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Médias : Des journalistes auscultent leur métier

Publié le mercredi 9 juillet 2008 à 10h30min

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Des journalistes burkinabè ont échangé avec leur confrère canadien, Réjean Tremblay le 28 juin à Ouagadougou, sur la pratique du journalisme au Burkina.

Présent au Burkina dans le cadre du lancement des travaux de la mine d’or de Mana, le journaliste canadien Réjean Tremblay a rencontré le jeudi 26 juin 2008, ses confrères burkinabè. Il était question des difficultés, des statuts des organes de presse et des rémunérations des journalistes.

Ouvrant le bal des présentations, Abdoulaye Tao, des Editions le Pays, a expliqué à M. Tremblay que son organe d’origine est "indépendant de tout bord politique". Pour cela, "Le Pays" ouvre ses colonnes à toutes les couches sociales et de tous les bords politiques sans discrimination.
"Sidwaya est un organe de service public", a expliqué Rabankhi Abou-Bâkr Zida des Editions Sidwaya.
A cet effet, le quotidien est ouvert à toutes les sensibilités politiques.

Mais, les accusations que certains portent contre ce journal d’Etat à savoir "d’être la voix du maître" s’expliqueraient selon M. Zida, par la personnalité du lecteur et del’auteur de certains écrits ; il en est de même de la Télévision nationale du Burkina (TNB), de l’Obervateur Palga et de l’Express du Faso.
Les représentants des radios privés : Savane FM, Pulsar, ont expliqué que le but de leurs "boîtes" est de servir les Burkinabè.

"C’est pour cela que nous faisons une sorte de revue de presse en langue nationale mooré, qui est parlée par une grande frange de la population", a expliqué le représentant de Savane FM, Salif Zida.
"A combien peut être évalué le salaire d’un journaliste" ? a demandé M. Tremblay.
Les journalistes ont trouvé que mieux vaudrait que l’interlocuteur ne cherche pas à savoir, ou "il sera déçu".
"Alors, travaillent-ils par passion ?", a questionné le Canadien.
"Le contexte national est actuellement marqué par la rareté de l’emploi.
Ainsi quand quelqu’un est recruté dans une boîte,
même s’il est exploité, il n’ose pas broncher au risque de se retrouver sur les carreaux", ont répondu en substance les journalistes.
"Au regard de cette situation, organisez-vous des émissions de débat sur les ondes de la TNB ou des radios privées avec des ministres ?" a voulu savoir Réjean Tremblay.
La réponse des journalistes a été affirmative.
Les journalistes burkinabè ont aussi voulu en savoir plus sur leur confrère venu de très loin.
Comment appréciez-vous la présence de la publicité sur les télévisions nationales ?
Comment ont été vos débuts dans la presse ?

A la première question, M. Tremblay s’est dit favorable à la publicité sur la télévision nationale. Un point de vue contraire à celui du président français Nicolas Sarkozy.
Quant à ses débuts, le journaliste a expliqué qu’ils étaient difficiles. Cela fait 38 ans.
J’ai commencé à exercer le métier dans un journal régional. Dans cette région, vivait un ministre.

Et mon employeur avait ses amis qui se trouvaient être des amis du ministre. Donc à chaque fois que tu égratignais le ministre, ses plaintes te parvenaient.
Et j’avais souvent envie de lui dire d’aller se "faire foutre" a expliqué M. Tremblay.
Il a aussi indiqué qu’en 1977, les journalistes canadiens ont observé une grève de près de sept (7) mois pour exiger de meilleures conditions de travail.
Ses impressions pour le Burkina sont déjà bonnes.
A cet effet, il prévoit de faire un reportage sur le Burkina.

A propos de la situation des journalistes au Canada, M. Tremblay a souligné que ça n’a rien à voir avec ce qu’il a constaté au Burkina.
Au Canada, dit-il, les journalistes sont bien payés.
Nous sommes des bourgeois. Aussi, nous ne sommes pas autant chargés comme vous l’êtes ici.
Le journaliste doit pouvoir organiser son temps pour bien et mieux travailler".

Jacques Théodore BALIMA
(Collaborateur)

Sidwaya

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