Parlant du MCC, son président directeur général, John Danilovitch, l’a qualifié, "d’investissement stratégique pour améliorer la productivité agricole, les droits d’utilisation de la terre et la gestion foncière, les voies d’accès des champs vers les marchés, l’éducation des filles etc.".

En un mot, il s’agit de vaincre la pauvreté rurale et la pauvreté tout court en levant les entraves socioéconomiques qui empêchent l’épanouissement des campagnes. Concrètement, il s’agit d’investir dans l’irrigation et la gestion de l’eau, l’assistance technique aux paysans, l’accès au crédit rural, la réfection des pistes rurales et primaires et la construction d’écoles.

Des projets à rentabilité économique ayant une incidence certaine sur la croissance, ce qui entre dans la philosophie de développement du gouvernement burkinabè telle que définie par le Premier ministre Tertius Zongo dans son Discours de politique générale. Une politique qui veut édifier une économie ouverte et compétitive, porteuse de croissance de qualité et d’emplois et qui accorde une place de choix à l’agriculture. Occupant 80 % de la population et participant pour 40 % à la formation du produit intérieur brut il faut, pour Tertius Zongo, "créer les conditions d’une amélioration des revenus des paysans".

La stratégie consiste à assurer une sécurisation foncière propice aux investissements agricoles, trouver des solutions adéquates à la conservation, à la commercialisation et à la transformation des productions agricoles, afin de garantir des revenus acceptables aux producteurs. Aussi, l’opération Agrobusiness lancée en 2006 à titre expérimental sur les aménagements de Bagré et du Sourou est une alternative sûre pour régler de manière efficace les problèmes liés à l’accroissement de la production, à l’approvisionnement, à la transformation et à la commercialisation des produits agricoles.

Dans le cadre du MCC, le Burkina a donc axé sa proposition sur les routes et pistes rurales (148 milliards F CFA) les aménagements agro-sylvo - pastoraux (50 milliards), la construction d’écoles (12,5 milliards) cependant que les arrangements de gestion se chiffrent à 22,5 milliards. Le conseil d’administration du MCC ayant approuvé le financement pour la réduction de la pauvreté au Burkina Faso ce sont 381 km de routes qui seront bitumés et 260 km de routes aménagés aux standards de route en terre moderne.

Dédougou-Nouna (55 km), Banfora-Sindou (50 km), Réo-Tougan (134 km) sont concernés par le premier volet cependant que les provinces de la Comoé (91 km), de la Léraba (60 km) et du Kénédougou (55 km) bénéficieront du second volet. Dans le domaine agro-sylvo - pastoral les sites du Sourou (Dougoumana, Di, Lery) et 9 villages de la Comoé seront aménagés. Le volet entreprenariat rural qui veut remédier à la faiblesse du financement pour le secteur agricole va concerner les régions des Cascades, de la Boucle du Mouhoun, des Hauts-Bassins et du Sud-Ouest. Il est à noter que pour être éligible au MCC des critères doivent être réunis au préalable. Il s’agit des critères de bonne gouvernance, d’investissement humain et de libéralisation économique. Le rapport Doing Business better qui classe le Burkina Faso parmi les cinq pays en Afrique ayant fait le plus de réformes en matière d’amélioration du climat des affaires, sa demande ne pouvait qu’être agréée par le MCC.

Dans ce contexte de vie chère, le signature du compact du Burkina va offrir une solution à long terme à la crise alimentaire, la lutte contre la pauvreté rurale étant comme indiqué, l’objectif prioritaire du MCC. Comme l’a voulu Blaise Compaoré dans son programme de développement quinquennal, le secteur productif, notamment l’agriculture va vaincre progressivement toutes les précarités et s’installer dans une logique d’autosuffisance pendant que les secteurs de soutien à la production, les aménagements hydroagricoles et les infrastructures de désenclavement vont renforcer leur niveau général d’équipement. La construction d’une société fondée sur le développement durable en somme.

Boubakar SY
magnansy@yahoo.fr

Sidwaya