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Suspension des mécontents du CDP : Et maintenant ?

Publié le mardi 17 juin 2008 à 11h37min

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Roch Kaboré, président du CDP

Enfin ! Il aura fallu près de deux mois, après la fronde publique des cadres de l’ex-CNPP et assimilés, pour voir une réaction vigoureuse du CDP (Congrès pour la démocratie et le progrès). Elle prend la forme d’une suspension des "mécontents". Tout en montrant qu’elle garde la maîtrise du parti, la direction du CDP a voulu ainsi mettre fin à une longue guerre de tranchées qui portait atteinte à son image.

Pire, les révélations de Marc Oubkiri Yao et de ses compagnons, comme le reconnait le CDP lui-même, pouvaient fragiliser le parti. Car le CDP n’avait jamais auparavant présenté un tel visage de désunion et de règlement de comptes public. La discipline était le maître-mot et tout le monde s’y pliait sans rechigner.

Les sanctions sont donc tombées mais peuvent-elles réparer les dégâts déjà commis, à savoir cette image de parti désormais déchiré ? C’est peu de dire que la crise couvait depuis longtemps. Aujourd’hui elle éclate au visage de tous et on ignore encore tous les tenants et les aboutissants. Il est temps désormais pour les mécontents de montrer leurs vraies intentions, maintenant qu’ils n’ont plus rien à perdre. L’heure du choix a sonné pour eux.

Continueront-ils à mener la dissidence de l’intérieur ou iront-ils faire valoir leurs idées dans un autre cadre politique ? En tout état de cause, il apparaît, à la lumière de cette crise, que le CDP est à la croisée des chemins. Il doit aussi reconnaitre ses limites et, par une introspection profonde et courageuse procéder aux réaménagements nécessaires à son salut.

Par Mahorou KANAZOE

Le Pays

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