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Affaire Thomas Sankara : Une insistance inopportune

Publié le vendredi 30 mai 2008 à 12h52min

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Alors que le Comité des droits de l’homme de l’ONU a bel et bien clos l’Affaire Thomas SANKARA, le Collectif des prétendus défenseurs du dossier continuent de « tirer » sur la corde avec des arguments vaseux et oiseux qui révèlent leur vrai nature : des opportunistes patentés qui veulent faire leur beurre sur le cadavre d’un homme qui condamnait de telles pratiques...

« Même si l’ONU s’est dédit, le dossier Thomas SANKARA est toujours ouvert devant le ministre de la Défense qui doit lui donner impérativement une suite ». On croit rêver en écoutant l’argumentaire du Collectif des défenseurs de Thomas SANKARA après la clôture définitive du dossier (?) de celui-ci par le Comité des droits de l’homme de l’ONU.
Faut-il le rappeler, ledit Comité avait fait injonction au Burkina Faso de donner une suite favorable à la requête de la famille du défunt qui réclamait un certificat de décès d’une part, et d’autre part, de dédommager conséquemment sa famille tout en veillant à ce que de tels actes dommageables ne se produisent plus au Burkina Faso. Toutes choses qui ont été faites diligemment par le Burkina Faso qui résolument, depuis l’historique journée de pardon du 30 mars 2001, a pris des engagements fermes afin que la violence soit bannie du champ politique.

Ce qui, passant par l’apaisement des cœurs, a valu à la famille SANKARA un dédommagement digne de l’illustre disparu qui a été réhabilité avec son élévation au rang de héros national. Du coup, l’ONU ne pouvait que clore le dossier à son niveau, et, en la traînant ainsi dans la boue, les « défenseurs » de SANKARA montrent que c’est la défense de leurs propres intérêts qui est leur boussole. L’Affaire Thomas SANKARA a en effet été exploitée, jusqu’à plus soif, par ceux-ci qui pensaient avoir réussi la promesse de clouer le Burkina au pilori de la communauté internationale. C’était oublier un peu vite la délicatesse de cette Affaire, le pays des Hommes intègres, n’étant ni le seul ni le premier à avoir vécu un coup d’Etat.

Dès lors qu’aucune affaire du genre n’a encore pas été tranchée au niveau des instances onusiennes nonobstant les procès intentés contre des hommes d’Etat déchus, il était difficile de faire une exception à la règle dans le cas burkinabè. Cela aurait ouvert une boîte de pandore avec des troubles imprévisibles pour la communauté internationale. L’association Thomas SANKARA qui se réclame de la société civile gagnerait donc à aller s’occuper des œuvres caritatives plutôt que de gérer un dossier vide.

Et, si en désespoir de cause, ils se sont rabattus sur le ministre de la Défense pour activer le dossier, ils sont là aussi mal « barrés ». Ledit ministère a déjà laissé clairement entendre qu’il n’avait pas l’intention d’instruire un dossier qui sous bien d’aspects n’était pas militaire. Et, le fait d’affirmer le contraire relève de l’intention manifeste de brouiller les pistes et d’entretenir le flou dans l’esprit des populations. Lesquelles ne buvant pas l’eau par les narines, s’aperçoivent que c’est la seule affaire de coup d’Etat que l’on agite au Burkina Faso, alors que la victime est elle-même le « produit » d’un coup d’Etat.

Le Burkina peut-il se payer le luxe de solder ses comptes politiques en passant certains dossiers par pertes et profits ? Cette discrimination « positive » ne va-t-elle pas porter un coup à la paix sociale patiemment construite ? Autant de questions qui commandent la retenue et la circonspection face à l’activisme de ces « preux » chevaliers des droits humains.
Le Burkina ne peut plus se payer le luxe de rouvrir les vieilles plaies. A bon entendeur.

Par Alpha YAYA

L’Opinion

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