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Paix et sécurité internationales : « Pour le Burkina Faso, la première des urgences, c’est la prévention des conflits »

Publié le lundi 23 juin 2008 à 15h53min

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Le Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Régionale SEM Djibrill Bassolé a effectué du 17 au 19 juin 2008 une visite de travail à Washington et à New York. Si au département d’Etat il a été question du renforcement des relations de coopération entre le Burkina Faso et les Etats-Unis d’Amérique, au siège du Conseil de Sécurité, le chef de la diplomatie burkinabè a participé à des réunions où aux côtés des ses pairs, il a exposé la position du Burkina Faso sur les questions de paix et de sécurité qui étaient à l’ordre du jour. Nous vous proposons un bref exposé de ces rencontres de travail.

« Je rentre des Etats-Unis où j’ai d’abord effectué une visite de courtoisie au département d’Etat. Avec Madame Rice nous avons fait un tour d’horizon de la coopération entre nos deux pays. Nous avons fait le point d’avancement du Millénium Challenge Account. Le processus est dans sa phase finale et bientôt nous pourrons signer cet accord.
Nous avons ensuite fait le tour des questions qui nous intéressent en tant que membres du Conseil de Sécurité et enfin nous avons parlé de l’actualité africaine et en particulier du dossier du Zimbabwe. Sur ce point Madame Rice m’a fait part de son intention de coprésider avec moi une table ronde sur la question, compte tenu de la convergence de nos analyses sur le dossier.

Je me suis ensuite rendu à New York pour prendre part à la réunion du Conseil de Sécurité présidée par les Etats-Unis (qui en assurent la présidence ce mois-ci) sur le thème de la violence faite aux femmes en temps de conflit.

Le Burkina Faso y a donné sa contribution en indiquant les mesures qu’il convient d’envisager pour mettre la jeune fille et la femme à l’abri de ces atrocités, notamment les violences sexuelles.

Dans ce sens, nous avons indiqué que la première mesure majeure consiste à prévenir les conflits, à promouvoir l’Etat de droit, la démocratie, la bonne gouvernance, afin de consolider en Afrique en particulier la paix et la stabilité.
La deuxième mesure à envisager, est d’assurer à la jeune fille qui est la femme de demain, une bonne scolarisation qui la préparera à recevoir des formations de tout genre et, à s’intégrer harmonieusement dans tous les compartiments de la vie sociale, économique et même militaire. Il s’agit de faire en sorte que les femmes ne soient plus les plus faibles, celles qui sont obligées de rester au village lorsque les hommes sont partis sur le champ de bataille. Ainsi pour protéger efficacement la femme, il faut qu’elle ait elle-même les moyens de se défendre.

Le troisième point consiste en des mesures d’accompagnement. Qu’en cas de conflit, le dispositif de maintien de la paix des Nations Unies, mette un accent particulier sur la protection des femmes et des enfants. Qu’on puisse se pencher sur les traumatismes provoqués par les violences faites aux femmes (grossesses indésirées, propagation des maladies sexuellement transmissibles, les désordres psychologiques et sociaux qui peuvent résulter de ces genres de violences systématiques que certains combattants utilisent aujourd’hui comme des armes de guerre).

De la situation au Zimbabwe

Après cette réunion du Conseil de Sécurité, Madame Rice et moi-même avons coprésidé une table ronde sur la situation au Zimbabwe. Pourquoi les Etats-Unis et le Burkina Faso ? Simplement parce que nous avons une identité de point de vu sur le rôle que doit jouer la communauté internationale sur cette question. Vous savez que certains pays considèrent la situation au Zimbabwe comme étant une situation interne et qu’il n’y avait pas lieu que le Conseil de Sécurité puisse en connaître puisque ce dernier s’occupe de la paix et de la sécurité internationales.
Le Burkina Faso n’est pas du même avis. Le Burkina Faso estime que dès lors qu’une situation porte de graves atteintes à la sécurité et aux droits humains, déclenche des violences systématiques qui comme on le voit se propagent au-delà des frontières d’un pays, il est du devoir de la communauté internationale à travers le Conseil de Sécurité de s’en saisir. C’est pour cela que nous avons soutenu l’initiative américaine parce que nous la partageons profondément.

En outre, ces violences post électorales qui sont planifiées ne donnent pas une bonne image de la démocratie en Afrique. Il devient impératif si nous voulons promouvoir la culture démocratique et concentrer nos efforts sur le développement économique et l’intégration, de créer un environnement apaisé, propice à des élections justes, équitables et acceptées par tous.

Il est évident que si les élections au Zimbabwe se tiennent dans les conditions actuelles de menace, d’intimidation, d’atteinte aux droits humains, les résultats ne pourront qu’engendrer la violence, la haine et une crise humanitaire durable.
Le Conseil de Sécurité se saisira du dossier cette semaine et le Burkina Faso appuiera toutes les initiatives qui vont dans le sens de procurer enfin à ce pays un environnement serein et une stabilité post électorale.

DCPM MAECR.

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