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Etat de la corruption au Burkina Faso : Inquiétant mais pas désespérant

Publié le mercredi 4 juin 2008 à 12h21min

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Lors de la remise de son rapport d’activités 2007 au Premier ministre le 3 juin 2006, le président de la Haute Autorité de coordination de la lutte contre la corruption (HACLC), Malobaly Alphonse Traoré, a noté que le phénomène de la corruption était devenu "inquiétant" au regard de son ampleur, mais qu’il n’y avait pas lieu de "désespérer" au regard de la résolution pour le combattre.

Du contenu du rapport 2007, on note entre autres, quinze dossiers ayant retenu l’attention pour des préoccupations de corruption et autres malversations financières d’un montant de 22 807 994 713 F CFA, ainsi que 13 dossiers de malversations de moindre importance d’un montant cumulé de 160 267 619 F CFA et 49 dossiers ne comportant que des dysfonctionnements. Autant de chiffres et de dossiers qui ont fait dire à Alphonse M. Traoré lors de la conférence de presse qu’il a animée aussitôt après la remise du rapport, que le phénomène de la corruption était devenu "inquiétant" en ce qu’il avait pris de "l’ampleur" et revêtait "diverses formes".

Petit racket, détournement de fonds, trafic d’influence, on ne peut pas "lister de façon définitive" les faits qualités d’actes de corruption. D’où son caractère "très vicieux" et le fait qu’il entraîne "une perte de confiance entre l’administré et l’administration".
Aussi, "on en vient à douter de l’intégrité des Burkinabè", ce qui constitue "un danger potentiel" pour notre société.

"La conscience que nous prendrons pour lutter contre le phénomène est très importante", ajoutera Alphonse Traoré ; C’est en cela que, nonobstant le tableau alarmant ci-dessus peint, l’espoir est permis avec la création prochaine de l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat. Une création "salutaire en ce qu’elle réduira les critiques et les suspicions envers les structures de contrôle". Un contrôleur général d’Etat sera placé à la tête de cette nouvelle structure qui comportera quatre départements. Elle sera indépendante et saisira directement la justice. "Nous allons vers plus de transparence et d’efficacité dans la lutte", a souligné Alphonse Traoré.
Un optimisme qu’avait auparavant partagé le Premier ministre, Tertius Zongo en recevant le rapport d’activités 2007.

Soulignant que "le défi majeur à relever aujourd’hui pour les peuples est celui du développement", le Premier ministre note que "malheureusement, l’un des obstacles majeurs à ce développement se retrouve dans les effets néfastes de la corruption comme la distorsion dans le fonctionnement des règles et des lois". La corruption est de ce fait, devenue "une préoccupation pour les pouvoirs publics, la société civile et les partenaires du développement".

Le gouvernement a donc "engagé depuis 1998 un vaste programme de réforme de l’administration publique dans l’optique de la rendre moderne, accessible, efficace, transparente, crédible et capable d’assurer la fourniture de meilleurs services aux populations".La Haute Autorité a été utile dans la connaissance du phénomène de la corruption qui "s’est élargie, aiguisant les consciences à la rejeter". Mais, comme "il s’agit d’une lutte de longue haleine", le gouvernement "a engagé la restructuration en profondeur des organes de contrôle et de lutte contre la corruption, en créant l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat". Un organe qui sera soutenu et renforcé "pour que l’objectif général de la politique nationale de lutte contre la corruption, à savoir l’éradication du phénomène soit atteint tout en veillant à tout moment, à garantir le niveau de tolérance zéro". Du reste, "toutes les structures et personnes révélées dans les quinze dossiers que vous avez transmis ont été interpellées", ajoutera Tertius Zongo. La bataille est donc engagée et elle ira jusqu’au bout.

Boubakar Sy
magnansy@yahoo.fr

Sidwaya

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