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Célébration du 14-Juillet : Les Français du Burkina ont fêté l’événement

Publié le mercredi 16 juillet 2008 à 11h52min

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L’ambassadeur François Goldblatt

Comme de coutume, le 14-Juillet, fête nationale de la France, a été célébrée cette année 2008, dans la capitale burkinabè à la résidence de l’ambassadeur. A l’occasion, François Goldblatt n’a pas tari d’éloges à l’endroit du Burkina Faso (et de ses dirigeants) qui s’est illustré positivement tant par sa politique intérieure qu’extérieure.

Défilé de mode, prestation des majorettes de la ville de Ouagadougou, exécution des hymnes nationaux du Burkina et de la France. C’est artistiquement, qu’a commencé la soirée de célébration de la fête nationale de la France. Comme chaque année, les Français vivant au Burkina Faso ont fêté le 14-Juillet aux côtés des autorités burkinabè et des amis de la France.

L’ambassadeur François Goldblatt, à l’occasion, s’est adressé aux Français, mais surtout au peuple burkinabè et à ses gouvernants à qui il a dit toute son admiration pour les efforts de développement consentis. Des efforts, selon lui, auxquels adhère et soutient son pays, la France à travers des actions de coopération.

"A l’intensité des efforts du Burkina à réussir sa transformation en une société moderne, prospère et démocratique, s’ajoute l’intensité de la France à cette transformation", a souligné l’ambassadeur. Sur un budget de 200 milliards de F CFA pour la période 2006-2010, le Burkina a, en effet, déjà bénéficié de 80 milliards de F CFA au profit de multiples projets, notamment la bonne gouvernance, l’éducation, l’électrification, le développement local, etc.

Toutefois, François Goldblatt a fait remarquer que le cap pris par le Burkina Faso a été fortement perturbé depuis la fin 2007 par un contexte panafricain qui a contribué à modifier défavorablement la perception par le reste du monde, des évolutions politiques et économiques du continent. "Après plusieurs années marquées par une prise de conscience de la communauté internationale de l’importance des efforts de stabilisation politique des Etats africains, une meilleure appréciation du sursaut de croissance économique observée des chefs du continent au cours de 2000-2006, on a assisté depuis, au retour d’un épouvantail : l’afro-pessimisme", a affirmé le diplomate français. A cet afro-pessimisme s’ajoutent les drames, les rébellions qui donnent le sentiment que l’Afrique s’éloigne de son cadre prometteur.

"Un jugement injuste et immérité pour le Burkina"

C’est du moins ce que dit l’ambassadeur François Goldblatt au regard de la détermination affichée par le Burkina Faso à poursuivre avec la même intensité, les efforts d’intensification de la démocratie et du développement économique. En plus, sur le plan de la politique extérieure, Son Excellence Goldblatt a souligné le rôle "particulièrement éminent" des autorités burkinabè dans la résolution de crises dans la sous-région ouest-africaine. "C’est dire tout l’enjeu que constitue pour le Burkina Faso, l’affirmation sur la scène mondiale de son identité, de ses valeurs et de ses objectifs. C’est, en un mot, ce qui le caractérise au sein de l’Union africaine et ce qui le distingue de ses voisins", s’est-il réjoui.

C’est pourquoi, l’ambassadeur a encouragé le gouvernement burkinabè à persévérer dans le combat pour son affirmation afin de forcer le respect des décideurs politiques de la planète. Il a également exhorté le Burkina à combler le déficit de notoriété qui le caractérise trop souvent par rapport à d’autres pays d’Afrique. En tout cas, l’ambassadeur a réaffirmé la détermination de la France à travailler aux côtés des autorités burkinabè pour faire du Burkina, un pays reconnu et estimé, porteur d’une vision constructive et innovante.

P. Pauline YAMEOGO


Les Français de Bobo-Dioulasso se rappellent la Révolution de 1789

Les Français de la ville de Bobo-Dioulasso et des localités environnantes ont célébré la fête nationale de l’Hexagone, le 14 juillet 2008 au club Amical. La cérémonie a été organisée par le consul honoraire de France à Bobo-Dioulasso, Bernard Chaix et présidée par le consul de France au Burkina, Gérard Ménard, venu de Ouagadougou pour la circonstance.

Pour la célébration du 14-Juillet 2008, les Français avaient à leurs côtés, les autorités régionales, provinciales, communales, les leaders religieux et coutumiers de la ville de Sya et d’autres Burkinabè venus communier avec eux.

L’occasion a été saisie par le consul de France au Burkina, Gérard Ménard pour rappeler qu’ en 1789, le peuple de Paris, après des années de disette, s’est soulevé et a pris la prison de la Bastille, marquant ainsi le début d’une révolution qui allait bouleverser toute l’Europe pendant de très longues années. Selon lui, les idéaux qui ont conduit à cette révolution sont toujours d’actualité, 219 ans plus tard.

Le consul de France a par ailleurs rappelé les priorités des 6 mois de la présidence française de l’Union européenne débutée le 1er juillet dernier. Il s’agit d’un accord sur le paquet-énergie- climat et la politique énergétique européenne, du “pacte européen sur l’immigration”, de la politique agricole commune, de la sécurité et la défense européennes.

Aux Français vivant dans la partie Ouest (500 environ), le diplomate a affirmé que la sécurité des communautés françaises constitue la priorité numéro 1 du ministère des Affaires étrangères. La France compte environ 2 millions d’expatriés dont 3250 au Burkina. 500 d’entre eux vivent dans la partie Ouest du Burkina dont 1/3 a la double nationalité.

Urbain KABORE

Sidwaya


Discours de l’Ambassadeur à l’occasion de la fête nationale du 14 juillet

Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement,
mesdames et messieurs les membres des Hautes institutions burkinabè,
mesdames et messieurs les membres du corps diplomatique,
mes chers compatriotes, distingués invités,

Il y a un an jour pour jour, lors de la première cérémonie du 14 juillet qu’il m’était donné de célébrer ici à Ouagadougou, je m’étais employé à souligner devant vous la convergence d’une double et même volonté : à l’intensité des efforts déployés par le Burkina Faso pour réussir sa transformation en une société moderne, prospère et démocratique, répondait l’intensité, non moins élevée, de la détermination de la France à continuer, comme par le passé, à contribuer ardemment et puissamment à cette transformation.

Un an plus tard, cette convergence reste intacte et cette détermination demeure entière. Aux efforts inlassables du gouvernement burkinabè pour se rapprocher des objectifs du millénaire pour le développement, ont répondu ceux du gouvernement français pour honorer les engagements pris à l’égard de votre pays. Ainsi, à l’issue de sa première année de mise en œuvre, la charte de notre action de coopération au Burkina Faso, à savoir le document cadre de partenariat signé en juin 2006, qui lie Paris et Ouagadougou pour la période 2006-2010, a vu ses objectifs intermédiaires atteints, puisque, sur quelque 200 milliards de FCFA promis sur 5 ans, 80 milliards de FCFA ont d’ores et déjà été affectés en 2007 et 2008, soit 40 milliards de FCFA en moyenne par an, au profit de multiples projets, notamment dans les domaines de l’amélioration de la gouvernance, de l’éducation, de l’hydraulique, de l’électrification et du développement local. Aide budgétaire, aide programme, aide projet et coopération décentralisée ont ainsi été au rendez-vous des attentes exprimées par les autorités burkinabè.

Quoique brillamment tenu au cours des 12 mois écoulés, ce cap a été fortement perturbé par un contexte panafricain nettement plus difficile qu’il y a un an, un contexte qui a contribué à modifier, dans un sens défavorable, la perception par le reste du monde des évolutions politiques et économiques en cours sur le continent. En effet, après plusieurs années marquées par une prise de conscience croissante, de la part de la communauté internationale, de l’importance des efforts de stabilisation politique déployés par les Etats africains, et une meilleure appréciation de la vigueur du sursaut de croissance économique observé à l’échelle du continent au cours de la période 2000-2006, on a assisté, depuis la fin de l’année 2007, au retour d’un écueil que l’on pensait avoir surmonté. Cet épouvantail, dont la résurgence a pu être détectée ici ou là, dans le regard porté par un certain nombre d’observateurs sur les chances et sur les performances de l’Afrique, est bien connu de vous tous. Cet écueil oublié, cet épouvantail sur le retour, a pour nom l’afro-pessimisme.

Il faut dire que l’opinion internationale, et européenne en particulier, a, coup sur coup et en l’espace de quelques mois seulement, été confrontée successivement à la montée du terrorisme en Mauritanie, aux soubresauts politiques et sociaux en Guinée, aux rébellions qui affectent le Mali et le Niger, à l’affrontement à peine larvé entre le Tchad et le Soudan, au drame persistant du Darfour, au conflit frontalier entre Djibouti et l’Erythrée, à l’effondrement de la Somalie, aux massacres inter-ethniques au Kenya, et, encore tout récemment, aux vives tensions politiques au Zimbabwe. Cette opinion internationale, qui commençait tout juste à s’habituer à associer l’Afrique aux concepts de stabilité, de croissance, de commerce et d’investissement, a pu avoir le sentiment, au tournant de l’année 2008, que le sol se dérobait de nouveau sous les efforts du continent africain pour avancer vers plus de démocratie et plus de prospérité.

Venant s’ajouter à ces drames et à ces régressions politiques, les coups de boutoir successifs, dès l’été 2007, d’une saison agricole médiocre, puis, début 2008, d’une hausse vertigineuse des cours du pétrole et d’une accélération non moins spectaculaire des prix des denrées alimentaires, ont contribué à répandre le sentiment que les remarquables succès engrangés ces dernières années, en termes de croissance économique, à l’échelle du continent tout entier, étaient sur le point d’être effacés.

Certes, votre pays n’a pas directement souffert des crises politiques qui ont émaillé l’actualité africaine fin 2007 et début 2008, des crises dans lesquelles il n’est de surcroît nullement en cause et nullement impliqué. Certes, le ralentissement économique sensible qui a frappé l’Afrique au cours des 12 derniers mois a proportionnellement moins affecté le Burkina Faso que plusieurs de ses voisins.

Mais, dans l’esprit d’un large public extérieur, qui ne brille ni pas sa connaissance intime des différents pays du continent, ni pas son sens de la nuance, c’est toute l’Afrique qui, vu d’Europe ou d’Amérique du Nord, a pu donner le sentiment de s’éloigner du cap prometteur qui était le sien. Or, cette coupable approximation, forcément inexacte compte tenu de son caractère englobant, est particulièrement injuste et imméritée dans le cas du Burkina, même si certains classements internationaux, largement commentés, ont pu, au cours des 12 derniers mois, accréditer un certain sentiment de découragement. Cette approximation est bien entendu injuste, sur le plan de la politique intérieure burkinabè, compte tenu de la détermination affichée par les autorités nationales de votre pays à poursuivre avec la même intensité les efforts accomplis ces dernières années au service de l’enracinement de la démocratie et du développement économique. Elle est, en outre, parfaitement imméritée sur le plan de la politique extérieure mise en œuvre par votre pays, compte tenu du rôle particulièrement éminent joué par les autorités burkinabè dans l’heureuse résolution de crises régionales qui paraissaient pourtant, il y a peu, inextricables.

C’est dire tout l’enjeu que constitue aujourd’hui, pour le Burkina Faso, l’affirmation, sur la scène mondiale, de son identité, de ses valeurs et de ses objectifs, c’est-à-dire, en un mot, de ce qui le caractérise au sein de l’Union africaine et de ce qui le distingue de ses voisins. Or, le combat pour cette affirmation mérite d’autant plus d’être mené, que la ténacité manifestée dans la définition de vos ambitions, et le souci affiché de voir conserver à votre politique étrangère toute son autonomie, conjugués à la solidité de vos institutions et à la résilience de votre économie, sont autant d’éléments de nature à forcer le respect des principaux décideurs politiques de la planète, et celui des grands opérateurs économiques internationaux.

En ayant d’ores et déjà beaucoup avancé, sur la voie de l’édification d’un cadre institutionnel protecteur des libertés et soucieux des droits des minorités politiques, ethniques et religieuses, le Burkina Faso s’est doté d’une armature démocratique qui lui permet d’éviter, ou, à tout le moins, de contenir, les soubresauts politiques et sociaux que connaissent, encore aujourd’hui, trop de pays d’Afrique. De même, en ayant su mettre en œuvre, depuis plusieurs années, une politique économique stable et lisible, le Burkina s’est placé en situation d’atténuer efficacement l’impact des chocs économiques exogènes. C’est pourquoi, tout en poursuivant et en approfondissant le travail amorcé dans ces deux directions, le Burkina aura beaucoup à gagner à combler le déficit de notoriété qui le caractérise encore trop souvent par rapport à d’autres pays africains, et qui, de ce fait, le prive encore trop fréquemment de la possibilité de faire savoir au reste du monde ce qui s’accomplit ici. Or, il se trouve que plusieurs éléments sont de nature à favoriser l’atteinte de cet objectif consistant à hisser le Burkina à un niveau plus élevé de notoriété internationale, un niveau en phase avec ses réalisations d’aujourd’hui, et avec ses ambitions pour demain.

Dans ce combat pour une plus grande notoriété internationale, l’engagement continu des autorités burkinabè dans le processus de réconciliation interivoirien a joué, et continue de jouer un rôle primordial. Cet engagement, dont la vigueur ne s’est démentie à aucun moment depuis la signature le 4 mars 2007 de l’Accord politique de Ouagadougou, est en passe de nous conduire à l’épilogue tant attendu, à savoir la tenue, dans un climat pacifié, d’élections justes, libres, ouvertes et transparentes.

Il y a un an, je saluais ici même devant vous la capacité du Burkina à faire preuve d’une vision stratégique, d’une détermination politique sans faille, et, plus encore, d’un authentique courage dans la façon dont les protagonistes avaient été placés face à leurs responsabilités. Il y a un an également, je saluais ici même la manière dont la facilitation burkinabè avait su maintenir le cap et, lorsqu’il le fallait, rappeler les parties à l’ordre. Sur cette base, je m’étais, ici même encore, risqué à estimer qu’une issue, fondée, il faut le répéter, sur l’organisation d’élections justes, libres, ouvertes et transparentes, était non seulement possible mais plausible. Eh bien, Messieurs les membres du gouvernement, même si de nombreuses étapes restent à franchir, nous sommes en passe de toucher du doigt le résultat des efforts inlassables du Burkina Faso, président en exercice de la CEDEAO et de l’UEMOA, pour ramener la paix en Côte d’Ivoire.

Dans ce combat pour une plus grande notoriété internationale, l’affirmation, au-delà du seul dossier ivoirien, d’une politique étrangère constructive, innovante, et, surtout, décidée et mise en œuvre en toute autonomie, hors de toute interférence, est appelée à jouer un rôle éminent. D’ores et déjà, le Burkina Faso, par ailleurs brillament élu au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, a su saisir la formidable opportunité que représentait sa participation comme membre non-permanent aux travaux du Conseil de sécurité des Nations Unies, pour manifester sa volonté de faire avancer les dossiers les plus complexes.

En choisissant, en dépit de l’absence de doctrine arrêtée de l’Union africaine, d’être l’un des rares Etats du continent à avoir pris position, et de devenir l’un des tout premiers pays africains à avoir reconnu la jeune république du Kosovo, en choisissant, en dépit de certaines susceptibilités, de porter un regard neuf sur le dossier du Proche-Orient, le Burkina Faso a fait preuve, sur deux dossiers emblématiques, de clairvoyance et de courage, des qualités reconnues au plus haut niveau international, comme l’atteste la récente désignation, par le secrétaire général des Nations Unies et le président de l’Union africaine, du ministre burkinabè des Affaires étrangères au poste, difficile mais éminent, de médiateur conjoint des Nations Unies et de l’Union africaine pour le Darfour.

Bien entendu, la clairvoyance et le courage manifestés sur la scène diplomatique ne font pas disparaître, comme par enchantement, les nombreux défis intérieurs. Comme je le soulignais ici même il y a un an, beaucoup reste à faire pour l’avancement politique, économique, social et humain du pays, et les progrès qui restent à réaliser en matière d’alphabétisation, d’électrification, de malnutrition, de bonne gouvernance et de développement local restent innombrables.

Mais le mouvement est en marche. Sur chaque front, nous progressons. Nous avançons, avec beaucoup de raisons d’être optimistes, lorsqu’il s’agit du taux de scolarisation, du taux d’analphabétisme, du nombre de foyers raccordés à l’électricité ou de ceux disposant d’un accès à l’eau potable, même si, il faut bien le reconnaître, nous conservons plus de préoccupation, lorsqu’il s’agit, par exemple, de l’évolution de la mortalité ou de la malnutrition infantiles, et, plus généralement, de la situation alimentaire.

Dans tous ces combats, pour l’affirmation d’un Burkina reconnu et estimé, porteur d’une vision constructive et innovante sur les grands dossiers diplomatiques du moment, pour l’affirmation d’un Burkina sans cesse plus fort dans la lutte contre la pauvreté et pour le développement économique, la France, partenaire historique de votre pays, sera à vos côtés.

Vive le Burkina Faso, vive la France./

Source : http://www.ambafrance-bf.org/

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