Selon les 9 partis signataires du manifeste pour la Refondation nationale, le 5 avril 2008, notre pays vit, en plus de la crise générale de la représentation, une crise de régime, doublée d’une crise de société lesquelles l’exposent, si des réformes structurelles ne sont pas opérées, à une explosion. Les séries d’émeutes passées sont à cet égard des signes avant-coureurs à ne point prendre à la légère, préviennent-ils.

La situation aurait pu être moins grave, à l’idée des refondateurs, si nous n’avions pas raté depuis les années 90 des occasions historiques qui nous engageaient déjà dans la voie de la Refondation, telles la table ronde des partis politiques, le forum de réconciliation nationale, la conférence nationale, la mise en œuvre du Rapport du collège de sages et les processus électoraux. "Le cœur du problème, c’est la crise des institutions et la faillite de la représentation politique. C’est là le mal originel qui bouche les artères du corps social, entraînant toute les manifestations cliniques qu’on observe en termes de monarchisation du régime, de récupération du pouvoir judiciaire, d’impunité, d’insécurité, de désespérance en la démocratie, de corruption, de mauvaises politiques sectorielles et de fracture sociale et nationale, source d’émeutes récurrentes", peut-on lire dans le manifeste.

La réorientation du processus de démocratisation, la réhabilitation du politique et de la politique, la remise en confiance du peuple, la réappropriation par le peuple des biens collectifs du pays et une concertation sans exclusive afin de promouvoir un nouveau contrat social constituent les objectifs de la refondation.

Selon le vice-président de l’Union pour la démocratie et le développement (UNDD), Amadou Dabo, des rencontres ont eu lieu avec d’anciens chefs d’Etat, des groupes parlementaires, des associations de retraités, des représentations diplomatiques, des partis politiques, des étudiants, la société civile,... pour donner des éclairages sur la refondation souhaitée.

Son parti a jugé nécessaire d’effectuer des rencontres d’explications avec la base, dont celle du chef-lieu de la province du Bazèga, Kombissiri. Les délégués venus des différents villages ont écouté la mission de l’UNDD, composée du vice-président, Amadou Dabo, de Boureima Kaboré et d’Abdou Dem, tous membres du bureau politique.

Les délégués ont évoqué la situation difficile dans laquelle vit notre pays surtout dans un contexte de vie chère. C’est pourquoi ils ont salué la pertinence de l’idée de la refondation, qui, selon eux, est une urgence vitale pour que notre pays prenne le chemin du développement.

Le chef de la délégation, a exhorté les délégués à relayer les explications aux militants dans les différents villages pour une unité d’action. A en croire Amadou Dabo, il n’est pas exclu que les autres partis signataires aillent vers leur base pour des explications du genre.

Abdou Karim Sawadogo

L’Observateur