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Coopération Burkina Faso-Israël : L’ambassadeur Daniel Kedem explique le développement

Publié le jeudi 3 juillet 2008 à 11h22min

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L’ambassadeur d’Israël au Burkina Faso, avec résidence à Abidjan (Côte d’Ivoire), a animé une conférence publique, le 1er juillet 2008 à Ouagadougou, sur la gestion des coopératives. La cérémonie est une initiative du club “El Shalom Atelier” qui prône l’amitié entre les peuples israëlien et burkinabè.

Prévu pour commencer à 18 heures, c’est finalement à 19 heures que la conférence organisée par El Shalom Atelier, un club d’amitié entre Israël et le Burkina Faso, a démarré, le 1er juillet 2008 à Ouagadougou. Raison pour laquelle, sans trop de protocole, le président dudit club, Ram François Zango a expliqué à l’assistance que la structure regroupe l’ensemble des stagiaires en Israël. De même, il a expliqué que tous ceux qui ont été formés par des experts israéliens se reconnaissent dans le club Shalom-Burkina. Leur objectif est de se retrouver, se connaître et mettre leurs connaissances au service du développement du Burkina Faso.

Parlant de développement, le conférencier de la soirée, l’ambassadeur d’Israël au Burkina, Daniel Kedem a vite planté le décor de son intervention qui a porté sur la gestion des coopératives, surtout dans un contexte de pays en voie de développement comme le Burkina Faso. De façon simple, M. Kedem a expliqué à l’assistance comment mettre sur pied une coopérative efficace et productive. Le conférencier a relevé que dans les pays en voie de développement, la majorité de la population est rurale et fait vivre le pays par ses activités agricoles. Malheureusement, déplore-t-il, les récoltes des paysans sont généralement infimes.

De ce fait, les entrées d’argent sont faibles et les paysans ne peuvent pas épargner. Se mettant dans la peau d’un paysan, le diplomate dit que les paysans n’ayant pas d’argent, se trouvent confrontés au besoin de crédit pour acheter des semences. Difficulté, car les taux d’intérêt liés aux prêts en banque sont élevés. Alors, “le paysan est obligé d’hypothéquer son champ et même ses enfants”, explique M. Kedem avec humour. Il entre ainsi dans le cercle vicieux de la pauvreté. “Pourtant, il faut que le paysan s’en sorte”, a indiqué Daniel Kedem.

La coopérative, une solution

“Si un pays en voie de développement comme le Burkina Faso veut se développer, il doit s’appuyer sur son agriculture, sur le monde rural”, a dit l’ambassadeur d’Israël au Burkina. L’une des solutions, à entendre le diplomate israélien, est de créer des coopératives. Et de noter qu’il a constaté que le plus souvent, de nombreuses coopératives dans les pays en voie de développement sont vouées à l’échec, parce qu’elles commencent sur de mauvaises bases.

“Par exemple, souvent, le président de la coopérative est président à vie. S’il va à la retraite, il nomme son cousin...”, a déploré M. Kedem. De même, il a signifié que les échecs des coopératives sont dus au nombre pléthorique des membres. Il a cité le cas de la Côté d’Ivoire où des coopératives ont 1 000, 2 000, voire 3 000 membres. Daniel Kedem a expliqué que la réussite d’une coopérative se fonde sur deux éléments. Le premier élément pour une coopérative efficace, a indiqué le conférencier, est l’égalité entre les membres, ce qui nécessite la transparence et la bonne gouvernance. Le deuxième élément, a-t-il poursuivi, est que la coopérative doit avoir pour but la quête du bien-être social et non un but financier.

Avant tout, le diplomate a souligné que ceux qui ont eu l’idée, la création d’une coopérative doivent savoir pourquoi, et établir ses bases. “50 personnes suffisent pour une bonne coopérative”, a mentionné M. Kedem. Il a fait savoir que les membres de la coopérative doivent comprendre qu’on y adhère volontairement et qu’ils ne sont pas obligés d’y venir. Si des bases claires ont été mises en place, le conférencier conseille de procéder à l’élection du président et des dirigeants des différents comités. Pour éviter d’élire un président qui voudra régner à vie, M. Kedem a relevé qu’il faut préciser la durée de sa présidence. “Pas plus de trois ans, renouvelable une fois. Il faut du changement pour que ça marche”, a-t-il indiqué. “Tous les membres des comités et même le président doivent être des bénévoles. Ils ne reçoivent pas de salaire”, a ajouté le conférencier. Il a conseillé d’élire un trésorier, le gérant de la caisse. Quelqu’un qui est reconnu intègre.

Le contrôle étant incontournable, le conférencier a insisté sur le fait qu’il faut élire un contrôleur. Daniel Kedem a fait comprendre que le contrôleur ne fait pas partie de la coopérative. “A l’inverse des dirigeants de la coopérative qui ne perçoivent rien, le contrôleur, lui reçoit un salaire”, a indiqué le conférencier. Il est doté d’un cahier de contrôle et demande des comptes aux dirigeants de la coopérative. “Pour que la coopérative soit efficace et productive, il faut élire des personnes compétentes dans les comités”, a conclu le conférencier, l’ambassadeur d’Israël au Burkina avec résidence à Abidjan (Côte d’Ivoire), Daniel Kedem.

Ali TRAORE
traore_ali2005@yahoo.fr

Sidwaya

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