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Affaire Moussa Kaka : Sévérité discriminatoire

Publié le lundi 19 mai 2008 à 11h17min

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Retour à la case départ. C’est de cette façon que l’on peut résumer la situation dans laquelle se trouve aujourd’hui l’affaire Moussa Kaka, du nom de ce journaliste nigérien, correspondant de Radio France internationale (RFI) dans son pays. La procédure est à reprendre et notre confrère, qui entame son 8e mois de détention dans le cadre de cette affaire, reste toujours derrière les barreaux.

Pour combien de temps encore ? Nul ne saurait le dire pour le moment. Par contre, ce que l’on peut dire est que le sort semble s’acharner sur le journaliste qui, à l’évidence, est victime d’une sévérité discriminatoire. On ne peut pas effectivement s’empêcher de l’affirmer au regard d’un fait, celui de l’élargissement des deux journalistes français de la chaîne de télévision Arte et du directeur de publication de l’Aïr Info, Ibrahim Manzo, qui avaient eux aussi eu des ennuis pour avoir évoqué le sujet tabou de la rébellion du Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ).

Tout se passe comme si on attendait le directeur de la Radio Saraouina FM au tournant. Ayant fini par l’avoir avec cette affaire de rébellion, il n’est plus question de le relâcher malgré les appels à sa libération et le caractère illégal des écoutes téléphoniques, brandi comme preuve irréfutable de sa culpabilité. Il est à craindre que le même jeu de ping-pong judiciaire ne reprenne pour aboutir au même résultat car jusque-là, on se demande quelle partie acceptera facilement lâcher du lest dans ce bras de fer. Le journaliste et son avocat évoqueront toujours le caractère illégal des enregistrements tandis que la partie adverse soutiendra le contraire.

En somme, et sans perdre de vue la séparation des pouvoirs, nous affirmons qu’il n’y a que la magnanimité du président de la République qui puisse mettre fin à cette affaire sans qu’aucune des parties ne perde la face. Il est plus que temps que le premier magistrat fasse ce geste tant attendu. Plus d’une fois, et dans ces mêmes colonnes, il a été relevé que l’affaire Moussa Kaka a beaucoup entaché l’image du Niger à l’extérieur.

Par Séni DABO

Le Pays

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