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Hillary Clinton : En ordre de bataille derrière Obama

Publié le lundi 9 juin 2008 à 12h21min

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Ce que d’aucuns ont appelé le duel politique du siècle vient de connaître son épilogue en attendant que la Convention de Denver donne son quitus officiel à Barak Obama, ce qui ne serait qu’une formalité, le sénateur de l’Illinois est désormais le candidat des Démocrates qui affrontera le Républicain John Mc Cain à la présidentielle du 4 novembre.

Sa rivale Hillary Clinton, celle-là même qui était certaine d’être la championne des Démocrates, est désormais en ordre de bataille derrière Obama. Mieux, à Washington, outre ce ralliement, elle s’est dit tacitement intéressée par un poste de numéro 2, entendez la vice-présidence au cas où son ex-rival serait élu président des USA.

Ce « ndjiguel » (1) à l’américaine est intervenu après un tête-à-tête entre les deux personnalités démocrates. On imagine qu’il s’est agi pour eux d’aplanir les divergences, et d’arrêter des stratégies pour battre le représentant républicain, John Mc Cain. Car il y a visiblement le feu. Jusqu’à la dernière minute, l’ex-first lady des USA a cru à son étoile et a même, à un certain moment, voulu qu’Obama se retire pour être son colistier à elle. A présent qu’ils ne forment qu’un, que peut-on attendre de ce qui apparaît comme un monstre bicéphale ? En clair, Obama et Clinton peuvent-ils gouverner ensemble la première puissance du monde ? Question centrale qui va être déterminante sur la suite de cette campagne.

Car on sait aussi que les deux avaient des relations cordiales pour ne pas dire plus, et ce duel fut aussi une guerre des impolitesses si ce n’est carrément des attaques personnelles à telle enseigne que les conseillers des deux candidats se sont demandé s’ils ne « grounding » pas (cloué au sol) le parti car on sait que cette interminable bataille entre les deux a offert un terreau favorable aux Républicains,

Souvent c’est Obama qu’Hillary accuse de ne pas vouloir lui serrer la main à l’Assemblée nationale, si ce n’est la sénatrice qui évoque la couleur de son adversaire ou une allusion au sort qu’a connu John F. Kennedy. Ce qui n’est pas politiquement correct d’autant plus qu’en certains aspects, le sénateur métis n’est pas sans rappeler effectivement JFK. Alors évoquer, même de façon allusive, son destin tragique qu’on accole à Obama est vache et inélégant de la part de l’épouse de Bill. Mais soyons réaliste.

Obama a besoin des 18 millions(même s’il est vrai que certains partisans de la femme avouent qu’ils ne voteront jamais pour lui) de sa rivale et cette dernière de lui pour continuer sa collecte afin d’éponger ses dettes (d’où son emploi du mot "suspension" et non "arrêt"). En outre, ce sera inédit car pour la première fois ce sera des représentants minoritaires (un Noir et une femme) qui seront les locataires de la Maison Blanche, si d’aventure Obama gagnait.

Mais si donc ce ticket est la carte qui s’impose pour contrer les Républicains, disons-le tout net, la cohabitation en cas de victoire en novembre prochain ne sera pas facile. Femme de caractère, Hillary est-elle prête à se contenter de n’être « qu’une » vice-présidente ? Ce ne serait pas rien pour elle mais ne voudra- t-elle pas se substituer au patron ?

Véritable choix donc cornélien pour Obama qui devra donc, soit ignorer Clinton au risque de tout perdre ou la prendre et se donner des chances quitte à s’en défaire en cours de mandat. Et l’auteur de The Audacity of Hope sait qu’en politique il faut souvent avaler des couleuvres...

Zowenmanogo Dieudonné zoungrana

Note : (1) : consigne de vote au Sénégal donnée par les chefs de confréries musulmanes
L’Observateur

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