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Georges Ouédraogo dit le Gandaogo national : « Je suis en train de bouffer mes millions »

Publié le vendredi 30 mai 2008 à 11h41min

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Il est un des grands monuments de notre musique ; et à l’occasion de la célébration de ses 40 ans de carrière musicale, Georges Ouédraogo a reçu tous les honneurs et attentions : décorations, dons de fortes sommes du gouvernement burkinabè et du président ivoirien, Laurent Gbagbo, réception d’objets en or de la part d’Aïcha Koné. Le Gandaogo national, quelques jours avant le grand dassandaga de l’Observateur paalga, s’est ouvert à nous. Ne dérangez surtout pas l’homme de Gogo-Konsilga car il est en train de « dîner » ses millions.

Le Gandaogo national a célébré avec faste la première étape entrant dans le cadre de ses 40 ans de carrière musicale ; que retenir de cette commémoration ?

• La tournée a été vraiment une réussite ; il y a eu de l’engouement autour de l’événement. Je suis ému parce qu’il n’est pas donné à tout le monde de célébrer 40 ans de carrière puisqu’il faut d’abord avoir une santé de fer. Et je remercie Dieu de m’avoir accordé ce privilège. En plus, j’ai tout eu : l’aide de tous ainsi que le soutien du public partout où je suis passé.

En effet, de Banfora à Bobo, c’était tout simplement phénoménal tandis qu’à Ouaga, vous avez certainement pu apercevoir, ce fut l’apothéose. Je préfère ne pas faire trop de commentaires au risque d’occuper complètement vos colonnes.

Je n’ai qu’un mot : merci et encore merci. Ma gratitude à mon parrain, Léonce Koné, directeur général de la BACB, au ministre de la Culture, du Tourisme et de la Communication, Filippe Sawadogo, à l’ensemble de la presse et à Bouriema Djiga, l’organisateur en chef des festivités. Après Ouagadougou, nous avons connu la même effervescence dans d’autres localités comme Titao, Koumbri et Gourcy.

Comment as-tu apprécié la participation de tes collègues du Burkina et ceux de la Côte d’Ivoire notamment à tes côtés ?

• C’est une satisfaction totale avec le soutien inestimable d’Aïcha Koné, de Daouda Koné, de Bailly Spinto ainsi que de Bamogo Jean Claude dit Man, de Sami Rama et de Charly Sidibé. Pour moi, au-delà d’être des collègues, ils sont des amis, voire des membres de ma famille.

Après le gala-anniversaire au SIAO, aujourd’hui avec un recul quel commentaire fais-tu de cette soirée ?

• (Rires) Ah ! Faire des commentaires ? Pour moi, l’essentiel, c’est d’avoir constaté que le public a aimé. Quant au scénario de la soirée, j’ai été heureux de savoir que les autorités, le public ainsi que mes collègues ressentent de l’amour en mon endroit et du plaisir concernant mes œuvres.

Comment se déroulera la suite de tes tournées ?

• Mon staff est à pied-d’œuvre ; que ce soit en live ou en play-back je me produirai car il faut que je me fasse voir au maximum. Avec le 35e anniversaire de l’Observateur paalga qui est notre journal à tous, Kienfangué a été inscrit parmi les localités où je dois me produire durant les mois de juin, septembre, octobre, novembre.

Je profite de cette occasion pour souhaiter « Joyeux anniversaire à l’Obs. ! Et que Dieu bénisse davantage ce journal pour qu’il vive encore plus longtemps car les artistes ont besoin de lui ». Ma prochaine tournée sera une opportunité pour m’afficher comme l’avocat de certaines causes en sensibilisant le public sur l’excision, le sida, la non-scolarisation des filles, etc.

Le samedi 29 novembre 2008, il est prévu un méga concert gratuit de lutte contre le Sida à la Place de la nation avec la participation de nombreux artistes nationaux et internationaux. L’année anniversaire de mes 40 ans de carrière musicale se terminera avec un spécial réveillon le 31 décembre 2008 avec des sommités de la musique africaine et caraibéenne à Azailaï hôtel.

Pourquoi le Gandaogo national a-t-il attendu lors de la célébration de ses 40 ans de carrière pour s’afficher comme un ambassadeur des causes qu’il a tantôt citées ?

• Très bonne question ; c’est l’occasion pour moi de faire remarquer que depuis très longtemps je me suis battu pour de nombreuses causes. J’ai chanté 3 fois sur le Sida, sur l’excision, sur le mariage forcé. Généralement, les gens oublient ou ne font pas trop attention à tous les titres des œuvres musicales. C’est une invite donc à plus d’attention sur certains maux de notre société, car c’est également notre contribution au développement de notre pays.

Compte tenu des nombreuses tournées, auras-tu la force nécessaire avec ton âge de supporter le rythme ?

• Pourquoi pas ? Je vis de ça. Si je ne tourne pas, je ne pourrai pas non plus manger et nourrir ma famille. Mais, je suis d’accord que c’est fatiguant.

Georges, que deviens ton maquis « Le Bozambo » ?

• Ne maîtrisant pas bien la gérance, j’ai confié le maquis à plus compétent que moi à savoir la Chaîne des Kundés. J’attends juste la fin du mois pour toucher ce qui me revient.

Cette précision est de taille parce que Dame rumeur disait que le Gandaogo national avait bradé le Bozambo…

• Non, pas du tout ! Le Bozambo marche mieux qu’avant. Maintenant que tout est clair dans l’esprit justement de Dame rumeur, elle se la bouclera.

Dans la même lancée, d’aucuns ont pensé, après qu’Aïcha Koné t’ai couverte d’objets en or au SIAO, qu’il y a anguille sous roche…

• Là-dessus aussi, je dis que ce n’est pas vrai ; Aïcha ne sera jamais ma copine et vice-versa. Je l’ai connue quand elle était toute petite et sur le plan professionnel, nous avons toujours bossé ensemble. Je ne comprends pas qu’au Burkina Faso, on ne conçoit pas qu’un homme peut avoir naturellement une ou des amies sans trop penser à des choses bizarres. Sous d’autres cieux, on voit des femmes aller en boîte de nuit, à la plage, au restaurant, etc. avec des hommes sans qu’il ne se passe quelque chose entre eux.

Laurent Gbabgo t’a offert 2 millions de FCFA en guise de soutien, as-tu des relations particulières avec lui ?

• D’abord, je remercie le président ivoirien pour son geste. J’attends de me rendre un jour, peut-être à un anniversaire d’Aïcha, pour lui témoigner de vive voix ma gratitude. Maintenant, pour votre gouverne, sachez que Laurent Gbagbo est un de mes grands fans. Il me connaît depuis le temps de Bozambo et ça dure depuis 1974.

Et qu’est-ce que Georges a-t-il fait des différents dons en occurence celui du gouvernement burkinabè ?

• Mais, c’est destiné à quoi ces millions ? Je suis en train de les « bouffer » (rires).

Bon appétit alors…

Merci.

Cyr Payim Ouédraogo

L’Observateur

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