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XIe Sommet de l’Union africaine : Le président du Faso apprécie les travaux du Sommet

Publié le mercredi 2 juillet 2008 à 10h59min

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Blaise Compaoré

Le président du Faso qui a pris part au Sommet de l’Union africaine à Sharm El Sheikh, du 30 juin au 1er juillet 2008, donne à travers l’interview qui suit, son appréciation des sujets débattus ainsi que la nomination du ministre burkinabè des Affaires étrangères et de la Coopération, Djibrill Bassolé, comme médiateur conjoint de l’UA/ONU pour le Darfour.

Sidwaya (S.) : Excellence, vous venez de prendre part au XIe Sommet de l’Union africaine en Egypte, qui s’est déroulé du 30 juin au 1er juillet 2008, quelle est l’importance que vous accordez au thème consacré à ce sommet, à savoir eau et assainissement ?

Blaise Compaoré (B.C.) : Je crois que si je vous retournais la question, vous diriez que l’eau est vitale pour l’humanité. L’on sait que sur le plan de la santé, les maladies hydriques sont nombreuses et affectent beaucoup de personnes, surtout en Afrique. L’on sait également que l’eau une grande utilité dans les productions économique, énergétique, agricole... Si bien que notre continent, avec les retards constatés, s’est engagé aujourd’hui à réfléchir aux voies et moyens pour mettre en application toutes les dispositions et conventions signées au niveau continental. Outre la question de l’eau, il y a l’assainissement qui va de pair avec l’eau, car à ce niveau aussi, il y a des obstacles au développement économique et social de l’Afrique. C’est dire tout simplement que nous cumulons l’engagement des Africains en faveur de la production, de la préservation de l’eau pour sa saine utilisation, en faisant appel à une mobilisation plus grande des partenaires au développement, dans la réalisation des infrastructures.
Lorsque nous nous réunissons au Sommet, nous essayons de traiter un thème qui est d’une grande importance pour l’avenir du continent. Cette fois-ci, c’était l’eau.

S. : Quel bilan pouvez-vous dresser concernant le déroulement des travaux du Sommet ?

B.C. : Le continent africain est vaste et les problèmes divers. C’est pour cela que nous nous retrouvons autour de grands sujets comme le règlement des conflits, la situation sécuritaire du continent. Nous consacrons également au cours de nos travaux, une part importante au mouvement intégrateur, pour faire une évaluation des avancées, mais aussi des difficultés à la fois par région et au niveau continental. C’est pour cela que nous avons en ce moment, un document d’un comité de douze chefs d’Etat mis en place lors du Sommet d’Addis Abeba, pour faire des propositions aux fins de discussion sur la manière avec laquelle nous allons conduire le processus d’intégration car il y a beaucoup de débats autour de son accélération. C’est vous dire que nous abordons toutes les questions comme celles liées à la santé, sans oublier les aspects traditionnels relatifs à la Cour de justice et des droits de l’homme de l’Union africaine.
Les sujets abordés sont vastes. Mais d’une manière générale, chaque fois c’est rassembler davantage avec plus de cohérence les énergies, les intelligences africaines pour faire avancer notre unité, mais aussi le progrès social et économique.

S. : La question du Zimbabwe a-t-elle été évoquée au cours du Sommet. Si oui, qu’est-ce qui a été arrêté par les chefs d’Etat et de gouvernement ?

B.C. : Lorsqu’il y a un conflit dans un pays donné, c’est avant tout, la région dont il relève qui doit présenter des vues, des propositions en débat. Concernant le Zimbabwe, nous attendons que la SADC puisse nous donner toutes les informations sur la médiation du président M’Béki avant de débattre du sujet proprement dit. De toute façon, le Burkina Faso, en tant que membre du Conseil de sécurité de l’ONU, a déjà pris l’initiative avec les Etats-Unis, d’engager le débat à un niveau plus élevé.
Pour notre part, nous restons convaincus que, concernant le Zimbabwe, il faut agir avant qu’il ne soit trop tard. Surtout qu’au-delà de la question de la démocratie, nous pensons qu’il y a même la question fondamentale de la terre. C’est une dimension dont il faut tenir compte dans le traitement de cette crise.

S. Excellence, quelle appréciation faites-vous de la nomination du ministre Bassolé comme médiateur adjoint de l’Union africaine et des Nations unies ?

B.C. : C’est un choix qui honore le Burkina Faso et aussi l’Afrique, car le secrétaire général de l’ONU, pouvait nommer un Asiatique, un Européen, un Américain. Il a choisi un Africain et il faut lui être reconnaissant. Le Darfour est complexe. Il est un sujet très difficile mais je pense que c’est aussi notre devoir en tant qu’Africain de nous assumer au plus haut niveau, pour aider la communauté internationale à nous assister utilement sur cette question. Depuis lundi, j’ai commencé à échanger avec les pays de la région, j’ai longuement parlé avec le président soudanais. Nous allons surtout souhaiter que le ministre Bassolé puisse assumer avec beaucoup de succès, cette mission.

Jean Bernard ZONGO
Envoyé spécial à Sharm El Sheikh

Sidwaya

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