Malgré le caractère privé de sa visite de 48 heures à Abidjan, Madame Chantal Compaoré a tenu à rencontrer le représentant spécial du facilitateur et ses proches collaborateurs, afin de s’enquérir de l’évolution du processus de sortie de crise en Côte d’Ivoire, son pays natal qu’elle n’a pas visité depuis un peu plus de 6 ans.

Monsieur Boureima Badini, en recevant son hôte, a tout d’abord expliqué à la première dame, les missions assignées à son bureau avant de faire le point sur les efforts consentis par toutes les parties prenantes dans le cadre de la recherche d’un retour de la paix en Côte d’Ivoire. Il a réaffirmé à cette occasion, l’irréversibilité du processus de sortie de crise grâce à l’accord politique de Ouagadougou qui a adopté depuis un certain temps, un caractère inclusif, afin de permettre à tous les ivoiriens sans exception, de s’approprier effectivement le processus. Le représentant spécial a demandé à Madame Compaoré d’être le porte-parole du Bureau de la facilitation à Abidjan auprès du Chef de l’Etat Blaise Compaoré, pour lui traduire l’engagement et la détermination de son équipe à accompagner de façon pleine et efficace la Côte d’Ivoire dans son processus de sortie de crise.

Madame Chantal Compaoré, très préoccupée par la situation en Côte d’Ivoire, a remercié le représentant spécial pour le travail appréciable, dans la perspective de la sortie de crise, qu’elle-même suit avec beaucoup d’intérêt et avec une attention toute particulière, en tant qu’ivoirienne d’origine. Tout en reconnaissant la noblesse, mais aussi la délicatesse de la mission de la facilitation, elle a affirmé que l’Accord Politique de Ouagadougou a permis aux burkinabè de bénéficier de la considération et du respect qu’ils avaient avant le déclanchement de la crise. Madame Compaoré a par ailleurs exprimé sa fierté de voir le Burkina s’impliquer pleinement dans la recherche de la paix en Côte d’Ivoire et encouragé le représentant spécial et son équipe à continuer sur cette lancée.

Notons que la première dame du Burkina a reçu aussi la visite des hautes autorités du pays à savoir le Président Laurent Gbagbo, le Premier ministre Guillaume Soro et Madame Simone Gbabgo, épouse du chef de l’Etat ivoirien, qui lui ont tous renouvelé leur soutien.

Le représentant spécial du facilitateur a reçu dans l’après midi une délégation du Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD). Cette délégation était composée de : Madame Kathleen Cravero, directrice du bureau de prévention et de suivi des crises au siège de L’Organisation des Nations unies à New York, Monsieur Jean-Christophe Deberre, directeur adjoint du bureau Afrique de l’Ouest et du Centre du PNUD et Monsieur Georg Charpentier, Coordonnateur résident du système des Nations unies, représentant spécial adjoint du secrétaire général de l’ONU en Côte d’Ivoire.

Cette mission, qui considère la facilitation comme étant, je cite : « le pivot du processus de sortie de crise en Côte d’Ivoire », était chez le représentant spécial du facilitateur pour échanger sur l’évolution de la situation dans ce pays, car pour eux, le rôle de cette facilitation est à la fois spécifique et rénovateur dans les règlements des crises à travers le monde. Raison pour laquelle ils accordent un intérêt tout particulier à leur rencontre avec le représentant spécial du facilitateur.

Monsieur Boureima Badini a également rencontré le vendredi 27 juin, une mission de l’Organisation Internationale de la Francophonie conduite par Monsieur Ousmane Paye, ancien ministre et conseiller spécial du Secrétaire Général de l’OIF Abdou Diouf ; Il était accompagné par notre compatriote Malik Sarr, chargé de mission principal de ladite institution. L’envoyé du président Diouf, qui avait auparavant eu un entretien avec le chef de l’Etat ivoirien Laurent Gbagbo, a expliqué au représentant spécial du facilitateur l’objet de sa visite en Côte d’Ivoire à savoir : la situation en Côte d’Ivoire, l’état des préparatifs du prochain sommet de la francophonie et les activités que l’OIF compte organiser lors des prochains jeux olympiques de Pékin. Avec Monsieur Badini, le conseiller du Président Diouf a dit l’admiration de l’OIF pour l’originalité de la démarche toute particulière de la facilitation, qui constitue une grande première dans la résolution des crises en Afrique par les africains eux-mêmes. Monsieur Paye qui a loué l’action du facilitateur dans la résolution de la crise ivoirienne a promis de l’accompagner dans sa mission. L’Organisation Internationale de la Francophonie s’est aussi engagée à mettre à la disposition de l’Etat ivoirien, par l’entremise du facilitateur, son expertise en matière de règlement de crise, de processus électoral, de gestion des contentieux, de certification, de formation des acteurs électoraux…

Le Chef de la délégation de l’OIF a une fois de plus réaffirmé l’admiration du secrétaire général de la francophonie pour l’œuvre entreprise par le facilitateur dans la résolution des crises en Afrique.

Le représentant spécial du facilitateur a fait, à chaque rencontre, un balayage complet de la situation en Côte d’Ivoire, en passant chaque fois en revue, l’ensemble des points relatifs au processus de sortie de crise. Monsieur Boureima Badini et ses interlocuteurs ont focalisé leurs entretiens particulièrement sur la sécurisation du processus électoral et le respect de la date de l’élection présidentielle prévue pour le 30 novembre 2008 ; le démarrage effectif de l’opération d’identification avec pour finalité la mise à disposition d’une liste électorale fiable consensuelle et acceptée par tous ; la nécessité d’une grande participation des observateurs internationaux ; le financement des programmes de sortie de crise ; les éventuels écueils dans la poursuite du processus ; le désarmement ; la démobilisation des milices, ainsi que le rôle de certification par l’organisation des Nations unies pour la Côte d’Ivoire et d’arbitrage par la facilitation. Le représentant spécial du facilitateur a profité de l’occasion pour expliquer à ses visiteurs, le rôle, la mission, les attributions et la composition des différents mécanismes de suivi et de concertation du processus que sont : le Cadre Permanent de Concertation (C.P.C.) et le Comité d’Evaluation et d’Accompagnement (CEA).Tous se sont félicités des avancées significatives enregistrées depuis l’accord politique de Ouagadougou et exprimé leur optimisme quant à l’aboutissement heureux du processus, au regard de la volonté et de la détermination des principaux acteurs de la scène politique ivoirienne.

Jean-Baptiste Ilboudo
Bureau du Représentant Spécial du Facilitateur à Abidjan