"Il faut faire preuve de cécité pour ne pas constater des changements au Burkina Faso...". C’est l’une des convictions du représentant-résident du PNUD au Burkina Faso, M’Baye Babacar Cissé, partagées avec les journalistes à Ouagadougou, le 1er juillet 2008.

Des acquis sont enregistrés au pays des Hommes intègres de par aussi l’appui du PNUD, a-t-il défendu. Cet appui amorcé depuis la fin des années 60, s’opère dans les domaines de la bonne gouvernance, du développement local, de l’environnement et de l’énergie, de la lutte contre le VIH/Sida. Les responsables de ces différents axes d’intervention du PNUD, ont décliné chacun, le contenu de leurs programmes.
Nous apprenons ainsi que le soutien à la bonne gouvernance se manifeste par le renforcement des capacités des institutions républicaines (Assemblée nationale, CENI,...) et de la société civile, l’amélioration de la gouvernance administrative et économique, la promotion et la protection des droits humains. Au plan du développement local, il s’agit surtout d’aider le pays à relever le défi de l’appropriation sociale du processus de décentralisation.

Le volet environnement et énergie se résume à la promotion de la petite irrigation et de la plate-forme multifontionnelle, la valorisation des Produits forestiers non ligneux (PFNL). Dans la lutte contre le VIH/Sida, le PNUD appuie la prévention, le conseil de dépistage volontaire et la prise en charge communautaire. A travers l’ensemble de ses actions, le PNUD accompagne le gouvenement burkinabè dans sa marche vers l’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD). En la matière, le représentant-résident, M’Baye Babacar Cissé s’est montré plutôt optimiste. Cet optimisme n’ a pas été partagé par des journalistes " au vu du mauvais classement (176e sur 177 pays) sur l’indice de développement humain"t Pour M. Cissé, l’important n’est pas le classement, mais la prise de conscience par le pays, du chemin long à parcourir.

A entendre encore les représentant-résident, les insuffisances au Burkina Faso ne doivent pas faire perdre de vue les avancées obtenues dans le sens du bien- être des populations. Babacar Cissé et ses collaborateurs ont été également invités à répondre à "l’invisibilité" du PNUD sur le terrain des réalisations socioéconomiques, l’efficacité de son action, la nécessité d’une directrice pays en plus du représentant-résident, etc. En réponse, M. Cissé reconnaît que certaines actions de l’institution, notamment le renforcement des capacités, ne sont pas toujours visibles par le commun des Burkinabè. Cette réalité ne met pas en cause selon lui, la pertinence des appuis du PNUD, permettant aux Etats de concevoir eux-mêmes leurs politiques et stratégies de développement. Cela constitue à son sens un plus par rapport au temps de la politique "prêt -à- porter", venant de l’extérieur.

La création du poste de directeur pays obéit à un souci d’efficacité, affirme-t-il. Celui-ci s’investit beaucoup plus dans la gestion au quotidien du PNUD, laissant le temps au représentant-résident de jouer son rôle supplémentaire de coordonnateur du système des Nations unies dans le pays de résidence. Le plus urgent pour les Burkinabè reste la lutte contre la vie chère. Là également, confie M. Cissé, "nous sommes actuellement en réflexion avec le gouvernement et d’autres partenaires en vue d’une orientation ciblée d’actions pour soulager davantage les populations".

Koumia Alassane KARAMA

Sidwaya