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Présidentielle ivoirienne : Gbagbo tisse sa toile, lentement mais sûrement

Publié le mercredi 16 juillet 2008 à 11h35min

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« L’élection présidentielle en Côte d’Ivoire aura réellement lieu le 30 novembre 2008 ». La confirmation a été faite lundi dernier par le président ivoirien, Laurent Gbagbo, lors d’un meeting devant quelque 3 000 personnes à Séguéla, localité située dans le Centre-Nord du pays, une zone sous contrôle de l’ex-rébellion des Forces nouvelles (FN).

Séguéla et Vavoua en fin juin passé avaient été le théâtre d’une mutinerie des FN. Les mutins protestaient contre le changement du commandement et le retard de paiement des primes de démobilisation. Deux personnes ont trouvé la mort lors de ces troubles.
Constamment reportée depuis octobre 2005, la consultation électorale pour choisir le président de la Côte d’Ivoire, censée être la seule voie de sortie de crise au pays de Félix-Houphouèt Boigny, coupé en deux suite à un coup d’Etat raté des Forces nouvelles en septembre 2002, avait finalement été programmée pour le 30 novembre de l’année en cours.

Malgré les doutes qui planaient sur le respect de ce délai en raison du manque de moyens financiers, le Comité d’évaluation et d’accompagnement (CEA), structure chargée de surveiller le processus de paix en Eburnie, a maintenu la semaine écoulée cette date, tout en appelant à des financements complémentaires. C’est maintenant chose faite, puisque lundi dernier, le Premier ministre, Guillaume Soro, en personne, par ailleurs secrétaire général des FN, a, de son côté, annoncé qu’après la réunion du CEA de jeudi passé à Ouagadougou, le budget des élections était « bouclé » et que l’argent était « bel et bien là ».

La Côte d’Ivoire, on le sait, s’est engagée dans un processus de sortie de crise, relancé par la signature en mars 2007 de l’Accord de Ouagadougou entre Gbagbo et Soro, ce dernier ayant été nommé, depuis, Premier ministre du pays. Le président et le Premier ministre ivoiriens se sont rendus dans le Centre-Nord de la Côte d’Ivoire pour calmer le jeu. Le moins que l’on puisse dire est que Gbagbo, profitant de la situation, est entré en précampagne pour la présidentielle de novembre prochain.

« Je suis venu vous apporter la bonne nouvelle que la guerre est terminée, elle est définitivement derrière nous », a-t-il martelé, invitant au passage les Ivoiriens à se préparer aux échéances électorales dans quelque quatre mois. Le nombre d’inscrits pour les votes serait compris entre huit et neuf millions et c’est sur eux que compte le chef de l’Etat ivoirien pour bien s’installer dans le fauteuil présidentiel au sortir de la joute avec ses concurrents.

C’est à peine s’il ne demande pas à ses compatriotes de le voter, lui Gbagbo. Mais c’est tout de même de bonne guerre, car ce n’est pas dans les salons feutrés du palais qu’on conquiert le pouvoir d’Etat. Il faut aller sur le terrain, et ça, Gbagbo l’a bien compris, lui qui ne se fait pas du tout prier pour couper l’herbe sous les pieds de ses adversaires. Pour l’enfant terrible de Mama, vivement donc que le 30 novembre 2008 arrive.
D. Evariste Ouédraogo

L’Observateur

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