des cultures, etc. C’est de là que naissent les relations humaines, des jumelages de coopération, des projets, la découverte de l’autre, etc. Ces vertus qui manquent souvent au niveau des élites du Nord et du Sud sont ainsi prônées par des jeunes pleins de foi et de dynamisme, quoique durement confrontés à des fléaux tels le chômage grandissant, le Sida et d’autres maux. Combien de jeunes Africains, ayant noué des relations avec d’autres du Nord lors des précédentes JMJ, ont-ils retrouvé le sourire grâce à des parrainages, à des soutiens divers, bref, grâce à une fraternité et une solidarité très fortes ? C’est dire donc qu’au-delà de la foi, les JMJ sont un "instrument" efficace pour le brassage des cultures, pour l’intégration, bref pour un esprit humain beaucoup plus ouvert.

Malheureusement, le continent noir a jusque-là été privé de l’organisation de cet événement religieux quand bien même la foi y est beaucoup plus forte. Les jeunes Africains sont très souvent limités par les moyens financiers pour se rendre à ces JMJ. A titre d’exemple, seulement 4 Burkinabè ont pu rallier Sidney contre 4 000 jeunes Français. Cet événement riche de sens pour l’Eglise catholique vient rappeler à notre souvenir cette sagesse du monde qui prétend que "les léopards ne changent pas de territoire, mais, nous chrétiens, croyons dans le pouvoir de l’Esprit pour convertir et transformer les hommes en les éloignant du mal pour les attirer au bien ; en les éloignant de la peur et de l’incertitude pour les rapprocher de la foi et de l’espérance".

Par Alexandre Le Grand ROUAMBA

Le Pays