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11e Sommet de l’Union africaine : Au-delà des Objectifs du millénaire, un ordre du jour complexe

Publié le lundi 30 juin 2008 à 12h46min

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Le 11e Sommet de l’Union Africaine (UA) s’ouvre ce matin 30 juin 2008 à Sharm El Sheikh en Egypte, sous le thème : “ Réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement pour l’eau et l’assainissement ”. Un sommet qui regroupe dans le pays du président Mohamed Hosni Moubarak, les chefs d’Etat et de gouvernement dont le président Blaise Compaoré, pour se pencher sur les problèmes qui entravent le développement de notre continent, notamment en ce qui concerne les volets eau et assainissement. Deux points majeurs sans lesquels l’on ne peut parler de développement socioéconomique.

Si les précédentes rencontres de la Communauté des Etats sahélo-sahariens (CEN-SAD) et de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), tenues respectivement à Cotonou au Bénin et à Abuja au Nigéria, ont abordé les thèmes tels le “Développement durable et sécurité alimentaire, la hausse vertigineuse des prix des hydrocarbures…”, le Sommet de Sharm El Sheikh a pour préoccupation principale la “réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement pour l’eau et l’assainissement”. En prélude à cette rencontre au sommet, les experts ont été amenés à déblayer le terrain du 24 au 27 Juin 2008. Il s’est agi de la tenue de la 16e session du Comité des représentants permanents (COREP) et de celle de la 113e session ordinaire du conseil exécutif. La 11e session ordinaire de l’Assemblée des Chefs d’Etat et de gouvernement se tenant les 30 juin et 1er juillet 2008.

Lors de la rencontre du COREP, les débats politiques ont porté essentiellement sur “la situation des réfugiés, des rapatriés et des personnes déplacées en Afrique”. Par ailleurs, il s’agira d’aborder les questions du dialogue en cours avec l’Union européenne pour les Accords de partenariat économique (APE), la réalisation des Objectifs du millénaire ou encore les partenariats stratégiques de l’UA avec le Japon, la Chine, l’Amérique du Sud, l’Inde, la Turquie et l’Iran ainsi que les négociations du cycle de Doha (OMC).
Une attention particulière va porter sur la hausse des prix des produits alimentaires et l’insécurité alimentaire, précédemment examinées aux rencontres de Cotonou et d’Abuja, les semaines précédentes.

De nombreux points seront débattus au cours de cette importante rencontre au sommet des leaders du continent. En effet, après les allocutions de la cérémonie d’ouverture officielle du Sommet par le commissaire en charge de l’Economie rurale et de l’Agriculture, le président du Groupe consultatif du Secrétariat général des Nations unies sur l’eau et l’assainissement (UNSGGAD) et le président du pays d’accueil, Mohamed Hosni Moubarak d’Egypte, place sera accordée aux débats sur les différents volets soumis à l’attention des décideurs politiques.

Nos gouvernants seront alors invités à se prononcer sur l’adoption de l’instrument juridique unique ayant trait à la fusion de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, à la Cour de justice de l’Union africaine, à la nomination des membres du Comité africain d’experts sur les droits et le bien-être de l’enfant (ACERWC) et de celle des juges de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (AFCHPR). Ils examineront également l’état de la lutte contre le paludisme, la promotion de la santé maternelle et infantile, la paix et la sécurité en Afrique, la mise en œuvre du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD).

Il convient aussi de souligner qu’en marge de ce Sommet, une réunion du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP) examinera le rapport sur la gouvernance au Burkina Faso. En lançant l’évaluation du Burkina le 18 février dernier, le président du Faso avait déclaré que “l’adhésion du Burkina Faso au MAEP traduit la volonté, non seulement de consolider nos acquis en matière de transparence et de bonne gestion, mais également de partager notre expérience avec les autres Etats africains”.

Un ordre du jour bien alléchant et tout aussi complexe que nos chefs d’Etat et de gouvernement doivent éplucher sans complaisance, pour que notre continent sorte la tête de l’eau et s’oriente résolument vers un développement socioéconomique viable. Pour ce sommet qui s’ouvre, il y aura comme d’habitude en marge, des questions non moins importantes telles que le cas du Zimbabwe. Les dirigeants africains qui prendront part à cette rencontre devront se prononcer clairement et afficher leur désapprobation quant à la situation sociopolitique catastrophique entretenue par le président Mugabe qui fait subir au peuple zimbabwéen un véritable “ hold up électoral ”.

L’Union africaine doit se montrer réellement solidaire et signifier courageusement au dictateur de Harare, hier héros de la guerre de libération, qu’il fait aujourd’hui fausse route et qu’il est temps d’arrêter “son cinéma” afin de donner la chance à l’Afrique d’avancer radieusement vers une démocratie véritable et constructive. Souhaitons tout simplement que ce courage viendra sans trop de tergiversations à l’occasion de cette grand-messe de nos dirigeants à Sharm El Sheikh afin de permettre à l’Afrique d’amorcer un développement endogène au profit de ses fils et filles. Sommet du “donner et du recevoir ”, puissent des solutions salutaires être dégagées et appliquées pour permettre à notre continent de défier les aléas pour mieux se positionner sur le long chemin du développement.

Par Jean Bernard ZONGO

Sidwaya

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