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Zimbabwé : L’impasse

Publié le vendredi 4 juillet 2008 à 11h40min

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Le sommet de l’Union africaine en Egypte a adopté une résolution sur le Zimbabwe. Celle-ci a invité les protagonistes, Mugabe et son rival Tsvanguiraï, à accorder leurs violons en vue d’un partage du pouvoir et cela dans le cadre d’un gouvernement d’union ou d’unité nationale.

C’est la répétition ni plus ni moins du scénario kenyan que propose l’UA pour faire baisser la tension. Car malgré tout, la tentation d’user de la violence dans un camp comme dans l’autre, est grande. Le président Mugabe, fort de son élection au second tour et de son adoubement par ses pairs africains, voudrait peut-être fermer le clapet à son rival de tous les jours.

Du côté de Morgan Tsvanguiraï, il n’est pas exclu qu’il décide de pourrir le mandat du président par des actions multiformes voire violentes. Entre ces deux adversaires irréductibles, il y a les partisans, premières victimes des violences. C’est certainement à eux qu’ont pensé les chefs d’Etat de l’Union africaine, du moins on l’espère, en proposant un gouvernement d’union nationale. Ce n’est pas pour autant que la résolution va passer comme une lettre à la poste.

L’opposant au régime de Harare rejette cette option qui renforce, bien entendu la légitimité de son rival qui restera maître du jeu, le temps d’un autre mandat. Trop long pour Tsvanguiraï qui était si près du but. Fort de ses 47% du premier tour, il s’estime autant légitime que Mugabe, d’où son refus d’un tel gouvernement au profit d’une transition qui conduira à de nouvelles élections. Chaque camp monte les enchères et l’Union africaine n’est pas loin d’un camouflet si la situation reste en l’état. Les Africains ont décidé de gérer cette impasse zimbabwéenne à leur façon, en rejetant toute immixtion occidentale, en faisant jouer les mécanismes de gestion des conflits de l’Union.

La SADEC et le président sud–africain Thabo Mbéki vont jouer les facilitateurs avec pour principal objectif d’éviter l’explosion de la violence post-électorale. Mais, il ne faut pas se leurrer, les Etats-Unis ne lâcheront pas prise tant que ce sera le statu quo à Harare. Ils envisagent de soumettre une résolution au Conseil de sécurité pour sanctionner les auteurs de violences, un gel des avoirs à l’étranger et un embargo sur les armes. Il faut maintenant espérer que les protagonistes de cette crise qui n’a que trop duré, sauront raison garder. Cela, dans l’intérêt supérieur de leur pays.

Par Abdoulaye TAO

Le Pays

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