LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Blaise Compaoré déplore la faiblesse de l’aide publique au développement à la tribune de la 4ème TICAD au Japon

Publié le jeudi 29 mai 2008 à 09h06min

PARTAGER :                          

Le Président du Faso, Monsieur Blaise Compaoré, et plus d’une cinquantaine de chefs d’Etat, de gouvernement, vice-présidents et ministres représentant la totalité des pays africains, à l’exception de la Somalie, assistent à la 4ème Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD).

Quatrième du genre qui se tient pendant trois jours, du 28 au 30 mai 2008, à Yokohama, à une trentaine de kilomètres de Tokyo, cette conférence est organisée par le Japon, l’Organisation des Nations unies (ONU) et la Banque mondiale. Le sommet a pour objectifs de soutenir la croissance des pays africains à travers la réalisation d’infrastructures, la réduction de la pauvreté sur le continent touché par la crise alimentaire et la participation à la lutte contre le réchauffement climatique.
La cérémonie a été ouverte le Premier ministre japonais, Monsieur Yasuo Fukuda.
La séance plénière a, quant à elle, débuté par une intervention du Président du Faso. Dans son adresse, Blaise Compaoré s’est réjoui du bon niveau de la coopération nippone-burkinabé.

« Le Burkina Faso a toujours bénéficié de l’appui multiforme du Japon dans son processus de développement. Sur le plan diplomatique, l’ouverture très prochaine à Ouagadougou d’une Ambassade résidente du Japon vient confirmer la vitalité et l’exemplarité de la coopération entre nos deux pays. Je voudrais donc renouveler à votre Majesté, au Gouvernement et au peuple japonais ma profonde gratitude ainsi que la sincère reconnaissance du peuple burkinabè pour toutes ces preuves d’amitié et de solidarité », a indiqué le Président du Faso.

Se prononçant sur les motifs qui ont prévalu à l’institution de la TICAD, Blaise Compaoré a déclaré qu’en 15 ans d’existence, celle-ci a amplement réalisé ses ambitions. « Elle offre l’exemple d’une coopération axée sur les résultats ». Il s’agit des domaines de la santé, de l’agriculture, de l’accès à l’eau potable, de l’appui au secteur privé, des technologies de l’information et de la communication, de la paix et de la sécurité.
Au niveau international, Blaise Compaoré a toutefois déploré que les Etats africains restent « pénalisés » par « la non réalisation des promesses en terme d’Aide publique au développement (APD), la poursuite des pratiques commerciales déloyales et la difficulté d’accès des produits africains aux marchés » des pays développés.

Le Président Compaoré a terminé son intervention par un appel à une réflexion autour des trois grandes orientations suivantes :
« - Premièrement, un engagement collectif et soutenu en faveur de la stabilité et de la paix ;
- Deuxièmement, un raffermissement de la coopération sud-sud, en tant qu’instrument de partage des expériences positives ;
- Troisièmement, une intensification de l’éducation et de la formation aux fins de consolider la sécurité humaine. »

Il est intéressant de noter que le Premier ministre japonais s’est engagé, dans son discours d’ouverture de la cérémonie, à aider l’Afrique à « doubler la production actuelle de riz, de 14 millions de tonnes, en dix ans », soulignant que les difficultés du continent face à la flambée des prix alimentaires constituaient un « grave sujet de préoccupation. » M. Fukuda a précisé que le Japon voulait « coopérer avec les différents pays et des organisations internationales pour développer les réseaux d’irrigations, la variété des semences et encourager les travailleurs du secteur agricole » africain. Il a confirmé par ailleurs le doublement de l’aide publique au développement (APD) du Japon envers l’Afrique, qui était de 580 millions d’euros par an en moyenne entre 2003 et 2007, à 1,16 milliard d’euros en 2012. Il a enfin annoncé la création d’un fonds de soutien pour les entreprises japonaises voulant investir en Afrique, à hauteur de 1,6 milliard d’euros sur cinq ans.

Issouf Zabsonré

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique