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Point de presse du gouvernement : "Il n’y a pas de grogne dans les casernes", selon le ministre Yéro Boly

Publié le vendredi 20 juin 2008 à 13h42min

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La série de points de presse sectoriels entrepris par le gouvernement pour donner les éclairages complémentaires sur la première année d’exercice du gouvernement Zongo s’est poursuivie, jeudi 19 juin 2008, avec les ministres en charge de la Justice, de la Défense, de la Sécurité et de la Promotion des droits humains en présence du ministre, porte-parole du gouvernement, Fillipe Savadogo.

Le principe de ces points de presse sectoriels étant de passer les questions qui n’avaient pas pu l’être lors de la conférence-bilan de Tertius Zongo, Zakalia Koté, Yéro Boly, Assane Sawadogo et Salamata Sawadogo se sont prêtés, sans ambages, aux questions de la presse. Lesquelles ont concerné la gestion sécuritaire de la récente crise qui a secoué le campus, l’implantation nouvelle et la délocalisation de certaines casernes sur le territoire, les conflits éleveurs-agriculteurs qui posent des problèmes de droits humains, la question des réfugiés touaregs, celle de la crédibilité de la justice et des talibés (petits mendiants), la réhabilisation récente de militaires qui aurait entraîné une grogne de la troupe, l’envoi d’un contingent au Darfour, la fête de la musique et la politique de sensibilisation entreprise par le ministère des Droits humains en direction des populations pour leur permettre de mieux s’approprier leurs droits et devoirs.

Ouvrant le bal des intervenants, le ministre Yéro Boly a indiqué que la création de nouvelles casernes vise "à améliorer les conditions de travail et de vie de la troupe". Car, ces casernes seront "dotées de toutes les commodités" pour ce faire, avec une intendance (ration alimentaire et autres) qui "suivra". "Nous n’avons pas implanté ces casernes aux frontières, parce que la police des frontières ne relève pas pas de notre compétence" dira-t-il.

"Mais nous aurions pu le faire" opinera-t-il. S’agissant des troupes qui "grogneraient" suite aux récentes mesures de réhabilitation prises par le président du Faso, Yéro Boly a indiqué qu’il "n’en était rien".

"Il n’y a pas de grogne dans les casernes. Bien au contraire, les troupes ont bien accueilli les mesures du président du Faso qui concernent tout le monde".
Il n’y a donc "aucun contentieux dans l’armée", et, mieux "le cas des militaires retraités est en train d’être traité à la satisfaction de tous". 30% de ceux qui étaient volontaires pour travailler dans le civil sont "déjà engagés par la Fonction publique". D’autres attendent que leurs dossiers soient bien remplis avant de rejoindre leurs postes. Seul problème, beaucoup veulent rester à Ouagadougou alors que les postes ne sont pas extensibles à souhait dans la capitale. Abordant la question des Tourregs, Yéro Boly soulignera qu’ils ont déclaré avoir quitté le territoire malien "pour des raisons de sécurité".

Ils ont été
"identifiés et recensés" et le Burkina leur vient en aide "non seulement à Ouagadougou mais dans les provinces" (Djibo dans le Soum, Toéni dans le Sourou). Concernant le cas de l’étudiant qui a été blessé lors des récents événements survenus sur le campus (l’origine de sa blessure n’est pas connue) "le gouvernement lui a rendu visite", terminera-t-il. Ce qui donnera l’occasion à son collègue, Assane Sawadogo, de dire que "les étudiants ont posé un certain nombre de revendications" et, "la porte du dialogue n’est pas fermée". La seule revendication rejetée, c’est celle de "marcher" sur la présidence de l’université. Pour la gestion sécuritaire de cette crise, "nous avons pris les dispositions qui s’imposent car, les forces de gendarmerie ont été débordées". Il y avait "plus de 1000 étudiants équipés de bouilloires, de lance-pierres, de cailloux quartz".

"Une vraie guérilla" qui a nécessité "l’appui de la Compagnie républicaine de sécurité". Et puis, "il n’y avait pas que des étudiants sur le campus". Faisant le bilan des échauffourées, le ministre Sawadogo a signalé 24 blessés du côté des gendarmes. Son homologue de la Justice s’attardera sur "les suites judiciaires des troubles" indiquant que le procureur et ses substituts faisaient "diligence" pour boucler les enquêtes.
Concernant la crédibilité de la justice, il l’a abordée sous deux angles. La perception que la population a de la justice (qui peut ne pas être l’exact reflet de la réalité) et la crédibilité des acteurs eux-mêmes. "Il faut travailler à améliorer cette perception", d’une part et à "sanctionner les comportements deviant" de l’autre.

Recevant sur le dossier du directeur général des Douanes, il a souligné qu’il suivait son cours et se trouvait "au niveau de la chambre d’accusation" qui doit statuer. "Si d’aventure les mis en cause sont coupables, la justice s’exercera", car "il n’y a pas d’impunité dans ce pays". S’agissant des conflits agriculteurs-éleveurs, le ministre Salamata Sawadogo soulignera que si les populations "respectaient" la politique adoptée par le gouvernement qui "délimite" les zones agricoles et pastorales, "les sources de conflits seraient amoindries". Dans ce sens "l’appropriation" par les populations des règles démocratiques peut constituer un remède efficace. "Nous allons continuer la sensibilisation dans ce sens", dira-t-elle.

Et de solliciter le concours des médias dans cette œuvre d’élévation de la conscience citoyenne. Pour la question des talibés, elle a souligné qu’elle était "délicate" parce que liée à la pratique d’une religion (musulmane, en l’occurrence). "Néanmoins, des efforts sont faits au niveau du ministère en charge de l’Action sociale" pour résorber ce phénomène. Après quoi, le ministre de la Défense, Yéro Boly, interpellé sur l’envoi d’un contingent burkinabè au Darfour, pouvait dire que celui-ci aura lieu "en principe en octobre prochain". La conférence de presse prendra fin sur une note musicale avec le ministre Savadogo invitant tous les Burkinabè à "prendre part activement" à la fête de la musique, le 21 juin 2008.

Boubakar SY,
Saturnin Nadoun COULIBALY

Sidwaya

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