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Vie des partis : La Convergence pour la démocratie sociale dans la tourmente ?

Publié le mardi 15 juillet 2008 à 17h09min

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Djezouma Sanon

Le 30 juin 2008, la Convergence pour la démocratie sociale (CDS) était en session extraordinaire. L’ordre du jour de cette session portait sur le départ du président du parti, Djéjouma Sanon qui, actuellement est le président d’un nouveau parti : l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) née de la dissolution et de la fusion d’un certain nombre de partis. Selon les termes du compte rendu de la session parvenu à notre rédaction, celui-ci serait parti sans en informer les instances de la CDS. Nous vous proposons l’intégralité de ce compte rendu. Dans la même veine, nous publions la déclaration de démission de Djéjouma Sanon et de quatre autres membres du secrétariat exécutif national de la CDS.

Saisis par des partis amis, qui ont été invités aux cérémonies de clôture du congrès constitutif d’un nouveau parti dénommé « Union pour la démocratie et le progrès social » (UDPS), nous ayons été surpris d’apprendre que c’est notre Président en exercice, Djéjouma Sanou qui a été porté à la tête de ce nouveau parti, comme président. Ce nouveau parti, serait le résultat de l’auto-dissolution puis de la fusion d’un certain nombre de partis.

N’ayant pas été conviés à un congrès quelconque ayant pour but la dissolution de notre parti, nous sommes donc confortés à l’idée que notre parti, la CDS, ne se sent pas concerné par ces actes de dissolution et de fusion. En effet, les statuts de notre parti, prévoient dans ses dispositions finales en son article 25 ce qui suit : « La CDS ne peut être dissoute que par un congrès convoqué à cet effet. La résolution est adoptée par au moins les 2/3 des membres du congrès présents ». En outre, jusqu’à l’heure où nous vous écrivons, aucune instance du parti n’a été saisie d’une quelconque démission de son président.

Après avoir vérifié le bien-fondé de l’information, à savoir que notre président est devenu le président du nouveau parti, nous ayons immédiatement convoqué une session extraordinaire du Conseil politique national (CPN) de notre parti, présidée par le Secrétaire national exécutif, Ernest Compaoré, à l’issue de laquelle, un Comité directeur (comité de crise) a été mis en place avec pour mission de convoquer dans les meilleurs délais les assises du congrès du parti. En effet, nos statuts prévoient (article 16) qu’en cas d’absence ou d’empêchement du président, son intérimaire puisse présider la plénière du CPN. En outre, notre règlement intérieur, en son article 8, reconnaît au CPN, les prérogatives de désigner des membres intérimaires du Secrétariat exécutif national en cas de vacance définitive de poste avant le congrès.

Le Comité directeur chargé de diriger le parti d’ici la tenue du congrès se compose comme suit :
1. Président : Zaongo Hamadou
2. Secrétaire exécutif : Sanfo Charles Edmond
3. Secrétaire à l’organisation : Zongo Sibiri Dramane
4. Trésorier : Somé Der Georges

Monsieur le Ministre,

La CDS n’a nullement été dissoute. Elle existe bel et bien et entend le demeurer. L’engagement des militants signataires de la présente lettre en fait foi. Il était de notre responsabilité de vous tenir informé des agissements d’acteurs politiques qui frisent l’irresponsabilité si ce n’est l’immoralité. Il n’y a pas d’autres termes pour caractériser le premier responsable d’un parti qui démissionne, sans saisir au préalable les structures du parti, habilitées à examiner cette démission.

Monsieur, le Ministre,

Nous pensons qu’il y a lieu de mettre fin à l’immoralisme qui a tendance à devenir une règle de conduite pour les hommes politiques de notre pays. On ne doit pas rentrer dans un parti et en sortir comme on le ferait dans un cabaret. C’est pourquoi, nous sollicitons toute votre perspicacité dans la délivrance d’un récépissé à un parti qui se crée ainsi dans la confusion en portant préjudice à un parti légalement reconnu par votre administration. Au regard de ce que nous portons à votre connaissance, il est nécessaire, pensons-nous, d’interpeller les « responsables » dudit parti nouvellement constitué ayant à sa tête notre président « démissionnaire » sur un certain nombre de points :

1° Parmi les partis qui se sont auto-dissous pour fusionner, la CDS est-elle du nombre ? Si oui, alors il y a un point de litige qui mérite d’être tranché.

2° Dans le cas où il ne s’agirait pas d’une dissolution de la CDS, mais d’une simple démission de son président, Sanou Djéjouma peut-il être à la fois le président de deux formations politiques ? Puisque sa « démission » de notre parti n’a été signifiée à aucune structure de la CDS. Même si cette démission avait été signifiée au parti, il ne s’ensuit pas que celui-ci soit tenu de l’accepter, puisque Sanou Djéjouma peut avoir été auteur de malversations financières et à ce titre devrait répondre de ses actes dans les instances du parti avant d’être traîné devant la justice.
Veuillez croire, Monsieur le Ministre en l’assurance de nos sentiments de haute considération.

Des membres du secrétariat exécutif national démissionnent
A la ville des élections législatives de mai 2007, la Convergence pour la démocratie sociale (CDS), notre parti, avait entrepris avec d’autres partis de l’opposition une démarche d’unification des forces politiques de l’opposition afin de mieux affronter le scrutin. Cette initiative a abouti après plusieurs semaines de concertation, à la création de l’Union pour la démocratie et le progrès social, UDPS, une union de quatre partis politiques.

Cette démarche en son temps, n’avait pas fait l’unanimité au sein de notre parti, mais l’issue du scrutin qui a vu l’opposition laminée a conforté les tenants de l’union des forces politiques de l’opposition dans leur position. C’est donc convaincus de la justesse de nos choix, mais également soucieux du respect des idées de ceux de nos camarades qui n’ont pas trouvé un intérêt dans cette initiative qui avait pour but d’empêcher le recul démocratique au Burkina Faso, que les camarades dont les noms suivent, membres du conseil politique de la CDS, décident pour compter de ce jour 29 juin 2008, de démissionner de ce parti et de toutes ses structures.

Sidwaya

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