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Xe conférence des leaders et chefs d’Etat de la CEN-SAD : Le Guide fustige les communautés régionales en Afrique

Publié le mercredi 18 juin 2008 à 12h10min

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Le Président du Faso, Blaise Compaoré a pris part à Cotonou au Bénin, à l’ouverture de la Xe conférence des leaders et chefs d’Etat de la Communauté des Etats Sahélo-sahariens, le 17 juin 2008. Cette conférence qui a enregistré trois nouvelles adhésions à la communauté, avait tout d’un Sommet de l’Union africaine.

Cela peut paraître paradoxale, mais la Xe conférence des leaders et des chefs d’Etat de la Communauté des Etats Sahélo-sahariens (CEN-SAD) qui se tient à Cotonou, la capitale économique béninoise les 17 et 18 juin 2008, a plus l’allure d’un Sommet de l’Union africaine. En tout cas, c’est ce qui a donné à voir le Guide de la Révolution libyenne, Mouammar Kadhafi, qui a été à l’origine de la création de ladite communauté en avril 1998 à Syrte dans son pays. L’intervention du Guide à l’ouverture de la conférence a été centrée autour de l’urgence de la constitution d’un gouvernement africain.

Il faut, selon lui, un gouvernement africain qui sera chargé de mettre à exécution les décisions des Sommets de l’UA, avant même l’avènement des Etats-Unis d’Afrique, un autre vœu cher à Mouammar Kadhafi. S’il se montre plus patient vis-à-vis du projet des Etats-Unis d’Afrique, il pense que c’est "maintenant" qu’il faut mettre en place le gouvernement panafricain. C’est un Guide visiblement retourné contre tous ceux qui jugent inopportun la mise en place de ce gouvernement. Il les a accusé de tous les péchés d’Israël, jusqu’à la trahison. Les communautés régionales du continent, exception faite de "sa" CEN-SAD, sont passées par le savon du leader libyen.
Il n’a pas hésité à balayer du revers de la main l’utilité et l’efficacité de ces structures régionales dans le sens d’une unité du continent. "Qu’ont-elles réalisé ces communautés ?", s’est interrogé à plusieurs reprises le leader. Il trouve lui-même sa réponse, en dressant un bilan négatif des institutions comme l’Union du Maghreb arabe dont il est lui-même membre, la SADEC, la CEDEAO, entre autres. Les déclarations du Guide de la Jammahirya ont "glacé" la salle de conférence du Palais des congrès de Cotonou, qui a abrité la cérémonie d’ouverture de cette Xe conférence des leaders et chefs d’Etat de la CEN-SAD.

Entre sourires et quelques applaudissements de commodité, le guide a déballé sa "Fatwa" durant une cinquantaine de minutes. Dans son allocution, il s’est rappelé entre-temps du thème principal de la conférence de Cotonou, à savoir "développement rural et sécurité alimentaire dans l’espace CEN-SAD". En la matière, tel un "prophète", il a encore décliné sa "recette" : "faire partir de la Libye des tracteurs pour cultiver partout où il est possible dans la communauté (…), faire pleuvoir des milliards sur les Etats membres, livrer une guerre contre les criquets pèlerins,…". Cela suffira-t-il pour l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire dans le CEN-SAD ? Ce qui est sûr, d’autres chefs d’Etat parmi la douzaine (dont ceux des nouveaux adhérents : Kenya, Mauritanie et Sao Tomé et Principes) présents à la Xe conférence, ont leurs pistes de solutions que nous développerons dans notre édition de demain.

Koumia Alassane KARAMA
(Envoyé spécial à Cotonou)

Sidwaya

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