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Assemblée nationale : Rationaliser l’activité parlementaire

Publié le jeudi 5 juin 2008 à 11h22min

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Le discours prononcé par Roch Marc Christian Kaboré à l’occasion de la clôture de la 1re session parlementaire ordinaire de l’année 2008, a marqué la volonté du locataire du perchoir, de rationaliser l’activité parlementaire en vue de la rendre plus efficace et à même de mieux répondre aux aspirations des populations.

Un souci d’efficacité et d’efficience notamment dans les rapports avec l’exécutif dont le point d’orgue est le discours sur la situation de la Nation prononcé par le Premier ministre devant la représentation nationale.

Ayant constaté que la séance plénière consacrée au discours sur la situation de la Nation a été “excessivement longue et donc, très éprouvante”, le président Kaboré a indiqué que cela les interpellait “sur la nécessité d’engager la réflexion en vue d’introduire une modification dans le déroulement du débat afin de gagner en efficacité et en temps”. Dans cette optique, le débat devrait conduire “à des échanges plus larges et plus féconds sur les grandes préoccupations nationales du moment, entre le Premier ministre et les députés, grâce à une meilleure responsabilisation des groupes politiques dans la prise de parole”.

Une orientation qui serait on ne peut plus opportune, au regard de la tournure souvent prise par ledit débat souvent transformé en foire d’empoigne et en tribune de défense des intérêts régionaux voire personnels des députés. C’est dire que le débat vole souvent bas, et déteint sur le débat démocratique national, le parlement étant le centre d’impulsion de la démocratie. Quand des députés se préoccupent des “bagarres de village”, n’allez pas demander à l’opposition extra parlementaire de ne pas tomber dans les lieux communs lorsqu’il s’agit d’analyser la situation nationale.

On a ainsi lu avec ahurissement certaines de ces “thèses”, ces derniers moments, thèses dans lesquelles les attaques crypto-personnelles prenaient le dessus sur les questions de fond. Roch Marc Christian Kaboré veut aller plus haut et plus loin, avec notamment la mise en place au cours de cette session ordinaire, de quatre commissions ad hoc chargées de faire des propositions sur des questions d’importance nationale. Vie chère, révision du code électoral, quotas pour les mandats électifs, financement des partis politiques et des campagnes électorales et statut de l’opposition, autant de questions qui agitent le landerneau politico-social et qui gagneraient à être résolues pour permettre à la démocratie de grandir et de se fortifier.

L’urgence de leur résolution ne commande cependant pas la précipitation car et on l’oublie souvent, la vie constitutionnelle burkinabè n’a que 17 ans d’âge. Deux décennies, ce n’est rien dans la vie d’un pays et, il en faut beaucoup plus pour prétendre “assainir” les mœurs politiques et sociales. C’est en cela que les propositions de Roch Kaboré sont bonnes car elles vont participer à l’élévation de la conscience citoyenne. Et dans un esprit d’altruisme républicain, le parlement, à travers sa direction, s’ouvre à toutes les sensibilités politiques, notamment dans la composition de ses principaux organes que sont le bureau et les commissions générales. Le parlement, “lieu par excellence des équilibres ne peut être que plus crédible, parce que plus représentatif des principales sensibilités politiques qui animent l’opinion”.
Plus que jamais, Roch Kaboré veut faire du parlement, un centre d’excellence de la démocratie burkinabè.

Boubakar SY
magnansy@yahoo.fr

Sidwaya

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