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Gouvernement Tertius Zongo : Et maintenant ?

Publié le vendredi 6 juin 2008 à 12h53min

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Tertius Zongo

Voilà un an donc que le gouvernement Tertius Zongo est sur la brêche, avec une cote de popularité quasiment intacte malgré les difficultés que le phénomène de la vie chère a engendré pour les populations. Un crédit de popularité dû en grande partie à une politique de communication tout azimut qui rapproche davantage les gouvernants des gouvernés mais aussi et surtout aux actions volontaires entreprises pour assainir et moraliser la vie publique.

Un crédit qui ne saurait perdurer cependant si Tertius Zongo ne s’engageait pas plus résolument sur cette nouvelle voie qu’il s’est et a tracé pour le Burkina Faso, en relevant notamment deux défis. Le premier, d’ordre "technico-psychologique" sera d’imprimer sa marque à cette action, ce qui passe obligatoirement par un renouvellement des cadres. Non pas qu’au sein de l’équipe actuelle certains aient démérité, mais tout simplement parce qu’on ne peut pas faire du neuf avec du vieux.

Et puis, le premier ministre étant le premier parmi ses pairs, son "compagnonnage" antérieur avec certains de ses ministres peut être handicapant au moment de la prise de décision. Bien sûr, on ne souhaite pas des ministres "béni oui-oui", mais, il faut qu’il puisse "profiler" son gouvernement en accord avec le "grand boss", qui semble lui avoir donné carte blanche au regard des développements récents de la scène politique. Le second défi, majeur celui-là, sera de vaincre la pauvreté rurale pour faire avancer le Burkina Faso à l’indice de développement humain durable.

On a beau épiloguer sur la dureté de la vie en ville en évoquant pêle-mêle le coût de diverses prestations et la flambée des prix, qu’on ne peut s’empêcher de dire que le vrai problème du Burkina se trouve dans l’état d’arriération de nos villes moyennes et villages. Il faut de ce fait donner les outils et les moyens de production au monde paysan pour qu’il entame la "révolution verte". La modernisation de l’agriculture est du reste devenu une nécessité pour gagner le combat de l’autosuffisance alimentaire. Une révolution verte qui passe par la maîtrise de l’eau. Zongo lui-même ayant reconnu que la structure de l’économie burkinabè n’avait pas changée depuis un demi-siècle, tributaire qu’elle est de la pluviométrie et de ses caprices.

Autre lutte déjà engagé mais qu’il faut poursuivre avec ténacité, celle de la santé de proximité, le déficit de la matière étant énorme.
Education et alphabétisation s’inscrivent en bonne place dans cet agenda de travail, la réforme agraire et foncière et la revalorisation du statut de la femme rurale venant s’inscrire comme autres points importants. Le tableau serait cependant incomplet si le volet politique à travers notamment une appropriation moins "brouillonne" du processus de décentralisation n’était pas pris en compte.

On a vu comment ces campagnes ont été "perturbées" lors des élections locales avec des divisions qui ont laissé des cicatrices profondes. Pô, Gaoua, Nasséré, Gounghin dans le Kourittenga... autant d’exemples qui commandent que la communication politique et institutionnelle en direction des communes rurales soit plus pointue. Une année charnière s’ouvre donc pour le gouvernement Zongo, et elle sera déterminante pour sa réussite.

Boubakar SY (magnansy@yahoo.fr)

Sidwaya

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