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Côte d’Ivoire : Le commandant Koné, responsable de la zone 5 de Séguéla, limogé

Publié le mardi 27 mai 2008 à 10h52min

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Le regroupement des ex-combattants des Forces nouvelles, annoncé le 22 avril dernier par le chef d’Etat-major des Forces armées des Forces nouvelles, le général Soumaïla Bakayoko, a effectivement repris le vendredi 2 avril 2008 au 3e bataillon Bouaké et le samedi 16 mai 2008 à Kani département de Séguéla.

Ils sont au nombre de mille (1 000), les ex-combattants, qui sont regroupés pendant deux rotations à Bouaké et cinq cents (500) à Séguéla. A Séguéla où le Com-zone de la zone 5 le commandant Koné Zacharia a été limogé et où des coups de feu ont été entendus. La reprise de l’opération de regroupement des ex-combattants des Forces armées des Forces nouvelles intervient après une suspension liée à des difficultés de financement et de manque de sites appropriés, après le lancement officiel, le 22 décembre 2007 à Djébonoua, de ladite opération.

Venus de toutes les unités et des différentes villes de la zone 3 de Bouaké, à savoir Béoumi, Sakassou, Diabo, Marabadiassa, Botro et Bouaké, et habillés en tenue militaire, les ex-combattants des FAFN ont répondu présent à la cérémonie consacrée à leur démobilisation. Ils étaient au total 2 000 à déposer les armes après les deux premières rotations. L’opération de la zone 5 de Séguéla, qui a eu lieu plus précisément à Kani à environ 700 Km au nord-ouest d’Abidjan, était présidée par le Premier ministre Guillaume Soro en présence de cinq (5) de ses ministres. Parmi les cinq cents (500) ex-combattants qui ont décidé de déposer les armes, 143 seront réintégrés dans l’armée unifiée et le reste ira, soit au service civique, soit au programme national de réinsertion et de réhabilitation communautaire. Il faut noter, selon un communiqué des FAFN, que le commandant Koné Zacharia, commandant la zone 5 Séguéla, suite à son absence irrégulière constatée lors du regroupement des ex-combattants à Kani, a été relevé de ses fonctions. Le commandant Ouattara Issiaka dit « Wattao » va assurer l’intérim du commandement de la zone 5 jusqu’à nouvel ordre. Selon la Radio des Nations unies (ONUCI FM), des coups de feu ont été entendus durant la nuit du dimanche 18 au lundi 19 mai dernier à Séguéla. La situation semblait calme le lundi matin.

Cette opération de regroupement, la première étape du processus de désarmement, de démobilisation et de réinsertion du côté des anciens rebelles, doit déboucher directement sur le désarmement et la réunification du pays divisé en deux depuis le début de la crise en septembre 2002. Le plan de regroupement s’articule autour de six sites de désarmement et de démobilisation. A savoir : Bouaké, Korhogo et Man ; sites réhabilités et équipés par le gouvernement, le Centre de commandement intégré (CCI) et le Programme national de réhabilitation et de réinsertion communautaire (PNRRC), d’une capacité de 1000 places chacun. Les sites de Ferkéssédougou, Kani et Odienné, réhabilités et équipés par l’ONUCI, accueilleront quant à eux, cinq cents (500) personnes chacun.

Selon le général Soumaïla Bakayoko, il s’agira pour la zone de Bouaké, de faire passer sur le site de désarmement et de démobilisation les premiers éléments qui vont suivre le processus. Douze (12) rotations seront nécessaires pour pouvoir absorber l’effectif global de Bouaké. Chacune des rotations durera six (6) jours. Le plan de regroupement des ex-combattants des Forces nouvelles prévoit environ soixante- douze (72) jours pour terminer avec l’effectif de Bouaké. Au même moment, Séguéla a fait de même avec un effectif d’environ cinq cents (500) ex-combattants.

Les ex-combattants des FAFN seront avant tout enregistrés ; ensuite ils vont passer à l’orientation générale qui va consister à envoyer en casernement tous ceux qui vont pouvoir continuer à exercer le métier des armes dans la nouvelle armée unifiée, conformément aux quotas réservés. Mis à part les ex-combattants qui seront retenus dans la nouvelle armée, tous ceux qui sont appelés à être démobilisés, pourront ensuite être orientés vers le Service civique, le Programme national d’orientation d’insertion et de réhabilitation communautaire ou vers les microprojets pour leur réinsertion dans le tissus économique de la Côte d’Ivoire. A effet, l’ONUCI prévoit la réalisation de 1 000 microprojets.

Dans le souci de mener l’opération en toute transparence, le général Bakayoko a invité les Forces de défense et de sécurité de Côte d’Ivoire FDS-CI du général Philippe Mangou, à désigner des équipes d’observateurs pour suivre l’application sur le terrain du plan de regroupement qui s’étendra sur environ cinq mois. Le général de brigade Soumaïla Bakayoko, chef d’Etat-major des Forces armées des Forces nouvelles et le porte-parole des Forces nouvelles, Konaté Sidiki ont réaffirmé la ferme détermination des FN à appliquer pleinement l’Accord politique de Ouagadougou et à exécuter avec diligence le plan de regroupement des FN conformément aux dispositions du troisième Accord complémentaire de Ouagadougou. Pour eux, leur mouvement jouera sa partition dans la construction de la paix : « Désormais, la question du désarmement est dédramatisée et dépouillée de tous les arguments manipulateurs dans lesquels certains voudraient s’engouffrer pour phagocyter l’Accord politique de Ouaga », a fait savoir le porte-parole des Forces nouvelles, Konaté Sidiki.

Le ministre de la Défense, Amani N’Guessan Michel a dit que cette manifestation est surtout l’expression d’un pas en avant dans le processus de sortie de crise que traverse la Côte d’Ivoire depuis le 19 septembre 2002. « Le pas fait par les FN, sous les yeux du peuple et du monde entier, doit être irréversible et doit représenter la fin de la méfiance, des hésitations et des reculs observés ici et là depuis le début de la crise », a-t-il fait observer, tout en appelant les soldats des Forces nouvelles, tous grades confondus, à franchir sans rancœur ni crainte, le pas décisif qui ouvrira une ère nouvelle pour la Côte d’Ivoire. « Il faut éviter que l’impression d’une action à contre-courant s’installe », a-t-il averti.

Les autorités présentes ont ensuite procédé à la remise symbolique de certificats aux ex-combattants démobilisés, pour le suivi de leur nouvelle carrière.
Comme pour joindre l’acte à la parole, des bureaux et ateliers ont été ouverts aux ex-combattants pour les formalités administratives.

Le bureau « orientation générale » qui est chargé d’enregistrer les volontaires pour la nouvelle armée et les démobilisés ; le bureau « démobilisation désarmement » pour le stockage au magasin des armes rendues et la remise des certificats de démobilisés ; le Bureau PNRRC (Programme national de réinsertion et de réhabilitation communautaire qui s’occupe de la remise de la carte de démobilisé et des effets vestimentaires et kit d’hygiène ; le bureau « allocation forfaitaire » pour le payement des allocations forfaitaires ; l’espace PNRRC pour la mise à disposition des démobilisés ; le bureau VAN "Volontaires armée nouvelle » d’une part, et d’autre part, pour le CCI (Centre de commandement intégré) et l’espace (VAN) "Volontaire armée nouvelle » pour l’orientation des ex-combattants volontaires, en casernes des FAFN et en casernes du Centre de commandement intégré (CCI) pour ceux, orientés dans les détachements mixtes militaires ou dans les brigades mixtes de gendarmerie.

Les cérémonies de regroupement se sont chaque fois déroulées en présence de la représentation spéciale du Facilitateur du dialogue direct inter-ivoirien à Abidjan, des représentants de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire ONUCI, des forces impartiales (ONUCI et Licorne) ainsi que des hautes hiérarchies militaires des FAFN et des Forces de défense et de sécurité.

Jean-Baptiste ILBOUDO

Sidwaya

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