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FMI/Banque mondiale : Trouver la juste mesure

Publié le lundi 14 juillet 2008 à 12h44min

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Si le Sud attend le G8 pour se développer, il attendra longtemps. C’est l’unanimité qui s’est dégagée du 11e sommet des altermondialistes qui s’est tenu du 6 au 9 juillet dernier au Mali. En clair, pour ce contre-sommet du G8, le salut du Sud viendra du Sud et jamais du Nord. C’est dans cette logique et fidèle à l’idéologie altermondialiste que le "Sommet des pauvres" a voué aux gémonies le G8 en réclamant au passage, la suppression du FMI (Fonds monétaire international) et de la Banque mondiale.

Ce n’est pas la première fois que les institutions de Bretton Woods sont prises pour cible. Longtemps incomprises et surtout à l’origine de mesures anti-sociales du fait des conditionnalités qu’elles imposent aux pays déjà au bord de l’asphyxie qui viennent à elles, ces institutions financières n’ont jamais eu la cote auprès des antilibéraux.

Jusqu’à une certaine époque, seuls les intérêts et rien que le profit ont guidé le FMI et la Banque mondiale dans leurs relations avec les pays du Sud. Ce qui n’a pas souvent fait bon ménage avec le développement. Malgré leur assiduité auprès de ces institutions, nombre de pays en développement, notamment ceux de l’Afrique, végètent dans le sous-développement, déstabilisés par le fossé qui s’élargit de jour en jour entre riches et pauvres. La fracture sociale est consommée et semble plus que jamais difficile à combler. Comme pour corroborer les arguments des détracteurs du FMI et de la Banque mondiale, le fait est palpable que les meilleurs élèves de ces institutions sont parfois les derniers dans les classements d’une institution de développement comme le PNUD (Programme des Nations unies pour le développement). Ces arguments font pencher la balance en faveur de la Banque du Sud que les altermondialistes voudraient voir ériger sur la tombe du FMI et de la Banque mondiale.

S’il faut reconnaître quelque part la justesse des propositions du "Sommet des pauvres", il faut cependant admettre que les institutions de Bretton Woods, sous justement la pression des opinions des pays en développement et même d’organisations du Nord, se sont quelque peu remises en cause. De plus en plus, et bien que cette option reste encore à renforcer, le FMI et la Banque mondiale sont davantage perméables aux critiques. Elles réorientent leurs actions dans des secteurs sociaux et leurs financements servent de plus en plus à soulager les populations, surtout celles rurales. Il n’en demeure pas moins que les institutions de Bretton Woods qui, bien qu’étant des banques, contribuent au développement des pays qui se soumettent à leurs conditionnalités, doivent exiger plus des dirigeants. L’argent qu’elles prêtent aux pays ne doit pas finir dans les poches de gouvernants qui confondent allègrement biens publics et patrimoine familial.

Pour ce faire, le FMI et la Banque mondiale devraient exiger d’eux encore plus de transparence dans la gestion. Ainsi, elles apporteraient dans chaque partie du monde où elles sont sollicitées, beaucoup plus de pierres à l’édifice du développement. Du reste, ce n’est pas la place qui manque pour la création d’une banque du Sud qui, selon les altermondialistes "pourrait être (...) un instrument privilégié de coopération et de financement du développement".

Morin YAMONGBE

Le Pays

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