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Sommets Afrique et compagnie : On tourne en rond

Publié le vendredi 30 mai 2008 à 12h08min

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Yokohama accueille pendant trois jours le continent africain. Une dizaine de chefs d’Etat et de partenaires au développement s’y sont donné rendez-vous dans le cadre de la quatrième conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD). L’accent sera mis cette fois sur la croissance économique, la sécurité et les problèmes environnementaux et climatiques. Les thèmes changent.

Les habitudes, elles, demeurent. Nos têtes couronnées continuent de faire le tour des capitales des puissances économiques et financières à la recherche d’une potion magique censée faire sortir l’Afrique du sous-développement. En quarante ans d’indépendance, l’Afrique tourne en rond, appliquant, sans toujours de succès, des recettes de l’Occident. Au nom de la diversification des sources de financement et des opportunités de développement, le continent s’est tourné vers d’autres cieux, en l’occurrence l’Inde, la Chine et Taïwan, etc. Comme d’habitude, un seul pays a rendez-vous avec tout un continent. Du sommet Fance-Afrique, on en est aujourd’hui au sommet Afrique-France, une mutation dans la dénomination qui tendait, quelque part, à édulcorer la dure réalité du rapport de force économique entre l’Afrique et l’ancienne métropole.

Reste que l’Afrique est courtisée pour ses matières premières et pour son marché des services. Ce marché-là intéresse bien des investisseurs parmi lesquels les multinationales de tous ces pays développés. En retour, les dirigeants africains sont-ils capables de tirer le maximum de bénéfices de ces fora qui ont fini de perdre tout intérêt auprès de leurs opinions nationales ? Rien n’est moins sûr. Pourtant ce sont des occasions pour le continent de parler d’une seule voix. Le fait est que ces fora donnent lieu à des conciliabules où c’est au pays qui fait le plus impression aux bailleurs de fonds d’emporter le jack-pot financier. Les bienfaiteurs du continent, eux, se bousculent tellement au portillon que cela n’est pas sans soulever quelques interrogations. Y a-t-il une complicité ou un deal entre nos têtes couronnées et ceux-ci ? Toujours est-il que la plupart des dirigeants africains sont incapables de transformer toutes ces opportunités pour le bonheur de leur peuple. Cela est inacceptable au regard du contexte et des enjeux actuels.

En tout état de cause, un langage de vérité entre le continent et ses partenaires s’impose. Les fora entre l’Afrique et compagnie doivent déboucher sur des résultats concrets, mutuellement bénéfiques et évaluables sur la base d’une feuille de route clairement définie.

Par Abdoulaye TAO

Le Pays

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