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Réformes politiques électorales : C’est le courage qui manque le plus !

Publié le vendredi 30 mai 2008 à 12h58min

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Un vent de réformes souffle sur le Burkina, à l’instigation de l’Assemblée nationale, et avec probablement la bienveillance du parti au pouvoir. Une batterie d’amendements du Code électoral et d’autres dispositifs politiques et institutionnels du Burkina sont sur la table de Roch Marc Christian Kaboré. Elles ont toutes pour objectif de redonner de l’allant à notre processus démocratique, depuis les dernières révisions unilatérales et controversées des textes électoraux.

La démarche du parlement se veut cette fois-ci consensuelle : toutes les sensibilités politiques siégeant à l’hémicycle ont été associées au projet. De même, de larges pans représentatifs de la société burkinabè ont été consultés. C’était sans doute l’une des conditions de l’adhésion de l’ensemble de la classe politique et de la société civile à l’initiative.

Mais quel sort sera réservé à ce travail de mise à niveau des normes démocratiques au Burkina ? Car là est toute la question. Le gouvernement à qui les différents rapports seront transmis sera chargé des arbitrages. Prendra-t-il à son compte les différentes propositions ou apportera-t-il des retouches ? Parce que l’Assemblée nationale a fait sa part de travail en dépoussiérant certains textes et en innovant en certains aspects du Code électoral.

L’instauration du vote des Burkinabè de l’étranger, des candidatures indépendantes, de la carte électorale infalsifiable avec photo, l’interdiction de la distribution de gadgets pendant les campagnes électorales et le peaufinement du statut du chef de l’opposition constitueront incontestablement des avancées. Elles répondent à des préoccupations maintes fois réitérées des démocrates de ce pays, qui ne comprennent pas l’immobilisme démocratique du Burkina. Pendant en effet que ces réticences se font jour à l’interne, le pays, sur le front extérieur, contribue à installer d’autres Etats sur les rails démocratiques, à l’image du Togo voisin.

Et c’est presque envieux que les Burkinabè observent les changements qualitatifs qui s’opèrent dans ces pays jadis à la traîne. Les parlementaires veulent corriger cette anomalie en engageant des réflexions courageuses à même de bonifier notre parcours démocratique. L’exécutif est-il sur la même longueur d’ondes ? Il le faut bien. Sinon, de premier de la classe, le Burkina en deviendra le dernier, à cause de la frilosité de certains, pour qui toute innovation est synonyme de perte de privilèges, voire du pouvoir. Prenons donc notre courage à deux mains et avançons avec les Etats de la sous-région qui ne s’en portent pas mal. Au contraire.

Par Mahorou KANAZOE

Le Pays

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