Du coup, le Premier ministre israélien sauve son gouvernement et sa tête, le Parti travailliste ayant opté de faire route avec Kadima (le parti d’Olmert) à la Knesset, pour faire pièce à une motion de censure, émanant des extrémistes du camp conservateur et des partis religieux orthodoxes. La classe politique israélienne solde encore une fois et à peu de frais, ses comptes sur le dos du peuple palestinien. En attendant donc la prochaine crise politico-morale, c’est la paix des braves à Jérusalem et Tel-Aviv pendant qu’à Gaza, la paix des cimetières se profile à l’horizon.

Avec la pénurie des produits de base que la décision d’Olmert va entraîner, les Gazaouis, principalement les enfants vont souffrir de la faim et de la mort. On est loin des chambres à gaz d’Hitler, mais cette "sanction" fera de nombreuses victimes. Dans l’indifférence quasi-générale disions-nous, le dernier dirigeant occidental à avoir fait un tour au Proche-Orient, s’étant contenté de vœux pieux et de bonnes intentions. Nicolas Sarkozy, dont il s’agit, a, en effet, usé de la rhétorique habituelle de "l’existence côte-à-côte" de deux Etats israélien et palestinien en bonne intelligence. Une occurrence difficile à réaliser, la classe politique israélienne étant dans son ensemble, "cramponnée" à la thèse d’une Jérusalem "une et indivisible".

Tous ceux qui ont voulu enfreindre le tabou comme Ithzak Rabin l’ont payé de leur vie. Quand on sait que la revendication principale du Hamas et plus loin du Hezbollah et d’Al Qaïda est "l’arabité" de la ville trois fois sainte, on peut affirmer que ce n’est pas demain la veille que les actes terroristes s’arrêteront. Consciente de cette donne, l’administration américaine de Bush est en passe d ’adopter des lois qui lui assureront l’impunité pour tous les actes que les soldats américains viendraient à poser en Irak. Là-bas aussi, tout un peuple est soumis à la férule humiliante et sanglante d’un autre (nous ne ferons pas l’injure de dire aux Américains qu’ils cautionnent tous l’aventure irakienne de Bush) sans que la propagande internationale n’en fasse cas ou du moins ne le stigmatise. On préfère "tancer" et flétrir le vieux Bob, traité de fou même par ses propres frères africains.

Un Mugabé qui a décidé de mourir avec ses idées et dont "l’exécution" se prépare progressivement. Bush, Obama et les autres en sont à demander aux dirigeants africains de "prendre leurs responsabilités", ce qui risque d’être le cas lors du Sommet de l’UA prévu en Egypte, lundi prochain. Si Mugabé tombait, le Zimbabwé retournerait dans la "normalité" de l’ordre néo-libéral inique et cynique pour devenir à nouveau le premier exportateur de tabac et de blé au profit des grandes firmes occidentales. L’abondance (?) dans l’esclavage comme l’avait si bien dit feu Ahmed Sékou Touré.

Boubakar SY
magnansy@yahoo.fr

Sidwaya