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Tchad : Déby mesure sa solitude

Publié le vendredi 20 juin 2008 à 13h13min

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La guerre des communiqués reprend ses droits au Tchad. Le trouble est jeté sur la réalité des rapports de force, dans un regain de violence tel qu’il annonce des jours incertains. Comme à l’accoutumée, la bataille des chiffres, où chaque camp fait valoir qu’il a le contrôle de la situation, est relancée.

Mais au-delà de la campagne de désinformation menée par chaque partie pour démonter psychologiquement l’autre, la réalité est là, têtue : Idriss Déby mesure sa solitude face au péril qui rampe tout droit vers la présidence. Au demeurant, il en a manifesté l’impression, voire la peur, en déclarant qu’il était temps pour l’armée tchadienne de compter sur ses propres forces. La France ne rééditera-t-elle pas le scénario de février dernier ? Restera-t-elle, cette fois, les bras croisés alors que la rébellion est déterminée à maintenir sa progression vers le Palais rose ?

Si telle est effectivement son intention de ne plus voler au secours du fauteuil vacillant de Déby qui a, jusque-là, su rester équilibré, sa chute n’en serait donc que plus probable. A moins que le président tchadien sache parer à cette éventualité malheureuse ou heureuse, c’est selon, en réadaptant sa politique dans le sens d’une meilleure gouvernance, en ouvrant les vannes de la démocratie notamment. Reste à savoir si un fléchissement de Déby n’intervient pas assez tard, les rebelles s’étant juré de le déloger du Palais par tous les moyens.

Face à un régime aussi impopulaire que menacé, que sont-ils allés chercher ces opposants dans le gouvernement tchadien, eux qui n’ont même pas attendu que soit fait le deuil de leur ex-compagnon de lutte probablement mort, Ibni Oumar Mahamat Saleh, avant de s’asseoir à la table du seigneur Déby ? Ils pourraient un jour s’en mordre les doigts. Quant au Soudan, il n’a toujours pas quitté le banc des accusés du prétoire tchadien. Un banc sur lequel bien des Tchadiens voudraient bien voir leur président assis, pour dire sa part de responsabilité dans la crise. Interne et externe, cette crise l’est assurément. Une crise dont le dénouement est, à l’analyse, suspendu au départ d’un des deux ennemis intimes.

Cheick Beldh’or SIGUE

Le Pays

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