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Tunisie : Pour Ben Ali, la chasse est ouverte

Publié le lundi 9 juin 2008 à 12h27min

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Redeyef, contrairement aux apparences, ce nom n’est pas slave, ni même tchétchène. Il désigne plutôt une ville africaine, située à 350 km au sud-ouest de Tunis. Cette bourgade au bassin minier de Gafsa, dans le Centre-Ouest de la Tunisie, est sortie de son anonymat le week-end dernier, et de bien triste manière.

C’est là, en effet, que les forces de l’ordre ont ouvert le feu, vendredi, sur les manifestants qui protestaient contre le chômage et la dégradation des conditions d’existence ; contre la vie chère en somme. Un mouvement de colère comme ceux qu’ont connu ces derniers temps de nombreux pays africains, sans la moindre effusion de sang.

Mais voilà ! Redeyef. La douloureuse, se trouve au pays de Zine el-Abidine Ben Ali. Un Etat policier où la liberté d’expression demeure à l’état d’utopie. La preuve, ce vendredi, la police, redoutant des dérapages, a choisi de tirer sur la foule des manifestants, à balles réelles, faisant 1 mort et de nombreux blessés. "Nous regrettons cet incident, d’autant que ces troubles sont exceptionnels en Tunisie", a déclaré le ministre de la Justice et des Droits de l’homme tandis que l’armée, appelée en renfort quadrillait les lieux.

L’incident ainsi clos, la chape de plomb est retombée sur le pays. On est loin des déclarations du président Sarkozy qui affirmait lors de sa dernière visite que "l’espace des libertés progresse" en Tunisie. Une avancée marquée, ces derniers jours, par la mort d’un protestataire à Redeyef. La patrie du général Ben Ali a encore beaucoup de chemin à parcourir en matière de droits de l’homme et de libertés publiques.

Ainsi que l’a reconnu lui-même le successeur de Habib Bourguiba, dans ce domaine comme dans d’autres, "nous sommes conscients que beaucoup reste à faire". C’est le cas de le dire, lorsque la société civile, au lieu de défendre les droits du citoyen, en est réduite à se préoccuper de son propre droit d’exister et des moyens d’échapper aux balles du chasseur dénommé Ben Ali.

L’Observateur

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