Des thèses qui, aussi "libres" soient-elles, n’en sont pas pour autant oiseuses, si tant est qu’elles traduisent une tare maintes fois stigmatisée par le parti lui-même, mais loin d’être combattue dans les faits. Il s’agit de l’absence de culture militante au sein du méga parti et dont la conséquence première est le "clanisme" qui règne en son sein. On est mémoratif que lors du dernier congrès du parti, cette insuffisance avait été relevée et des consignes données pour changer la donne. Il avait été entre autres, question "d’imposer" les cotisations à tous les militants, d’instituer des cellules de "conscientisation" et de veille, chargées de porter et d’expliquer les mots d’ordre du parti à la base et, "last but not the least", d’être plus présent dans le débat national.

Trois ans plus tard, on ne sait pas si ces bonnes intentions sont restées au stade des vœux pieux, mais force est de constater que sur le plan de l’animation de la vie nationale, le parti est quelque peu absent. Tenez ! alors que le débat sur la vie chère fait rage et que les syndicats dament le macadam, promettant de "prendre" bientôt le palais présidentiel, on attend des assises ou à tout le moins des directives claires du parti sur la question. Bien sûr, nous dira-t-on, cela est du ressort du gouvernement et d’un parlement tous les deux à forte connotation "cdpiste", mais, il n’en demeure pas moins que le parti au pouvoir doit apporter sa part contributive au débat en orientant l’action du gouvernement. Le plan quinquennal du "boss" n’est qu’un cadre normatif que les idées de ses partisans doivent adapter aux circonstances. C’est donc au parti de donner le "la", pour justifier la confiance que le peuple a placée en lui.

Cela n’était pas le cas, quoi de plus normal que certains aient l’impression qu’il y a "lâchage" quelque part. Et pourtant, le parti compte en son sein, des hommes rompus à la "science" politique. Faut-il le rappeler, le CDP est l’émanation de crypto-communistes aguerris sous le harnais de la RDP, de libéraux pointus, de socio-démocrates auxquels "on ne la fait pas" ainsi que quelques militaires "éclairés". La matière existe donc, et, elle doit sortir de son inertie pour "fusionner" avec le gouvernement pour une plus grande efficacité dans l’action. Si cela advenait, nul doute que le parti renverrait ses contempteurs à leurs chères études. Comme dirait l’autre, le maçon est attendu au pied du mur.

Boubakar SY
magnansy@yahoo.fr