Pouvait-il d’ailleurs en être autrement vu que l’UA a, en son sein, des Mugabe en puissance ? (cf. Regard sur l’actualité du 1er juillet 2008, p.6). Vomi par la communauté internationale notamment les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France, qui veulent prendre des sanctions contre lui, Bob n’en a cure et va continuer à régner sur le Zimbabwe, surtout qu’il a été adoubé par ses pairs africains et bénéfice du soutien inconditionnel de son homologue sud-africain, Thabo M’Beki, qui se trouve être le médiateur de l’Afrique australe dans cette crise.

C’est ainsi que le successeur de Nelson Mandela a séjourné le week-end dernier à Harare dans l’objectif de "définir le cadre du dialogue" avec l’opposition. Mais, pour s’asseoir sur la table de négociations, Mugabe pose comme préalable la reconnaissance de son statut de chef de l’Etat par l’opposition, qui a jugé cette condition inacceptable.

Toutefois, on va vers une "nouvelle victoire" de l’homme fort de Harare, puisque des dissidents du Mouvement pour le changement démocratique (MDC), emmenés par Arthur Mutambara, sont allés à la réunion organisée par Thabo M’Beki.

Du coup, le régime, qui a sans doute utilisé la vieille méthode du "divide and rule" (diviser pour régner), pourrait désormais compter sur ces traitres de service pour se donner un semblant de légitimé. Et ce n’est pas la vidéo réalisée par l’un des gardiens de prison, montrant la fraude organisée du ZANU PF, le parti au pouvoir, qui fera reculer le héros de l’indépendance zimbabwéenne, lui qui, dès le départ, a affiché et exécuté au grand jour son plan de hold-up électoral afin de pouvoir continuer à exercer son "naam" contre vents et marées.

L’Observateur