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Promotion de la filière mangue : L’INERA vulgarise les bonnes pratiques d’entretien des vergers

Publié le mercredi 2 juillet 2008 à 11h14min

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La section de Banfora de l’Institut national de l’environnement de la recherche agricole (INERA), en collaboration avec le Projet d’appui aux filières agro-sylvo-pastorales (PAFASP), a organisé du 25 au 27 juin dernier, une session de formation à l’entretien des vergers à l’intention des producteurs de mangues du Houet.

Le rendement actuel des vergers de mangues au Burkina est compris entre 5 et 7 tonnes à l’hectare. Il peut cependant dépasser 10 tonnes à l’hectare avec une bonne maîtrise des techniques d’entretien des manguiers. C’est fort de ce constat que l’INERA/Banfora, dans le cadre de programme intérimaire 2008 du PAFASP, a identifié la technique dite de la taille d’entretien en vue d’améliorer la productivité des vergers de manguiers et de la qualité marchande des mangues. Dans cette optique, l’Institut a entrepris en mai 2008, la formation de plus de 200 producteurs des principales zones de production (Kénédougou, Léraba, Houet, Comoé et Sanguié) aux techniques de taille d’entretien des arbres fruitiers.

Les travaux se déroulent, en deux temps, sous forme de cours théoriques en salle et de démonstrations pratiques dans les vergers. Ainsi, plus d’une quarantaine de producteurs de la province du Houet se sont approprié, du 25 au 27 juin 2008, des rudiments à même de leur permettre de savoir comment, pourquoi, et quand tailler leurs manguiers, aux fins d’optimiser les rendements. La formation était assurée par deux spécialistes en arboriculture fruitière, Moussa Guira et Zakalia Ouédraogo tous de l’INERA/Banfora. La technique de la taille pratiquée sur les arbres fruitiers favorise, depuis la pépinière jusqu’au verger, leur croissance et par conséquent, une meilleure fructification. La taille de formation par exemple permet au jeune plant de se forger une charpente solide, la taille d’entretien, elle, favorise la fructification et la taille de rajeunissement ou de régénération, améliore la productivité des vieux arbres.

Selon Moussa Guira, la technique offre plusieurs avantages aux producteurs. « Elle vous permet d’éviter la destruction de vos sources de revenus (les manguiers vieillis et les variétés que vous n’aimez pas), mais de les maintenir tout en mettant de jeunes plants à côté. Par cette technique, vous éliminez également les sources de maladies fongiques (dues aux champignons) détériorant la qualité des fruits, les coupes claires offrent une bonne aération aux arbres et le résultat est là : des fruits sains, la possibilité d’adapter des variétés prisées sur marché par surgreffage, entre autres possibilités », a-t-il conseillé aux producteurs durant la phase pratique de la formation dans un verger à Dogona. Ceux-ci, bien qu’ayant des bribes de connaissances sur les techniques d’entretien, ont marqué beaucoup d’intérêt pour les cours. « Dans le temps nous n’avions que la variété « Amélie ». Pour améliorer la productivité de nos « mangueraies », nous utilisions du fumier, nous cultivions des céréales dans les vergers.

En guise d’entretien, nous taillions les arbres mais c’était de la loterie. Il y en a qui succombent carrément après les coupes, d’autres résistaient mais ne produisaient plus rien », nous a confié Lassina Konaté, propriétaire depuis 1966 d’un verger de 18 hectares. La simplicité de la technique de taille a été relevée par les participants. Elle demande, en effet, un équipement sommaire constitué d’outils ordinaires de jardinier : scies, sécateurs, machettes, échelles et tronçonneuses. Au terme de cet apprentissage, un noyau de 10 personnes par province formera une brigade d’entretien pour assister les autres acteurs à la base.

La recherche agricole a intégré tardivement en 1990 le volet fruitier, et de l’avis de M. Guira, beaucoup reste à faire, car les mangues « greffes » ont fait leur temps. Un effort doit être fait pour introduire des variétés compétitives (les variétés colorées telles le Kent communément appelé « kourouba-kourouba », sont les plus demandées sur le marché européen par exemple). L’INERA/Banfora s’est donné pour mission d’améliorer l’offre fruitière auprès des producteurs, surtout à l’Ouest où se trouvent 75% des 15 000 hectares de vergers que compte le Burkina Faso. Pour la présente opération, les initiateurs ambitionnent de tailler 800 hectares de vergers selon les recommandations techniques afin de relever le défi de la qualité des mangues produites chez nous.

Mahamadi TIEGNA (camerlingue78yahoo.fr)

Sidwaya

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